Athéna au coeur de la mêlée - Bouclier d'Achille de John Flaxman - 1821 - The Royal Collection Trust
Ce dossier a été proposé dans le cadre de khôlles d'entraînement aux concours d'entrée aux grandes écoles de commerce en 2023-2024. Le programme de l'année portait sur la violence. Les dieux gréco-romains sont maîtres de l'espace, des formes, du temps, et ne sont pas personnellement concernés par la mort : de telles facultés leur donnent une supériorité indéniable sur tous les autres êtres vivants. Mais l'anthropomorphisme par lequel hommes et artistes se les représentent implique aussi une généalogie, des relations sexuées, des rapports de force et des passions, amour, haine, désir, colère, jalousie, etc, qui les conduisent bien souvent à dépasser les bornes de la mesure et à se livrer à l'hybris (la démesure, l'excès). Où finit alors l'exercice juste du pouvoir, où commence son abus ? où finit le juste châtiment d'une transgression effective, où commence la vengeance aveugle et dispro-portionnée ? Mais au fait, ces distinctions ont-elles vraiment un sens ? Ces questions ont été posées d'abord en Grèce et à Rome par des poètes épiques et tragiques et par des philosophes, en particulier pendant les deux périodes cruciales de la démocratie athénienne au Ve siècle et de la déliquescence, au Ier siècle av.JC, de la République romaine et de l'accès au pouvoir d'Octave, devenu Auguste, instaurant progres-sivement un nouveau régime, le Principat, à grand renfort de propagande en particulier mythologique. C'est que ces questions sont autant métaphysiques que politiques, et qu'y répondre est important pour déterminer la place exacte de l'homme dans un cosmos qui n'a pas été créé pour lui mais qu'il doit apprivoiser pour rechercher l'harmonie avec la transcendance, le monde qui l'entoure et sa propre nature, et dans la mesure du possible atteindre le bonheur. |