La maison de Popidius Priscus ou des marbres |
|||||||
Plan | Visite |
Sacellum |
Découverte en 1863 et 1864. Son prothyrum n'est pas accompagné de boutiques ; sur ses panneaux rouges étaient peints deux griffons et deux masques, en assez mauvais état. A sa gauche, mais ayant son entrée sur l'atrium, est une écurie analogue à celle que nous avons vue dans la maison de Gavius Rufus. Le trottoir de la rue devant le prothyrum étant excessivement élevé, on se demande comment arrivaient à cette écurie les deux chevaux dont les squelettes y furent trouvés auprès des débris d'un char, à moins qu'ils ne soient entrés par la seconde chambre à droite de l'atrium communiquant par le fond avec la boulangerie voisine, ce qui n'est guère plus admissible. L'atrium toscan est très grand et les murs qui l'entourent sont d'une élévation rare à Pompéi; des médaillons assez grands qui ornaient ses panneaux jaunes, il ne reste que deux passablement conservés, une tête de jeune fille avec celle d'une esclave noire, et un autre buste de femme tenant des tablettes et ayant derrière elle une jeune esclave blanche ; toutes quatre portent des boucles d'oreilles. |
Les alae étaient fermées et n'avaient
qu'une porte de côté, et chacune d'elles
communiquait avec la pièce qui la
précédait. De cette disposition tout
exceptionnelle, nous serions portés à conclure
que, bien que placées au lieu où se trouvent
ordinairement les alae, ces pièces pourraient
bien n'avoir été autre chose que des chambres
à coucher précédées de leur
procaeton.
Le corridor ou fauces à droite du
tablinum a conservé une partie de ses panneaux
rouges ; il se fermait par une porte dont l'indication est
visible sur le seuil. Dans le tablinum pavé en
mosaïque sont déposées contre la muraille
deux grandes tablettes de marbre cipollino et deux
petites colonnes de marbre gris seulement dégrossies.
Par une exception peu commune le tablinum ouvrait
directement par une large baie sur une salle qui semble avoir
servi d'exèdre. Des peintures de ces deux
pièces principales, il ne reste qu'un fragment dans
l'angle à droite de la seconde, représentant
une femme terminée en gaine tenant un plateau de
fruits et une fontaine de marbre où vient boire une
colombe.
Le vaste péristyle est plus large que profond ; son
portique était soutenu par vingt-quatre colonnes de
briques dont six seulement ont conservé leur
revêtement cannelé ; ces colonnes sont au nombre
de huit à chaque grand côté et de quatre
seulement aux deux autres. Contre la muraille de droite est
appuyée une belle tablette de marbre blanc et violet,
de pavonazetto ; à gauche, dans l'area,
sont déposés de grands morceaux de diverses
formes de gris antique et de cipollino, et dans
l'angle du même côté de gros blocs
irréguliers de serpentin vert polis d'un seul
côté ; dans l'angle au fond, également
à gauche, sont deux tablettes de cipollino ;
enfin dans l'oecus, qui occupe sa place ordinaire,
sont deux petites plinthes de marbre blanc qui paraissent
avoir servi de bases à des pieds de table. C'est
à la réunion de ces divers marbres et de
plusieurs autres blocs qui ont été
emportés que la maison a dû sa seconde
dénomination de Casa dei marmi, sous laquelle
elle est surtout connue ; il y a d'ailleurs toute apparence
qu'elle fut la demeure d'un marbrier.
Au côté gauche du péristyle est la porte
d'un escalier conduisant à la cave. Lorsqu'on descend,
on trouve en face une sorte de sacellum assez
élégamment décoré ; sa paroi de
gauche présente la peinture ordinaire des serpents ;
au fond sont deux niches dont les peintures
représentent des sacrifices bachiques. En avant est un
petit autel recouvert d'une tuile à rebords ; dans la
lunette au-dessus des niches est un paon.
A gauche, avant le sacellum, est la porte d'une cave
où est encore un puits plein d'eau fraîche,
profond de près de 30 mètres. A l'autre
extrémité de cette cave qui est
éclairée par deux soupiraux ouverts entre les
colonnes du péristyle est une grande auge en
maçonnerie dont rien n'indique positivement la
destination.
Remontant au péristyle nous trouvons à l'ouest
une porte communiquant avec une petite maison qui a son
entrée particulière sur la rue des
Augustales.
C'est dans la maison des Marbres que fut trouvée, le
21 mai 1866, une charmante statuette de bronze de
Silène ivre élevant une large couronne
qui paraît avoir été le support d'une
corbeille de fruits ou de fleurs ; mais on y rencontra peu
d'autres objets portatifs. Il semble hors de doute que cette
habitation avait été fouillée dès
l'antiquité, et pour n'y pas revenir, quelqu'un des
explorateurs avait tracé à sa porte sur le stuc
rouge ces mots DOUMNOS PERTOU, domus pertusa,
maison percée, fouillée, en caractères
grecs appartenant à l'époque des Antonins,
c'est-à-dire à une soixantaine d'années
après la catastrophe. On a reconnu aussi dans
plusieurs murailles quelques trous pratiqués pour
poser le pointe des pieds en descendant dans les
ruines.