XI - Horatius Coclès (an de Rome 246) |
Horatius Cocles | Porsenna, roi des Etrusques, essaya de rétablir les Tarquins, et s'empara du Janicule (1) à la première attaque. Horatius Coclès (2), ainsi surnommé parce qu'il avait perdu un oeil dans un combat, soutint seul, en avant d'un pont de bois (3), tout l'effort de l'armée ennemie, pendant que les Romains le coupaient derrière lui. Il tomba dans le Tibre avec ce pont, et tout armé, il se rendit à la nage auprès des siens. Pour le récompenser de cette belle action, le peuple lui donna tout le terrain, enfermé dans le cercle (4) que le soc d'une charrue pouvait tracer dans une journée. On lui érigea de plus une statue dans le Vulcanal (5). |
(1) Le Janicule, ainsi nommé de Janus, est une colline située sur la rive droite du Tibre. | |
(2) Ou Oclès. Scaliger pense que ce nom dérive du grec cyclops, qui n'a qu'un oeil. | |
(3) L'adjectif sublicius vient de sublices, nom qui signifie de longues poutres, liées les unes aux autres ; licio, chez les anciens latins signifiant, lier, joindre ; et trabes subliciae, de grosses pièces de bois qu'on liait ensemble. Du verbe licio dérivent par composition, allicio, pellicio. | |
(4) L'édition d'Arntzen porte arari, parce que ce mot se trouve dans plusieurs manuscrits ; mais plusieurs autres manuscrits et quelques éditions, entre autres celles de Pitiscus et de Juncker, offrent circumarari. Cette leçon est conforme à celle de Tite-Live, qui dit, 1. 2, agri quantum uno die circumaravit datum, ce qui était plus digne de la munificence romaine. | |
(5) Selon Tite-Live, dans le comice, où le peuple s'assemblait pour célébrer les fêtes de Vulcain, nommées vulcanales, ou peut-être dans un temple de ce dieu. |