 Caracalla jeune Musée Campana | Antonin, voulant gagner le peuple romain (1) par un présent d'une nature qui lui était jusqu'alors inconnu, lui donna un vêtement qui descendait jusqu'aux talons, et qu'on nommait caracalla (2) : ce qui lui fit donner ce surnom ; mais, parce qu'il le portait lui-même, il le nomma Antonien. Il vainquit sur les bords du Mein les Allemands, nation nombreuse qui excellait dans les combats de cavalerie. Patient, affable et paisible, il n'eut pas moins de bonheur que son père. Il épousa aussi la même femme, savoir Julie, sa belle-mère, qui le séduisit par ses charmes, et des déréglements de laquelle j'ai fait mention plus haut (3). Un jour que cette femme, qui ne rougissait de rien, s'était mise toute nue en sa présence, faisant semblant d'ignorer qu'il la voyait : «Je voudrais bien, lui dit-il, épouser ce beau corps, si cela m'était permis. - Si vous le désirez, répondit-elle, je vous le permets». Cette réponse, pleine d'effronterie, prouvait bien qu'avec ses vêtemens elle s'était dépouillée de toute pudeur. Caracalla transporta à Rome les mystères égyptiens (4), construisit une nouvelle voie, fort large, et bâtit des thermes d'une grande magnificence. Quand ces ouvrages furent achevés, il partit pour se rendre en Syrie. Il parcourait cette province, lorsqu'il mourut (5) après un règne de six ans. Ses restes furent transportés à Rome, et, au milieu de la douleur publique, déposés dans le tombeau des Antonins (6).
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