Panem et circenses - Les courses de chars dans le Cirque

Il n'a pas fallu attendre l'établissement du régime du Principat et l'apogée de l'Empire romain sous la Pax romana pour que soient institués les jeux du cirque (ludi circenses) : bien au contraire, ces fêtes religieuses ET sportives remontent aux Grecs et aux Etrusques et sont donc antérieures aux origines mêmes de Rome. Le Circus Maximus, le plus ancien et le plus vaste hippodrome du monde romain, a été fondé en 599 av.JC par Tarquin l'Ancien, et a servi, au gré de ses multiples aménagements et reconstructions, jusqu'en 549 apr.JC, soit une utilisation ininterrompue de quasi-ment mille ans. Le succès de ces courses de chars tenait d'abord à leur caractère spectaculaire et dangereux : vous visionnerez les extraits du film Ben Hur de William Wyler en 1959 pour vous en faire une bonne idée. Mais le codage de couleurs (chevaux blancs pour le héros et noirs pour le méchant) et le parti-pris explicite des spectateurs juifs et arabes pour Ben Hur et romains pour Messala, s'il est fortement américanisé et romancé, nous renvoie tout de même à une autre réalité romaine puis byzantine : la répartition des attelages en quatre couleurs, vert, rouge, bleu et blanc, initialement destinées à célébrer le cycle des saisons mais devenues au fil du temps les signes de ralliement de groupes de partisans fortement politisés, qui n'hésitaient pas parfois à faire le coup de poing dans les gradins, comme de nos jours certains supporters lors de matches de football. Vous visionnerez les vidéos ci-dessous et lirez les documents complémentaires pour prendre la mesure de cette passion et de son rôle tout relatif dans la canalisation de la violence par ce genre de jeux.