XXX - Sp. Postumius (an de Rome 432-433) |  |  |  |
Pendant la guerre contre les Samnites, les consuls Titus Veturius et Spurius Postumius tombèrent dans une embuscade, par un stratagème du général ennemi Pontius Thelesinus. D'après son ordre, de faux transfuges (1) se rendent dans le camp des Romains pour les informer que Lucérie, ville de l'Apulie, est assiégée par les Samnites. «Deux chemins, disent-ils, conduisent à cette place : le plus long est le plus sûr ; le plus court est le plus dangereux». L'impatience des Romains leur fait choisir celui-ci. C'était là que Thelesinus leur avait dressé des embûches, dans un endroit nommé les Fourches Caudines (2). Se voyant maître du sort de l'armée romaine, ce général mande auprès de lui son père Herennius, et l'interroge sur le parti qu'il doit prendre dans cette circonstance : «Ou il faut tuer tous les Romains, répond Herennius, afin d'abattre la puissance de Rome, ou les renvoyer tous, afin de nous concilier leur amitié». Au mépris de ce sage conseil, Thelesinus fit passer l'armée romaine sous le joug, et conclut avec elle un traité qui fut désapprouvé par le sénat. Postumius fut livré aux Samnites (3) ; mais ils ne voulurent pas le recevoir.
| (1) Thelesinus envoya, dit Tite-Live, 1.9, ch.11, dix soldats déguisés en pasteurs, et leur ordonna de faire paître leurs troupeaux en divers endroits, non loin des avant-postes des Romains. Il leur recommanda, de plus, de dire aux fourrageurs ennemis, dans le cas où ils viendraient à tomber entre leurs mains, que les légions des Samnites étaient, dans l'Apulie, occupées à faire le siège de la ville de Lucérie. Tite-Live, 1.9, ch.11.
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| (2) Ces fourches, ainsi appelées du nom de la ville de Caudium, étaient situées près de l'Aufide, aujourd'hui l'Offanto.
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| (3) Le sénat prit cette résolution, afin qu'aucun motif ne s'opposât plus à la reprise des hostilités. Par cette conduite, il apprenait aux généraux des armées de la république à ne conclure aucun traité honteux pour la puissance romaine ; dans quelque circonstance fâcheuse qu'ils se trouvassent.
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