
Anonyme - Loth et ses filles fuyant Sodome incendié par l'effet de la colère divine (détail) - XVIe s.- Musée du Louvre
Ce dossier peut prolonger celui qui a été consacré au pouvoir et à la violence des dieux gréco-romains. Si le bien-fondé du châtiment par les dieux ou Dieu de l'orgueil d'individus qui les provoquent en sortant de leur condition peut sembler parfois discutable, celui de fléaux balayant des collectivités entières est encore plus problématique : il pose en effet avec acuité celui de l’existence du Mal sur terre : est-elle compatible avec la conception d’une divinité omnipotente et juste ? 1. L’explication par la rétribution (les dieux / Dieu châtient les fautes / crimes / péchés des hommes) a le mérite de la cohérence logique et se trouve abondamment représentée dans la mythologie gréco-romaine comme dans la Bible (Ancien Testament). Pour faire cesser les pestes, envoyées par la divinité comme des avertissements collectifs, les hommes doivent mettre fin au scandale : trouver les coupables (Agamemnon, Œdipe) ou se repentir et se convertir pour retrouver le chemin de Dieu (Grégoire Ier). 2. Mais au XVIIIe siècle, le tremblement de terre de Lisbonne, responsable de milliers de morts innocentes, suscite des interprétations contradictoires :
3. Reste alors à se demander quelle réponse humaine apporter à ces fléaux : refusant les spéculations théologiques et la soumission à un dogme religieux, mais sans cultiver pour autant provocation et blasphème comme dom Juan, Voltaire et Camus (entre autres) cherchent les voies d’un engagement pragmatique et solidaire, qui tente d’améliorer le sort des hommes sans plus se préoccuper de Dieu, qu’il existe ou pas. Cette révolte les conduit à se soucier de la justice ici-bas, ce qui est déjà une fin en soi. |
Châtiments contre des individus
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Le châtiment d'Ajax |
Dionysos et les pirates sur Polyxenia |
Le châtiment de dom Juan |