Athéna est la fille de Métis, une Océanide personnifiant la sagesse observatrice et pratique, mais que son amant Zeus a avalée (comme l'avait fait précédemment son père Cronos), pour empêcher sa descendance de le détrôner. De cette double ascendance, Athéna, née casquée et poussant un cri de guerre, a hérité des carac-téristiques ambivalentes : elle incarne la sagesse de la mesure et de la réflexion, cultive les vertus civilisatrices et maîtrise toutes sortes de techniques, mais elle est aussi redoutablement efficace à la guerre et parfois violente, sourcilleuse dès que les mortels manquent de respect et de soumission à la divinité.
Vous trouverez dans ce petit dossier deux exemples caractéristiques de cette ambivalence. Intéressez-vous surtout aux motifs des deux toiles tissées respectivement par Pallas/Minerve (l'Athéna romaine) et Arachné : ils fonctionnent comme une mise en abyme de toute votre problématique sur les relations entre les mortels et les dieux, et les abus de pouvoir dont se rend parfois coupable la divinité. |