Commencée en 43 apr.JC sous l'impulsion de l'empereur Claude, la conquête romaine de la Grande-Bretagne (Britannia) s'est développée en plusieurs étapes au cours du Ier siècle et a rencontré essentiellement deux oppositions à mesure qu'elle poussait vers le nord, d'abord en 60 avec la rébellion de la reine Boadicée, puis en 83-84 lorsque l'armée romaine a rencontré et vaincu le chef calédonien (= picte / écossais) Calgacus au cours de la bataille du mont Graupius.
Bien informé par son beau-père Agricola, qui avait participé à cette campagne, l'historien romain Tacite raconte cette campagne et met dans la bouche du chef écossais, avant la bataille décisive, un discours évidemment fictif, en latin, très bien informé et d'un art oratoire impeccable, qui ne convient guère à un homme qui n'avait certainement fréquenté aucune école de rhétorique... Mais ce texte étonnant développe une critique acerbe de l'impérialisme romain et de sa propagande menson-gère, résumée dans une phrase dont l'efficacité reste d'actualité, comme vous en jugerez si vous identifiez le sujet de l'image d'en-tête de cette page et donc le contexte historique qui justifie la réappropriation contemporaine de la phrase de Tacite.
Même si Calgacus a été vaincu et si nous ignorons quel fut son destin pendant ou après la bataille, il compte parmi les héros de l'imaginaire écossais, au même titre que William Wallace dont vous pourrez écouter le discours, tout aussi fictif, dans le film Braveheart que lui a consacré Mel Gibson en 1995. |