Mosaïque de Daniel dans la fosse aux lions - IVe siècle - Musée national du Bardo - Tunis



Lorsque Tertullien aborde la question de l'engagement politique ou militaire éventuel des chrétiens au sein de l'Empire romain, il le fait en un temps où les autorités commencent à les accuser de « miner l'ordre social et de former un État dans l'État » (Celse) : tout refus de sacrifier au culte impérial confirme les soupçons de trahison et donne un motif supplémentaire à des persécutions de plus en plus violentes. C'est particulièrement le cas de 193 à 211, à l'époque de Tertullien, sous le règne de Septime Sévère. Le dilemme pour un chrétien d'un certain rang, qui pourrait désirer s'engager dans la vie publique, est donc de trouver la juste mesure entre l'interdit qui le met en garde contre une idolâtrie qui ferait violence à ses convictions religieuses s'il s'engage, et le risque de violente persécution si le refus de se soumettre aux obligations impériales semble conforter l'accusation de défection coupable. Vous lirez deux textes pour vous faire une idée de la difficulté de tenir l'équilibre entre ces deux contraintes : le premier, extrait du De idololatria, rappelle la ligne rouge à ne pas franchir mais laisse toute latitude au chrétien qui pense pouvoir louvoyer, tandis que le second, plus tardif, extrait du De Pallio, adopte une position définitivement plus extrême et opte pour un désengagement cette fois radical.


 

Portrait imaginaire de Tertullien
Gravure du XVIe siècle

1. Contextualisation


2. Textes à lire