ALA

  1. Aile d'un oiseau, et de là, en raison de sa ressemblance, la barbe attachée au bois d'une flèche pour guider et soutenir son vol dans l'air (Virg. Aen. IX, 578). La figure représente une flèche grecque trouvée dans l'Attique.
  1. Vaste pièce des maisons romaines qui avaient de l'étendue et de la magnificence. Il y avait généralement deux alae, une de chaque côté de l'atrium, munies de sièges et fermées par des rideaux (Vitruv. VI, 3, 4). D'après les ressemblances avec les maisons de la Turquie moderne, qui ont précisément dans leurs galeries deux pièces semblables, fermées de rideaux et pourvues de divans, les alae étaient faites pour que le maître de la maison pût recevoir les visiteurs et jouir de la conversation de ses connaissances.



    On voit la place des alae dans le plan de la maison de Pansa (voyez domus) où elles sont marquées C C. On a une perspective de leur intérieur dans la figure ci-dessus, qui est une restauration de l'atrium de la maison de Salluste à Pompéi ; on entre dans les alae de cette maison par deux larges portes situées au fond de la chambre, à droite et à gauche, et dont les rideaux sont tirés.
  1. Dans de vastes constructions, telles qu'une basilique ou un temple étrusque, qui étaient partagées par des rangées de colonnes en une nef centrale et deux ailes latérales comme nos églises (le grand temple de Paestum donne un specimen de cette distribution ; voyez aussi la gravure au mot basilica), les ailes latérales semblent avoir porté le nom d'alae (Vitruv. IV, 7, 2). Par ce motif, le professeur Becker (Gallus, p. 107 de la trad. angl.) s'efforce d'établir que les alae des maisons particulières n'étaient pas les appartements décrits ci-dessus, mais seulement deux ailes latérales, séparées par des colonnades du centre de l'atrium. Mais, pour soutenir cette hypothèse, il lui faut inventer un atrium imaginaire qui ne ressemble en rien à ceux qu'on a découverts jusqu'ici à Pompéi ou ailleurs ; il lui faut séparer le cavaedium de l'atrium, et composer sur un plan entièrement conjectural une maison romaine qu'il distribue en trois parties distinctes, l'atrium d'abord, le cavaedium ensuite, et enfin le péristyle. Tout cela est assez plausible en théorie, mais n'est pas vonfirmé par les découvertes faites dans les fouilles. Ainsi, en l'absence d'une autorité positive, l'explication donnée sous le n° 2 nous semble-t-elle mériter plus de confiance.
  1. Aile d'une armée : ce qui, dans les écrivains latins, revient à dire la partie ou le contingent fourni par les alliés. En effet, ils étaient toujours placés sur les flancs pour couvrir les légions composées de citoyens romains qui occupaient le centre de l'ordre de bataille (Veget. Mil. 2, 14).
  1. Par une raison analogue, on appela aussi ala une brigade de cavalerie de 300 hommes et au-dessus, Romains ou alliés, qu'on plaçait de la même manière sur les flancs (Cincius ap. Gell. XVI, 4, 4).