Pyrrhus Musée du Capitole | Pyrrhus, roi d'Epire, issu d'Achille par son père, et d'Hercule par sa mère, roulait dans son esprit le dessein de conquérir l'univers. Comme la puissance des Romains lui paraissait un obstacle difficile à surmonter, il consulta l'oracle d'Apollon avant de leur déclarer la guerre. Le dieu lui répondit par ce vers latin : Aio te Aeacida Romanos vincere posse. Pyrrhus interprète cette réponse ambiguk conformément à ses désirs, part au secours des habitants de Tarente (1) et déclare la guerre aux Romains. Il en vient d'abord à une bataille avec le consul Laevinus, auprès de la ville d'Héraclée. Ses éléphants mettent en déroute l'armée romaine, effrayée de l'aspect de ces animaux qui lui étaient inconnus. Après sa victoire, ayant remarqué, sur le champ de bataille, que les soldats romains qui avaient été tués étaient tous blessés par devant : «Avec de tels hommes, dit-il, j'aurais pu conquérir l'univers». Comme ses amis le félicitaient, «que m'importent de telles victoires, s'écria-t-il, si elles me coûtent la fleur de mon armée !» Ensuite il alla camper à vingt milles de Rome, et rendit sans rançon à Fabricius les prisonniers qu'il avait faits dans le combat (2). Lorsqu'il vit reparaître Laevinus (3) avec une nouvelle armée, «Je vois bien, dit-il, que j'aurai, comme Hercule, une hydre à combattre» (4). Vaincu par Curius et Fabricius, il s'enfuit à Tarente et passa en Sicile. Peu de temps après il revint à Locres en Italie, et pilla le temple de Proserpine ; mais un naufrage rendit ces trésors à l'endroit d'où ils avaient été enlevés. Après son retour en Grèce, il attaqua la ville d'Argos ; un coup de tuile y mit fin à sa vie et à ses projets. On porta son corps à Antigone, roi de Macédoine, qui lui fit de magnifiques funérailles.
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