Lucius Verus | © Agnès Vinas |
IX. Post hunc imperavit Marcus Antoninus Verus, haud dubie nobilissimus ; quippe cum ejus origo paterna a Numa Pompilio, materna a Sallentino rege penderet ; et cum eo L. Antoninus Verus. Tumque primum Romana respublica duobus, aequo jure imperium administrantibus, paruit, cum usque ad eos singulos semper habuisset Augustos. | IX. Après lui, régna Marc-Antonin Verus, de l'extraction la plus noble ; car son origine remontait, par son père, jusqu'à Numa Pompilius, et, par sa mère, à un roi des Sallentins. L. Antonin Verus partagea le trône avec lui. Alors, pour la première fois, la république romaine obéit à deux chefs investis d'un pouvoir égal, tandis qu'elle n'avait jamais eu jusque là qu'un seul empereur à la fois. | |
X. Hi et genere inter se conjuncti fuerunt et affinitate. Nam Verus Antoninus M. Antonini filiam in matrimonium habuit : M. autem Antoninus gener Antonini Pii fuit per uxorem Galeriam Faustinam juniorem, consobrinam suam. Hi bellum contra Parthos gesserunt ; qui post victoriam Trajani tunc primum rebellaverant. Verus Antoninus ad id profectus est : qui Antiochiae et circa Armeniam agens, multa per duces, et ingentia patravit : Seleuciam, Assyriae urbem nobilissimam, cum quadraginta millibus hominum cepit. Parthicum triumphum revexit ; cum fratre eodemque socero triumphavit. Obiit tamen in Venetia, cum a Concordia civitate Altinum proficisceretur, et cum fratre in vehiculo sederet, subito sanguine ictus, casu morbi, quem Graeci apoplhxin vocant. Vir ingenii parum civilis : reverentia tamen fratris nihil unquam atrox ausus. Cum obisset undecimo imperii anno, inter deos relatus est. | X. Ces princes étaient unis entre eux par le sang et par les alliances : Vérus Antonin avait épousé la fille de M. Antonin, et M. Antonin était le gendre d'Antonin le Pieux par son épouse Galérie Faustine la jeune, qui était aussi sa cousine. Ils firent la guerre aux Parthes, qui s'étaient alors soulevés pour la première fois depuis la victoire de Trajan. Vérus Antonin marcha contre eux. Etabli à Antioche et sur les confins de l'Arménie, il obtint par ses lieutenants de grands et nombreux succès : il prit, avec Séleucie, l'une des plus célèbres villes de l'Assyrie, quarante mille de ses habitants. Il revint ensuite à Rome célébrer son triomphe sur les Parthes, et il en partagea les honneurs avec son frère, qui était en même temps son beau-père. Il mourut dans la Vénétie (Ap. JC. 168), comme il se rendait de la ville de la Concorde à Altinum : il était dans la même voiture que son frère, lorsqu'il fut subitement frappé d'un coup de sang, genre de maladie que les Grecs nomment apoplexie. C'était un prince peu fait pour être aimé ; mais le respect qu'il avait pour son frère l'empêcha de se porter à aucun acte de cruauté. Mort dans la onzième année de son règne, il fut mis au rang des dieux. |