Livre VI

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I. (An de R. 676) Après que Sylla eut apaisé les troubles de la république, il s'éleva, sous le consulat de Marcus Emilius Lépidus et de Q. Catulus, de nouvelles guerres : une en Espagne ; une autre dans la Pamphylie et dans la Cilicie ; une troisième en Macédoine ; une quatrième dans la Dalmatie. En effet, Sertorius, qui avait servi la cause de Marius, craignant le sort de ses autres partisans, lesquels avaient été tués, souleva les Espagnes. On envoya contre lui, comme généraux, Q. Cécilius Métellus, fils de celui qui avait vaincu le roi Jugurtha, et le préteur L. Domitius. Domitius fut tué par Hirtuléius, lieutenant de Sertorius : Métellus combattit contre Sertorius avec des succès divers. Comme on le jugea, dans la suite, incapable de soutenir seul cette guerre, on envoya Cn. Pompée dans les Espagnes. Sertorius livra à ces deux adversaires de fréquents combats, mêlés d'avantages et d'échecs. Enfin il périt de la main des siens, dans la huitième année de cette guerre (An de R. 632), qui fut terminée par le jeune Cn. Pompée et par Q. Métellus surnommé le Pieux. Presque toutes les Espagnes rentrèrent alors sous l'obéissance du peuple romain.

II. Appius Claudius fut envoyé en Macédoine après son consulat (An de R. 676). Il livra de petits combats à différents peuples qui habitaient la province de Rhodope, et il y mourut de maladie. On envoya, pour lui succéder, le consulaire C. Scribonius Curion (An de R. 679). Celui-ci vainquit les Dardauiens, et pénétra jusqu'au Danube. Il termina la guerre en trois ans, et fut honoré du triomphe (An de R. 683).

III. On fit partir pour la Cilicie et pour la Pamphylie, avec le titre de proconsul, P. Servilius, général intrépide. Il soumit la Cilicie (An de R. 676); il assiégea et prit les plus célèbres villes de la Lycie, entre autres Phasélis et Olympe; il prit aussi Corycum en Cilicie. 11 attaqua ensuite les Isaures, les força de se rendre à discrétion, et mit fin à cette guerre en trois ans. 1l fut le premier de tous les Romains qui passa le Taurus. A son retour, il reçut les honneurs du triomphe et le nom d'Isaurique.

IV. On envoya C. Cosconius en Illyrie, comme proconsul. Il soumit une grande partie de la Dalmatie, prit Salones, termina en deux ans cette guerre, et revint à Rome.

V. (An de R. 676) A la même époque, le consul M. Emilius Lépidus, collègue de Catulus, voulut exciter une guerre civile ; mais ce mouvement fut comprimé dans un seul été. Rome vit ainsi plusieurs triomphes en même temps : celui de Métellus sur l'Espagne ; le second triomphe de Pompée sur la même province ; celui de Curion sur la Macédoine : celui de Servilius sur l'Isaurie.

VI. (V) (An de R. 680) L'an de Rome 676, sous le consulat de L. Licinius Lucullus et de M. Aurélius Cotta, mourut Nicomède, roi de Bithynie, qui fit, par son testament, le peuple romain son héritier. Mithridate, ayant rompu la paix, voulut envahir de nouveau la Bithynie et l'Asie. Les deux consuls, qu'on envoya contre lui, ne furent pas également heureux. Cotta fut vaincu en bataille rangée près de Chalcédoine, et, repoussé jusque dans cette ville, il y fut assiégé. Mais Mithridate étant parti de là pour aller assiéger Cyzique, dans l'espoir que la prise de cette ville lui faciliterait la conquête de toute l'Asie, Lucullus, l'autre consul, vint à sa rencontre ; et comme le roi était arrêté par le siège de Cyzique, le général romain investit ses derrières, le pressa par la famine, et le vainquit dans plusieurs combats. Enfin Lucullus l'obligea de s'enfuir à Byzance (qu'on appelle aujourd'hui Constantinople), et il défit ses généraux dans une bataille navale. C'est ainsi que, dans l'espace d'un hiver et d'un été, Lucullus tua au roi près de cent mille hommes.

VII. (VI) (An de R. 682) L'an de Rome 678, M. Licinius Lucullus, cousin germain de celui qui faisait la guerre contre Mithridate, reçut le gouvernement de la Macédoine. Il s'éleva tout à coup de nouveaux troubles en Italie (An de R. 681). En effet, soixante-quatorze gladiateurs, ayant brisé les portes du lieu de leurs exercices à Capoue, s'enfuirent sous la conduite de Spartacus, de Crixus et d'Oenomaüs, se répandirent dans l'Italie, et y commencèrent une guerre presque aussi terrible que l'avait été celle d'Annibal. Ils vainquirent plusieurs généraux etdeux consuls romains dans une meme bataille, et rassemblèrent une armée de près de soixante mille hommes. Mais ils furent vaincus à leur tour, dans l'Apulie, par le proconsul M. Licinius Crassus, et l'on vit alors la fin de cette guerre, qui avait désolé l'Italie pendant trois ans.

VIII. (VII) (An de R. 683) Dans la six cent quatre-vingt-unième année de la fondation de Rome, sous le consulat de P. Cornélius Lentulus et de Cn. Aufidius Orestès, il n'y avait plus dans l'empire romain flue deux guerres considérables, celle de Mithridate et celle de Macédoine. Les deux Lucullus, Lucius et Marcos, en avaient La conduite. L. Lucullus, après avoir vaincu Mithridate près de Cyzique, et défait ses généraux dams un combat naval, poursuivit ce roi, reprit la Paphlagonie et la Bithynie, et envahit même son royaume. Il s'empara d'abord de Sinope et d'Amise, les principales villes du Pont. Dans une seconde bataille, livrée près de la ville de Cabire, ou Mithridate avait fait venir des forces immenses de toutes les parties de son royaume, Lucullus, avec cinq mille soldats, lui tua trente mille hommes de troupes d'élite, le mit en fuite, et pilla son camp. Il lui enleva aussi l'Arménie mineure, qui était sous sa puissance. Mithridate, réduit à fuir, fut accueilli par Tigrane, roi d'Arménie, qui régnait alors avec beaucoup de gloire, qui avait souvent vaincu les Perses, et qui s'était emparé de la Mésopotamie, de la Syrie et d'une partie de la Phénicie.

IX. Lucullus, poursuivant l'ennemi qu'il avait mis en fuite, entra dans le royaume de Tigrane, qui commandait aux Arméniens, prit Tigranocerte, une des plus célèbres villes de l'Arménie (An de R. 685), et avec dix-huit mille hommes vainquit le roi lui-même, qui était à la tête de six cent mille clibanaires et de cent mille archers et autres combattants. La mêlée fut si sanglante, qu'une grande partie des Arméniens resta sur le champ de bataille. Lucullus alla ensuite assiéger Nisibe, prit cette ville et fit prisonnier le frère du roi, qui y commandait (An de R. 686). Mais les lieutenants que Lucullus avait laissés dans le Pont, avec une partie de son armée, pour garder les nouvelles conquêtes des Romains, donnèrent occasion à Mithridate, par leur négligence et leur cupidité, de rentrer tout à coup dans le Pont ; et la guerre recommença. On envoya un successeur à Lucullus, qui, après la prise de Nisibe, se préparait à une expédition contre les Perses.

X. (VIII) L'autre Lucullus, qui gouvernait la Macédoine, fut le premier des Romains qui porta la guerre chez les Besses. Il les défit dans une grande bataille sur le mont Hemus. Il assiégea et prit dans un même jour la ville d'Uscudama, habitée par les Besses ; il se rendit maître de Cabyle, et pénétra jusqu'au Danube. Il attaqua ensuite plusieurs villes situées sur le Pont. Il détruisit Apollonie ; il s'empara de Calatis, de Parthénopolis, de Tomes, d'Histre, de Burziaon ; et après avoir terminé cette guerre, il revint à Rome. Les deux Lucullus reçurent les honneurs du triomphe ; mais le vainqueur de Mithridate et de tant de royaumes triompha avec plus de gloire que l'autre.

XI. (IX) La guerre de Macédoine terminée, il restait encore celle de Mithridate ; car ce prince avait profité du départ de Lucullus pour lever des troupes auxiliaires et recommencer les hostilités. Alors éclata aussi la guerre de Crète (An de R. 683). On y envoya Cécilius Métellus, qui soumit en trois ans toute cette province, où il livra de grandes batailles. Il mérita ainsi le surnom de Cinétique et les honneurs du triomphe. Vers le même temps, la Libye fut ajoutée à l'empire romain par le testament d'Apion, qui en avait été roi : là se trouvaient les villes fameuses de Bérénice, de Ptolémaïs et de Cyrène.

XII. (X) Pendant que ces choses se passaient, les Pirates infestaient toutes les mers ; en sorte que les Romains, vainqueurs du monde entier, n'étaient plus inquiétés que dans leur navigation. Le soin de cette guerre fut confié à Cn. Pompée. Il la termina en peu de mois, avec un bonheur et une célérité sans exemple (An de R. 687). Bientôt on le chargea aussi de la guerre contre le roi Mithridate et contre Tigrane (An de R. 688). Il partit, vainquit Mithridate dans un combat nocturne qu'il lui livra dans l'Arménie mineure, pilla son camp, lui tua quarante mille hommes, et ne perdit que vingt soldats de son armée et deux centurions. Mithridate s'enfuit avec sa femme et avec deux de ses compagnons. Peu de temps après, ses cruautés envers sa propre famille déterminèrent son fils Pharnace à soulever contre lui les soldats, et, réduit à mourir, il avala du poison (An de R. 691). Telle fut la fin de Mithridate. C'est près du Bosphore que mourut ce prince, d'une activité infatigable et d'une rare expérience. Il régna soixante ans ; il en vécut soixante-douze, et il fit pendant quarante années la guerre aux Romains.

XIII. (XI) (An de R. 688) Pompée marcha ensuite contre Tigrane. Ce roi se rendit à lui, vint le trouver dans son camp à seize milles d'Artaxate, et s'étant jeté à ses genoux, lui mit son diadème dans les mains. Pompée le lui replaça sur la tête et le traita honorablement ; mais il lui ôta une partie de son royaume, et il en exigea une forte somme d'argent. Il lui prit la Syrie, la Phénicie, la Sophène, et l'obligea de donner six mille talents d'argent au peuple romain, pour lui avoir fait la guerre sans sujet.

Pompée

XIV. Bientôt après, Pompée fit la guerre aux Albaniens, et vainquit dans trois batailles leur roi Orode. Fléchi enfin par les lettres et les présents de ce prince, il lui accorda son pardon et la paix. Il vainquit aussi en bataille rangée Artoce, roi d'Ibérie, et reçut sa soumission. Il fit présent de l'Arménie mineure à Déjotare, roi de Galatie, pour le récompenser de s'être joint aux Romains dans la guerre de Mithridate. Il rendit la Paphlagonie à Attale et à Pylémène, et il fit Aristarque roi de Colchos. Ensuite il vainquit les Ituréens et les Arabes ; et s'étant rendu en Syrie, il fit don de la liberté à la ville de Séleucie, voisine d'Antioche, parce qu'elle n'avait pas ouvert ses portes au roi Tigrane. Il rendit aux habitants d'Antioche leurs otages, et il donna quelques terres au peuple de Daphné, pour l'agrandissement du bois sacre qui l'avoisine, tant il fut charmé de la beauté du lieu et de l'abondance des eaux. Etant passé de là en Judée, il prit, au bout de trois mois, Jérusalem, la capitale du pays (An de R. 691), après avoir tué douze mille Juifs et recu le reste à composition. Il revint ensuite en Asie, ayant mis fin à une guerre qui avait duré fort longtemps.

Cicéron

XV. (XII) Sous le consulat de l'orateur M. Tullius Cicéron et de C. Antoine (An de R. 691), l'an de Rome 689, L. Sergius Catilina, d'une des plus nobles familles de Rome, mais de l'esprit le plus pervers, conjura la ruine de la patrie, avec quelques citoyens également illustres et pleins d'audace. Il fut chassé de Rome par Cicéron, et ses complices furent saisis et étranglés en prison. Il fut lui-même vaincu et tué dans une bataille par Antoine, l'autre consul (An de R. 692).

XVI. (XIII) (An de R. 692) Dans la six cent quatre-vingt-dixième année de la fondation de Rome, sous le consulat de D. Junius Silanus et de L. Muréna, Métellus triompha de la Crète, et Pompée, des pirates et de Mithridate. Jamais triomphe n'avait été aussi magnifique. On vit marcher devant son char les fils de Mithridate, le fils de Tigrane, et Aristobule, roi des Juifs : on porta devant lui des trésors immenses, et une quantité infinie d'or et d'argent. Il n'y avait plus, dans l'univers, de guerre considérable. XVII. (XIV) (An de R. 695) L'an de Rome 693, C. Julius César, qui commanda plus tard à l'univers, fut fait consul avec L. Bibulus, et on lui décerna le gouvernement de la Gaule et de l'Illyrie, avec dix légions. Il défit d'abord les Helvètes, qui portent aujourd'hui le nom de Séquanes. Toujours vainqueur dans ses sanglantes batailles, il s'avança jusqu'à l'océan Britannique. Dans l'espace d'environ neuf années, il dompta toute la Gaule, qui est entre les Alpes, le fleuve du Rhône, le Rhin et l'Océan, et qui a trois millions deux cent mille pas de circuit. Il porta bientôt la guerre chez les Bretons (An de R. 699), qui, avant lui, ne connaissaient pas même de nom les Romains. Il les vainquit, en reçut des otages, et les fit tributaires de Rome. Quant à la Gaule, il lui imposa une contribution annuelle de quarante millions de sesterces. Ayant aussi attaqué les Germains, au delà du Rhin, il remporta sur eux de grandes victoires. Au milieu de tant de succès, il n'essuya que trois revers : l'un, chez les Arvernes, où il fut vaincu en personne, et les deux autres en Germanie, pendant son absence, ses deux lieutenants Titurius et Aurunculéius ayant été surpris et tués dans une embuscade.

XVlll. (XV) (An de R. 699) Vers le même temps, l'an 697 de Rome, M. Licinius Crassus, collègue de Cn. Pompée le Grand, dans leur second consulat, fut envoyé contre les Parthes. Leur ayant livré bataille aux environs de Carres (An de R. 701), malgré les présages et les auspices, il fut vaincu par Suréna, général du roi Orode, et enfin tué avec son fils, jeune homme déjà célèbre par son mérite. Les restes de l'armée furent sauvés par le questeur C. Cassius, qui parvint à réparer ce désastre à force de courage et même à vaincre les Perses, à son retour, dans de fréquents combats au delà de l'Euphrate.

X1X. (XVL) A ces événements succéda une guerre civile des plus horribles et des plus déplorables, qui, sans compter les pertes faites dans les combats, changea le sort du peuple romain. César, revenant vainqueur de la Gaule, commença par demander un second consulat. Il allait l'obtenir sans aucun doute, lorsqu'il en fut écarté par le consul Marcellus, par Bibulus, par Pompée, par Caton, qui lui firent défendre d'entrer dans Rome avant d'avoir licencié ses armées (An de R. 705). Irrité de ce refus, il partit de Rimini, où il avait rassemblé ses soldats, et s'avança contre la patrie à leur tête. Les consuls, tout le sénat, toute la noblesse, s'enfuirent de Rome avec Pompée, et passèrent en Grèce. Le sénat arma contre lui dans l'Epire, dans la Macédoine, dans l'Achaïe ; et Pompée fut mis à la tête de ces troupes.

XX. (An de R. 705) César étant entré dans Rome ainsi abandonnée, se fit dictateur ; puis il partit pour les Espagnes. Là, il battit les valeureuses et formidables armées de Pompée, et ses trois lieutenants L. Afranius, M. Pétréius et M. Varron. Il revint à Rome, passa en Grèce, et combattit contre Pompée lui-même. Dans le premier combat, il fut vaincu et mis en fuite ; mais il parvint à s'échapper, parce que, la nuit étant survenue, Pompée ne voulut pas le poursuivre ; ce qui fit dire à César «que Pompée ne savait pas vaincre, et que lui, César, ne pouvait être vaincu que ce jour-là». Ils se battirent ensuite en Thessalie, à Paléopharsale, avec des forces considérables des deux côtés. Pompée avait en ligne quarante mille fantassins, sept mille cavaliers à son aile gauche, et cinq mille à sa droite, sans compter les troupes auxiliaires de tout 1'0rient, toute la noblesse, un nombre infini de sénateurs, de consulaires, d'anciens préteurs et de généraux qui avaient déjà vaincu de grandes nations. César n'avait pas trente mille hommes d'infanterie, avec mille chevaux.

XXI. Jamais les troupes romaines n'avaient été réunies en plus grand nombre, ni commandées par de plus grands capitaines ; et elles auraient aisément subjugué toute la terre, si on les avait menées contre les barbares. La victoire fut disputée avec acharnement ; mais, à la fin, Pompée fut vaincu et son camp pillé. Réduit à fuir, il gagna Alexandrie pour demander du secours au roi d'Egypte, dont le sénat lui avait confié la tutelle, à cause de sa jeunesse. Ce prince, plus fidèle à la fortune qu'à l'amitié, fit tuer Pompée ('An de R. 706), et envoya sa tête et son anneau à César. Celui-ci ne put, dit-on, retenir ses larmes en voyant la tête d'un si grand homme, autrefois son gendre.

XXII. (XVII) César vint bientôt lui-même à Alexandrie. Ptolémée ayant voulu lui dresser aussi des embûches, il lui fit la guerre. Ptolémée vaincu périt dans le Nil, où l'on retrouva son corps avec sa cuirasse d'or. Maître d'Alexandrie, César donna le royaume d'Egypte à Cléopâtre, soeur de Ptolémée, avec laquelle il avait eu commerce. A son retour, il attaqua Pharnace, fils du grand Mithridate, qui, non content de s'être fait l'auxiliaire de Pompée en Thessalie, recommençait la guerre dans le Pont, et occupait déjà plusieurs provinces romaines. César le défit en bataille rangée, et le contraignit ensuite à se donner la mort (An de R. 707).

XXIII. (XVIII) De retour à Rome (An de R. 708), il se fit consul pour la troisième fois, avec M. Emilius Lépidus, qu'il avait eu pour maître de la cavalerie l'année précédente, lorsqu'il était dictateur. Il partit de là pour l'Afrique, où une grande partie de la noblesse s'était jointe à Juba, roi de Mauritanie, et avait renouvelé la guerre. A la tête des Romains étaient P. Cornélius Scipion, de l'ancienne famille de Scipion l'Africain, et, comme César, gendre du grand Pompée ; M. Pétréius, Q. Varron, M. Porcius Caton, L. Cornélius Faustus, fils du dictateur Sylla. Après plusieurs combats, César les vainquit enfin dans une bataille décisive. Caton, Scipion, Pétréius et Juba se donnèrent la mort ; Faustus, gendre de Pompée, fut tué par César.

XXIV. (XIX) Etant revenu à Rome l'année suivante (An de R. 709), César se fit consul pour la quatrième fois, et partit aussitôt pour les Espagnes, où les fils de Pompée, Cnéus et Sextus, avaient rallumé une guerre considérable. Il s'y livra plusieurs combats. Dans le dernier, qui eut lieu près de la ville de Munda, César fut presque vaincu ; et voyant fuir les siens, il voulut se tuer, pour ne pas tomber, après tant de glorieux, exploits et à l'âge de cinquante-six ans, au ouvoir de ses jeunes adversaires. Ayant enfin rallié ses troupes, il resta vainqueur. Des deux fils de Pompée, l'aîné fut tué ; le plus jeune prit la fuite.

Brutus

XXV. (XX) César, après avoir éteint les guerres civiles dans le monde entier, revint à Rome. Il commença d'y agir avec orgueil, et contre les usages de la liberté romaine. Il distribuait à son gré les honneurs, déférés jusque-là par le peuple ; il ne se levait point quand le sénat venait à lui ; il affectait, en d'autres choses encore, les manières d'un roi et presque d'un tyran. Aussi plus de soixante sénateurs et chevaliers romains conspirèrent ils contre lui. Les deux Brutus, issus de celui qui fut le premier consul de Rome et qui chassa les rois, étaient les chefs de cette entreprise, avec C. Cassius et Servilius Casca. César s'étant donc rendu, un jour d'assemblée, dans la salle du sénat, parmi les autres membres de ce corps, y fut percé de vingt-trois coups de poignard (An de R. 710, le 15 mars).



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