Infant du Portugal. 43 ans en 1230 Fils du roi de Portugal Sancho Ier et de son épouse Dolça, fille du comte Ramon Berenguer IV de Barcelone. Il est donc cousin germain du roi Pere, le père de Jaume Ier. |
D'azur à cinq écus d'argent
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En conflit avec son frère, le roi Alfonso II, il choisit
de s'expatrier au Maroc. Là, il se met au service du
souverain musulman al-Mustansir, et devient vers 1220 le chef de
sa milice chrétienne à Marrakech. Cette
connaissance de l'Islam fait de lui, sa vie durant, un
intermédiaire précieux dans les rapports entre
chrétiens et musulmans de la péninsule
ibérique. La tradition portugaise lui attribue le
mérite d'avoir ramené du Maroc les reliques de
cinq religieux franciscains martyrisés à Marrakech
en 1220, elles-mêmes à l'origine de la vocation de
Saint Antoine de Padoue. Ne pouvant rentrer au Portugal, il
soutient le roi de Leon, en guerre avec Alfonso II. Il vient
ensuite en Catalogne, où il est bien reçu, en
raison de leur parenté, par le roi Jaume qui lui attribue
des terres dans la région de Tarragone, puis arrange son
mariage avec Aurembiaix, comtesse-héritière
d'Urgell en 1229. Il ne participe pas à la prise de
Majorque, mais à la mort de son épouse Aurembiaix,
Jaume échange avec lui le comté d'Urgell contre
Majorque, qui lui est donnée à titre de fief non
transmissible (29-03-1231).
Il accompagne alors le roi Jaume, avec bien peu de troupes
selon le Livre des Faits, lors de son troisième
passage à Majorque (1232). Il ne peut conquérir
Eivissa, comme le roi le lui avait permis, mais aide ensuite
Guillem de Montgrí à le faire (1235). Dès
lors, et jusqu'en 1244, il fait à Majorque, qu'il
gouverne pour le roi, de longs séjours entrecoupés
de nombreux voyages sur le continent.
On le voit aussi renouer des relations avec les Musulmans. En
1240-1241, il négocie avec le souverain hafside de Tunis
un traité de paix qui prévoit la libération
onéreuse des captifs. En 1244, il échange Majorque
avec le roi Jaume, contre des villes et châteaux dans le
royaume de Valence, et il participe à la dernière
phase de la conquête. Il retourne un temps au Portugal
pour soutenir le nouveau roi Alfonso III, puis aide les
Castillans à la prise de Séville. Dans la querelle
qui oppose le roi Jaume à son fils aîné
Alfons, il prend parti pour l'infant, qu'il accompagne dans son
exil de Séville, et il se brouille avec le roi, qui le
prive de ses biens jusqu'à ce que l'affaire s'arrange en
1250. Cela ne l'empêche pas, au moment où les
musulmans de Valence une fois de plus révoltés
sont menacés d'expulsion immédiate par le roi
Jaume, de les conseiller pour tourner les ordres du souverain et
garder ainsi ses sujets et ses revenus. L'affaire se termine par
un nouvel accord avec le roi, signé le 30 juin 1254
à Valence : Pedro rend à Jaume ses possessions
valenciennes en échange d'un tribut, et il
récupère une fois de plus Majorque. C'est
là qu'il meurt en 1256, en laissant, comme convenu,
l'île au roi.
Si vous voulez en savoir plus
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Vous trouverez cette biographie dans le livre d'Agnès
et Robert Vinas, La
Conquête de Majorque, Perpignan SASL
(2004)