23. Il n'aimait point à apprendre que le préfet de la ville avait proscrit quelqu'un. Il fut, dans ses libéralités, très ménager des deniers publics, ce qui mérite plus d'éloge que de blâme. Toutefois il fit des présents à des citoyens recommandables ; il secourut les villes menacées d'une ruine prochaine ; il remit les tributs ou les impôts, quand la nécessité l'exigeait. Il eut grand soin de pourvoir, pendant son absence, aux plaisirs du peuple romain, en ordonnant aux plus riches de donner des jeux. Le peuple s'était, en effet, écrié, en le voyant emmener les gladiateurs à la guerre, qu'il lui enlevait ses amusements, pour le contraindre à philosopher. Il voulut, dans l'intérêt du commerce, que, les jours ordinaires, on donnât plus tard le spectacle des pantomimes. Il n'était bruit dans Rome que de l'amour de sa femme pour ces histrions, comme nous l'avons déjà dit ; mais il détruisit ces soupçons dans ses lettres. Il défendit d'entrer à cheval ou en voiture dans les villes. Il abolit les bains communs aux deux sexes. Il mit un frein aux moeurs dissolues des femmes et des jeunes nobles. Il interdit au menu peuple de Péluse la célébration des fêtes de Sérapis. Le bruit courut que quelques citoyens opprimaient, sous le semblant de la philosophie, la république et les particuliers ; mais il les justifia de ces imputations.

 

© Agnès Vinas

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Les Empereurs et Césars du IIe siècle dans l'Histoire Auguste

Hadrien (117-138), biographie d'Aelius Spartianus

Aelius Verus (adopté par Hadrien en 136, mort en 138), biographie d'Aelius Spartianus

Antonin le Pieux (138-161), biographie de Julius Capitolinus

Marc-Aurèle (161-180), biographie de Julius Capitolinus

Lucius Verus (161-169), biographie de Julius Capitolinus

Avidius Cassius (empereur autoproclamé en 175), biographie de Vulcatius Gallicanus

Commode (180-192), biographie d'Aelius Lampridius