XXXI - L. Papirius Cursor (an de Rome 429 à 444)

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Lucius Papirius (1), à qui sa vitesse à la course avait fait donner le surnom de Cursor, était parti en qualité de dictateur, pour combattre les Samnites. Il se persuade bientôt que son départ a été accompagné de mauvais présages. Il retourne à Rome pour consulter de nouveau les augures (2) après avoir fait défense à Fabius Rutilius, à qui il avait laissé le commandement de l'armée, d'en venir aux mains avec les ennemis. Fabius rencontre une occasion favorable pour livrer bataille, et en profite. De retour à l'armée, Papirius ordonna qu'il fût décapité. Fabius s'enfuit à Rome, et invoqua, mais en vain, la protection des tribuns. Il fallut que le peuple et son père réunissent leurs prières et leurs larmes pour obtenir sa grâce. Papirius triompha des Samnites. (Ce Romain était d'un caractère jovial et plaisant (3).) Le préteur de Préneste avait commis une faute grave ; après lui avoir adressé de vifs reproches : «Prépare ta hache, dit Papirius à un licteur». Voyant le coupable épouvanté de ces paroles, il ajoute : «Coupe cette racine qui incommode les passants».


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(1)  C'est le même général que Tite-Live met en parallèle avec Alexandre le Grand, lorsqu'il examine quels obstacles ce conquérant aurait eu à vaincre, s'il avait porté ses armes en Italie.

(2)  Telle était la coutume des généraux romains, avant que la république eût entrepris de faire des conquêtes hors de l'Italie ; mais, lorsqu'elle en eut franchi les limites, l'éloignement empêcha ces mêmes généraux de retourner à Rome pour consulter de nouveau les augures. On choisit donc un emplacement sur le territoire de la province où l'on faisait la guerre. Cet endroit, qui avait été conquis, fut appelé Romain, et c'était là que se rendait le général qui avait besoin de consulter une seconde fois les augures.

(3)  Les mots idem comis et jocorum studiosus se trouvent dans les éditions modernes, mais ils manquent dans plusieurs manuscrits et dans les anciennes éditions. Aussi Arntzen les a-t-il supprimés. J'en ai conservé la traduction entre deux parenthèses, parce qu'elle sert de transition pour le trait qui suit.