LARES
Esprits tutélaires, considérés, dans les croyances religieuses des Romains comme les âmes des morts, qui exerçaient une influence protectrice sur l'intérieur de la maison de chaque homme, sur lui-même, sa famille et ses biens. Ils n'étaient pas, comme les penates, comptés parmi les divinités, mais regardés seulement comme des génies protecteurs, dont l'autel était le foyer domestique (focus) dans l'atrium, où chaque homme, dans sa propre maison, faisait brûler de l'encens en leur honneur (Plaut. Aul. Prol. 2 ; Merc. V, 1, 5 ; Quaranta, Mus. Borb., tom. XI). On croyait de même que leur influence s'exerçait aussi hors des maisons, que leur surveillance et leur protection s'étendaient à tous les lieux habités par des hommes, ainsi aux rues, aux routes, aux champs, aux bâtiments, à la campagne comme dans la ville ; de là, ces épithètes, qui leur sont fréquemment appliquées : compitales, viales, rurales (Suet. Aug. 31 ; Plant. Mercat. V, 2, 24 ; Tibull. I, 1, 20 et 10, 15) ; ceux qui habitent l'intérieur d'une maison sont distingués par le titre de familiares (Plaut. Aul., 1.c.).
Les divers monuments de l'art antique les représentent toujours comme des jeunes gens couronnés d'une guirlande de feuilles de laurier, vêtus d'une courte tunique (succinctis laribus, Pers. V, 31), et levant en l'air une de ces cornes qui servaient de coupes (cornua). C'est ce que montre la figure ci-dessus, tirée d'un bas-relief du Vatican, au bas duquel on lit l'inscription suivante : LARIBUS AUGUSTIS. Cet attribut, la coupe en forme de corne, a conduit beaucoup d'antiquaires à prendre ces figures de Lares pour des échansons (pocillatores) ; mais l'inscription ci-dessus atteste assez ce qu'elles représentent réellement, et on les voit sans cesse reproduites sur les murs des maisons de Pompéi, dans les cuisines, les chambres à four, sur les portes extérieures, réunies deux à deux, une de chaque côté de l'autel, exactement avec les mêmes attitudes et les mêmes draperies que dans notre bas-relief tiré du Vatican. |
Illustration complémentaire | |
Lararium de la Maison des Vetii, Pompéi (Italie), 1977 © Charles Cavenel |