Livre X - Lettres 117 et 118


PLINE A L'EMPEREUR TRAJAN

Ceux qui prennent la robe virile, qui font des noces, qui entrent en exercice d'une charge, ou qui consacrent quelque ouvrage public, ont coutume d'y inviter tout le sénat de la ville, même un grand nombre de personnes du peuple, et de leur donner à chacun un ou deux deniers. Je vous supplie de m'apprendre si vous approuvez ces cérémonies, et jusqu'où l'on doit les souffrir. Pour moi, comme j'ai cru, et peut-être avec raison, qu'il fallait permettre d'inviter, principalement en ces occasions de fêtes de famille, je crains aussi que ceux qui invitent quelquefois jusqu'à mille hommes et plus ne passent toutes les bornes permises, et ne tombent dans une espèce d'attroupement défendu.

TRAJAN A PLINE

Vous n'avez pas tort, mon très cher Pline, de craindre que cette manière de convier, excessive dans le nombre, et qui rassemble, pour des rétributions publiques, les corps entiers, et non les personnes de la connaissance particulière de ceux qui invitent, ne dégénère en attroupement. Mais moi, j'ai fait choix de votre prudence, dans la vue que vous réformeriez les abus de cette province, et que vous y feriez les règlements nécessaires pour lui procurer une perpétuelle tranquillité.

© Agnès Vinas

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