Livre X - Lettres 67 et 68


PLINE A L'EMPEREUR TRAJAN

Flavius Archippus m'a conjuré, par vos jours sacrés et par votre immortalité, de vous envoyer la requête qu'il m'a présentée. J'ai cru ne lui devoir accorder ce qu'il demandait qu'après en avoir averti celle qui l'accuse. De son côté, elle m'a donné une requête, que j'ai pareillement reçue. Je les ai jointes toutes deux à cette lettre afin que vous puissiez prononcer et décider, comme si vous aviez entendu les deux parties.

TRAJAN A PLINE

Domitien a bien pu ignorer le véritable état d'Archippus, lorsqu'il écrivait tant de choses si honorables à cet homme ; mais il est plus conforme à mon caractère de croire que ce prince, par ces marques d'estime, a voulu le rétablir. Ce qui me confirme dans cette opinion, c'est de voir que l'honneur des statues lui ait été tant de fois décerné par ceux qui n'ignoraient pas le jugement que Paulus, leur gouverneur, avait rendu. Ce que je vous écris ne doit pourtant pas vous empêcher de lui faire son procès, si on l'accuse de quelque nouveau crime. J'ai lu les requêtes de Furia Prima, accusatrice, et d'Archippus, que vous aviez jointes à votre lettre.

© Agnès Vinas

Lettre précédenteLettre suivante