Figures divines de la justice

La Justice est une notion abstraite que l’antiquité a divinisée : la poésie lui a donné des noms, une généalogie, des symboles, des conditions d’exercice, des interventions racontées dans des mythes, de manière à aider l’imagination des hommes à se la représenter. L’essentiel est de se rappeler que dans l’antiquité comme dans les religions monothéistes, la source de la justice est divine avant de s’exercer sur le plan humain.

1/ La répartition dans les théogonies entre divinités du destin et divinités de la justice manifeste la coexistence d’un cadre déterministe ET d’un libre arbitre laissé à l’Homme. Mais s’il transgresse les limites de ce cadre et bouleverse l’ordre cosmique, il en subira les conséquences : la justice a pour fonction de rétablir cet ordre perturbé.

2/ Cette justice a pour emblèmes le bandeau (objectivité, impartialité), la balance (équité) et le glaive (nécessité d’une force préventive et répressive pour faire appliquer son autorité). Les divinités de la vengeance, elles, sont plus impressionnantes : cheveux en serpents, torches enflammées, etc.

3/ Les différentes émanations de la justice sont donc représentées par des allégories immédiatement reconnaissables depuis l’antiquité. Victor Hugo dans la Légende des Siècles imagine pourtant d’autres manifestations matérielles de la divinité pourchassant sans répit le criminel : l’œil de la conscience de Caïn ou les gouttes de sang tombant sur le suaire de Kanut.