Henryk Siemiradzki - Les Torches de Neron - 1876 - Musée national de Cracovie - Pologne



Détail du tableau de Siemiradzki

 

Si le vivicomburium (crémation du corps vivant) est une peine réflexive attestée en droit romain pour les incendiaires, il est impossible d'en trouver une quelconque image antique : était-elle jugée trop infamante pour mériter une représentation, ou était-elle au fond peu utilisée et remplacée par une autre forme de mise à mort ?

On pourrait dans ce cas juger exceptionnel le supplice inventé par Néron pour les chrétiens après l'incendie de 64, et rapporté par Tacite : « D'autres mouraient sur des croix, ou bien ils étaient enduits de matières inflammables, et, quand le jour cessait de luire, on les brûlait en place de flambeaux. Néron prêtait ses jardins pour ce spectacle, et donnait en même temps des jeux au Cirque, où tantôt il se mêlait au peuple en habit de cocher, et tantôt conduisait un char. »

Cette évocation pittoresque et glaçante de Tacite a d'abord inspiré  l'écrivain polonais Józef Ignacy Kraszewski dans Rome sous Néron (1866), l'écrivain français Ernest Renan dans L'Antechrist (1873) et surtout le peintre Henryk Siemiradzki dont le tableau initialement intitulé Lumières du christianisme a effectué en Europe une tournée triomphale avant d'être installé en 1879 au musée de Cracovie. Mais c'est lorsque Sienkiewicz l'a intégré dans Quo Vadis ? que, grâce à la diffusion internationale du roman puis de ses multiples adaptations cinématographiques, l'épisode des torches de Néron a rejoint le musée populaire des horreurs imputées à Néron.




1. Contextualisation


2. Texte à lire