[Actium, 7 novembre 50 av. JC]
CICERON ET SON FILS, QUINTUS ET SON FILS, A TIRON.
Cette lettre est la troisième d'aujourd'hui, non que
j'aie rien de nouveau à vous dire, ce n'est que pour
tenir mon engagement, et profiter d'une occasion qui se
présente. Toujours même recommandation.
Donnez-moi, par les soins que vous prenez de vous, la mesure
de votre attachement pour moi. J'exige encore ce
témoignage après tant d'autres, et nul ne
m'aura plus touché. Votre santé, d'abord :
votre retour, après. Que personne ne vienne en Italie
sans lettre de vous ; que personne ne parte pour Patras sans
lettre de moi. Soignez-vous, cher Tiron, soignez-vous ;
puisqu'il ne nous a pas été donné de
faire le trajet ensemble, rien désormais ne doit plus
vous presser. Votre santé ! votre santé ! Ne
songez qu'à cela. Mille fois adieu. Le 8 des ides de
novembre, dans la soirée, à Actium.
Edition des Lettres de Cicéron - Collection des Auteurs latins de Nisard, in Oeuvres complètes de Cicéron, tome V, Paris, Firmin-Didot (1869) - Traduction de M. Defresne