12. On pourra juger aussi, par les extraits suivants, du discours qu'il envoya, dans cette circonstance, au sénat : «En échange de vos félicitations sur la dernière victoire, je vous donne, pères conscrits, mon gendre Pompéien pour consul. Son âge lui aurait valu depuis longtemps cette dignité, si la république n'avait pas dû récompenser quelques citoyens des services qu'ils lui avaient rendus. Quant à la révolte de Cassius, je vous prie et vous conjure de mettre des bornes à votre rigueur, de signaler ma clémence ou plutôt la vôtre, de ne prononcer enfin aucune condamnation à mort. Qu'aucun sénateur ne soit puni ; que le sang d'aucun homme de distinction ne soit versé ; que les déportés reviennent ; que ceux dont les biens ont été confisqués les recouvrent. Plût aux dieux que je pusse aussi en rappeler quelques-uns du tombeau ! Rien ne convient moins à un empereur que de venger ses injures personnelles : sa vengeance, fût-elle juste, est toujours taxée de rigueur. Vous accorderez donc le pardon aux fils d'Avidius Cassius, à son gendre et à sa femme. Et que dis-je, le pardon ? Ils ne sont point criminels. Qu'ils vivent avec sécurité, sachant que c'est sous Marc-Aurèle. Qu'ils vivent dans la tranquille possession d'une partie de leur patrimoine, et qu'ils aient tout l'or, tout l'argent, tous les bijoux laissés par Avidius. Qu'ils soient riches, qu'ils soient exempts de toute crainte, qu'ils soient maîtres d'aller où ils voudront ; en un mot qu'ils soient libres, et qu'ils portent, dans tous les pays où il leur plaira de se rendre, des témoignages de ma bonté, des preuves de la vôtre. Après tout, pères conscrits, ce n'est pas un grand effort de clémence que de pardonner aux enfants et aux femmes de ceux que la mort a frappés. Je demande aussi que les complices d'Avidius, qui appartiendraient à l'ordre du sénat ou des chevaliers, soient à l'abri de la mort, de la confiscation, de la crainte, de l'infamie, de la haine, enfin de toute injure. Ménagez cette gloire à mon règne, qu'à l'occasion d'une querelle pour le trône, il n'est mort de rebelles que ceux qui ont péri dans le tumulte de la guerre.» | |
Les Empereurs et Césars du IIe siècle dans l'Histoire Auguste
Hadrien (117-138), biographie d'Aelius Spartianus Aelius Verus (adopté par Hadrien en 136, mort en 138), biographie d'Aelius Spartianus Antonin le Pieux (138-161), biographie de Julius Capitolinus Marc-Aurèle (161-180), biographie de Julius Capitolinus Lucius Verus (161-169), biographie de Julius Capitolinus Avidius Cassius (empereur autoproclamé en 175), biographie de Vulcatius Gallicanus Commode (180-192), biographie d'Aelius Lampridius |