XXVIII - T. Manlius Torquatus (an de Rome 393 à 413) | | | |
T. Manlius Torquatus avait été relégué à la campagne par son père, à cause de la lenteur de son esprit et de la difficulté qu'il avait à parler. Un jour il apprend que le tribun du peuple Pomponius (1) a mis l'auteur de ses jours en accusation. Il part à l'instant même, entre de nuit dans la ville, obtient du tribun un entretien secret, lui présente son épée nue, et par la terreur qu'il lui inspire, il le force à se désister de ses poursuites. Etant tribun légionnaire pendant la dictature de Sulpicius (2), il tua un Gaulois qui l'avait provoqué à un combat singulier, lui enleva son collier, et se le mit autour du cou. Pendant son consulat, il fit trancher la tête à son fils, parce que dans une guerre contre les Latins, il avait combattu sans son ordre. Ce fut dans cette guerre que, par le dévouement de son collègue Decius, il vainquit ces peuples auprès du Véseris. (Il refusa le consulat (3), en disant qu'il ne pourrait supporter les désordres du peuple, et que le peuple ne pourrait pas mieux s'accommoder de sa sévérité).
| (1) Dans plusieurs éditions on lit Pompeio, mais Pomponio dans les manuscrits et dans les éditions d'Alde de Gryphe.
|
| (2) Sulpicius n'était point alors dictateur. Suivant Tite-Live, c'était T. Quinctius Pennus Cincinnatus.
|
| (3) La phrase latine qui répond à celle de la traduction, placée entre deux parenthèses, offre un véritable anachronisme. Il ne doit pas étre ici question du Manlius Torquatus dont on a parlé, et qui fut plusieurs fois honoré du consulat ; mais d'un T. Manlius Torquatus qui fut créé consul pendant la seconde guerre punique, et que Tite-Live fait parler dans le sens d'Aurelius Victor. Comme cette phrase fautive se trouve dans tous les manuscrits et dans toutes les éditions de notre auteur, il en faut conclure qu'elle lui doit être attribuée.
|