Bas-relief de la déesse Tellus (fécondité de la Terre) à l'arrière de l'Ara Pacis Augustae - Entre 13 et 9 avant JC



Dédié par le Sénat en 13 av.JC à Auguste qui revenait victorieux d'une campagne militaire en Espagne, l'Ara Pacis Augustae (Autel de la Paix d'Auguste) est dédié en 9 av.JC. Ce monument remarquable célèbre la fin des violences guerrières, et avec la paix retrouvée annonce le retour de l'Age d'or et de la simplicité heureuse des premiers temps de l'humanité. Comme l'Enéide de Virgile, il s'agit donc d'une œuvre de propagande qui associe sur ses bas-reliefs le passé (la fondation légendaire de Rome), le présent contemporain d'Auguste et un avenir de félicité éternelle. Mais à la différence des arcs de triomphe ou de la colonne Trajane qui mettent surtout en scène la puissance militaire de l'Empire romain, ce monument d'Auguste insiste sur la possibilité de mettre un terme à la violence à la fois par la guerre mais aussi par la diplomatie et la recherche d'un équilibre avec les peuples qui consentent à se soumettre de bon gré : c'est ce que signifient aussi à la fois l'éloge d'Auguste par Virgile, antérieur à 19 av.JC, et la célèbre statue d'Auguste trouvée à Prima Porta.

Longtemps disparus sous terre, les précieux bas-reliefs ont été systématiquement recherchés et remontés sur l'ordre de Mussolini, qui avait compris l'importance de réactiver le mythe d'un Empire à la fois conquérant et pacificateur. Plus récemment, des recherches ont permis de reconstituer au laser la couleur des marbres initialement peints, et des animations en 3D donnent une idée de la beauté exceptionnelle de ce chef d'œuvre de l'architecture et de la sculpture romaines.

La déesse Rome assise sur un monceau d'armes
Reconstitution en couleur