Lorsque Michelet écrit les pages de son Histoire de France qui concernent le Moyen Age et en arrive à l'épisode des Vêpres Siciliennes, Buchon a déjà publié sa traduction de la Chronique de Ramon Muntaner et de la Conspiration de Prochyta, deux textes essentiels pour la connaissance de cette période. Mais si Michelet puise largement dans ces documents, il ne peut adhérer à leur orientation trop ostensiblement pro-catalane à son goût. Visiblement, l'épisode l'inspire peu : le roi Pere est un prince rusé qui trompe son monde, Jean de Procida un conspirateur, et Michelet passe bien vite sur les atrocités commises par Charles d'Anjou en Sicile. Son récit perd ici son lyrisme habituel.

Alexandre Dumas, pour sa part, a repris le sujet en 1842 dans le Speronare et lui a redonné toutes les couleurs du drame.