LXIV - Q. Metellus Pius (an de Rome 664 à 679)

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Q. Metellus fut surnommé Pius à cause des larmes qu'il ne cessa de répandre pendant l'exil de son père Metellus Numidicus, et de ses continuelles supplications pour obtenir son rappel. Etant préteur pendant la guerre sociale, il tua de sa main Q. Popedius, général des Marses (1). Proconsul en Espagne, il vainquit les frères Herculeïus (2) et chassa Sertorius de cette province. Malgré sa jeunesse, il fut préféré à des personnages consulaires, lorsqu'il demanda la préture et le pontificat.


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(1)  Cette nation était une de celles qui s'étaient confédérées contre les Romains. Ces nations étaient les Picentins, les Vestiniens, les Marses, les Péligniens, 1es Marusiniens, les Lucaniens, les Samnites.

(2)  Ils étaient lieutenants de Sertorius.

(3)   Le passage latin a donné beaucoup de torture aux critiques. Voici en peu de mots ce qu'ils pensent ou ce qu'ils conjecturent. Le mot praeturae semble suspect à Schott parce qu'un citoyen romain devait avoir quarante ans pour exercer la préture, et que les mots consularibus viris feraient penser que ceux qui étaient sortis de la magistrature consulaire, pouvaient demander et exercer la préture. C'est pourquoi ce savant voulait lire consularibus filiis. Gruter avance hardiment que le mot praeturae ne peut s'accorder avec consularibus viris, tout en convenant qu'il se lit dans tous les manuscrits et dans toutes les éditions. «Si nous l'admettons, dit-il, nous devons admettre auparavant ces deux choses, savoir : qu'un jeune homme pouvait se mettre sur les rangs pour la préture, et qu'un personnage consulaire pouvait, ainsi que l'avait fait Mancinus, descendre à cette dignité de celle de consul à laquelle il avait été élevé». Au reste, ce savant ne décide rien, et renvoie à Schott : madame Dacier cite l'exemple de Mancinus, convient de la difficulté du passage, et rapporte sans l'approuver la leçon de Schott. Arntzen observe, au sujet de cette leçon, qu'il n'aurait pas été surprenant que Metellus, qui était fils d'un consul, l'eût emporté sur des fils de consuls. Il propose lui-même de lire, si c'est possible, in petitione pontificatus praetoriis et consularibus, etc., de manière que la faute, attribuée à Aur. Victor, soit venue de l'abréviation praet. Mais Arntzen convient lui-même que cette abréviation n'est point dans les manuscrits. En disant que Metellus était un jeune homme, en comparaison des hommes avancés en âge qui briguaient la préture et le pontificat, on ne résout point la difficulté. S'il nous était permis d'avoir un sentiment, après les savants dont nous venons de parler, nous dirions qu'il n'est pas étonnant que Metellus, encore jeune homme, ait obtenu la préture sur ses compétiteurs plus âgés que lui, puisqu'il n'est pas sans exemple que des Romains aient été élevés au consulat, avant l'âge requis par les lois. Nous ne devons pas davantage nous étonner que des hommes consulaires aient brigué la charge de préteur, puisque Mancinus l'obtint après son consulat. Nous ajouterons que les attributions de la préture étaient assez importantes et assez honorables, pour qu'un consulaire ne crût pas déroger en l'exerçant.