Livre X - Lettres 52 et 53

PLINE A L'EMPEREUR TRAJAN

En examinant les dépenses qui se font par les Byzantins, et qui sont très grandes, j'ai trouvé, seigneur, qu'ils vous envoyaient tous les ans un député pour vous rendre leurs hommages, et vous en porter le décret, et qu'ils lui donnaient douze mille sesterces. Attentif à l'exécution de vos desseins, j'ai retenu le député, et je vous envoie le décret. Par là, je les soulage des frais de ce député, et laisse le cours libre aux devoirs publics. La même ville est chargée de trois mille sesterces, qu'elle paye tous les ans, pour frais de voyage, à celui qui va de sa part saluer le gouverneur de Moesie. J'ai cru qu'il fallait retrancher ces dépenses à l'avenir. Je vous supplie, seigneur, de vouloir bien m'apprendre sur cela vos intentions, afin que la connaissance que j'en aurai, ou me confirme dans ma pensée, ou me tire d'erreur.

TRAJAN A PLINE

Vous avez bien fait, mon très cher Pline, d'avoir épargné aux Byzantins les douze mille sesterces qu'ils donnent au député qu'ils m'envoient tous les ans pour me renouveler les assurances de leur soumission. Leur décret seul, que vous m'envoyez, y suppléera suffisamment. Le gouverneur de Moesie voudra bien aussi leur pardonner, s'ils ne lui font pas leur cour à si grands frais.

© Agnès Vinas