Livre III, chapitre 11

Chapitre 10 Sommaire Livre IV, chapitre 1

Marche des événements. - L'intrigue se noue. La trame s'ourdit, mais le filet change de main

«Et vous avez le courage, Julia, d'aller visiter ce soir la magicienne du Vésuve, et dans la compagnie encore de cet homme terrible ?

- Oui, Nydia, répliqua timidement Julia ; penses-tu donc qu'il y ait réellement quelque chose à craindre ? Ces vieilles sorcières, avec leurs miroirs enchantés, leurs cribles tremblants, et leurs herbes cueillies au clair de la lune, ne sont, j'imagine, que d'impudentes trompeuses, qui n'ont peut-être à leur disposition d'autre charme que celui pour lequel je vais la consulter ; charme qui provient sans doute de la connaissance des herbes et des simples. Pourquoi aurais-je peur ?

- Ne craignez-vous pas votre compagnon ?

- Lui, Arbacès ! Par Diane ! je n'ai jamais vu d'amant plus gracieux que le magicien ; s'il n'avait pas la peau si brune, il serait même assez beau.»

Tout aveugle qu'elle était, Nydia avait assez de pénétration pour s'apercevoir que l'esprit de Julia n'était pas de ceux qui pouvaient s'effrayer des galanteries d'Arbacès. Elle cessa donc de la dissuader mais un violent désir croissait dans son cœur, celui de savoir si la magie possédait un charme pour lui faire aimer.

«Laissez-moi vous accompagner, noble Julia, dit-elle à la fin ; ma présence ne saurait être une protection, mais j'aimerais à rester près de vous jusqu'au dernier moment.

- Ton offre me plaît infiniment, répondit la fille de Diomède, mais comment arranger cela ? L'heure du retour sera peut-être avancée, et l'on s'étonnera de ton absence.

- Ione est indulgente, reprit Nydia ; si vous me permettez de passer une nuit sous votre toit, je dirai qu'ancienne protectrice et amie, vous m'avez invitée pour toute une journée, afin d'entendre mes chansons thessaliennes ; sa courtoisie ne vous refusera pas une si légère faveur.

- Non, fais la demande en ton nom, répondit la hautaine Julia, je ne m'abaisserai pas à solliciter une faveur de la Napolitaine.

- Eh bien, soit ! je vais vous quitter pour aller faire ma requête, qui, je n'en doute pas, sera facilement accordée, et je reviendrai promptement.

- Va, et ton lit sera préparé dans ma propre chambre.»

Là-dessus, Nydia quitta la belle Pompéienne. En retournant chez Ione, elle rencontra le char de Glaucus, dont les chevaux, beaux et fringants, faisaient l'admiration de la foule.

Glaucus s'arrêta un moment avec bonté pour parler à la bouquetière.

«Toujours fraîche comme tes roses, ma gentille Nydia ! et comment se porte ta belle maîtresse ? ... Elle est bien remise sans doute de l'orage d'hier ?

- Je ne l'ai pas vue ce matin, répondit Nydia, mais...

- Mais quoi ? ... Recule un peu, les chevaux sont trop près de toi.

- Mais pensez-vous qu'Ione me permettra de passer la journée chez Julia, la fille de Diomède ? Elle le désire, et elle a été bonne pour moi, lorsque j'avais bien peu d'amis.

- Que les dieux bénissent ton cœur reconnaissant ! je te garantis la permission d'Ione.

- Mais je resterai toute la nuit ; je ne reviendrai que demain matin, reprit Nydia, qui tressaillit en entendant ces éloges peu mérités en ce moment.

- Comme il plaira à toi et à la belle Julia. Rappelle-moi à son souvenir ; et remarque, Nydia, lorsque tu l'entendras parler, la différence qu'il y a entre sa voix et la voix argentine d'Ione. Vale

Complètement remis lui-même des émotions de la nuit précédente, ses cheveux flottants, le cœur bondissant et joyeux à chaque élan de ses coursiers parthes, véritable type du dieu de son pays, plein de jeunesse et d'amour, Glaucus partit pour se rendre auprès de sa maîtresse.

Joseph M. Gleeson, 1891

Jouissons tant que nous pouvons du présent... qui peut lire dans l'avenir ?

A l'approche de la nuit, Julia, couchée dans sa litière, qui était assez large pour contenir sa compagne aveugle, prit le chemin des bains qu'Arbacès lui avait indiqué. Pour un esprit aussi léger que le sien, cette entreprise offrait moins de frayeur que de plaisir ; elle se réjouissait par-dessus tout à la pensée de son prochain triomphe sur cette odieuse Napolitaine.

Un petit groupe joyeux était réuni auprès de la porte de la ville, au moment où la litière passa pour aller s'arrêter à l'entrée particulière des bains destinés aux femmes.

«Il me semble que je reconnais les esclaves de Diomède, malgré l'obscurité de la nuit, dit un des assistants.

- Tu dis vrai, Claudius, répondit Salluste ; c'est probablement la litière de sa fille Julia. Elle est riche, mon ami ; pourquoi ne lui fais-tu pas la cour ?

- Pourquoi ? J'avais pensé autrefois que Glaucus l'épouserait. Elle ne dissimule pas son attachement pour lui, et puis, comme il est beau joueur et pas heureux au jeu...

- Les sesterces auraient passé dans tes mains, sage Claudius. Une femme aussi est une bonne chose, lorsqu'elle appartient à un autre.

- Mais, continua Claudius, puisque Glaucus va, dit-on, épouser la Napolitaine, je crois que je puis essayer de consoler la belle négligée ! Après tout, la lampe de l'hymen sera bien dorée, et la beauté du vase peut réconcilier avec l'odeur de la flamme. Seulement, cher Salluste, sois sûr que je ne permettrai pas que Diomède te fasse le fidéi-commissaire de la fortune de sa fille (1).

- Ha ! ha ! entrons, mon cher comissator ; le vin et les guirlandes nous attendent.»

Julia, renvoyant ses esclaves dans cette partie de la maison consacrée aux femmes, entra dans les bains avec Nydia, et, refusant le service des baigneuses, passa par une porte dérobée dans le jardin qui était derrière l'établissement.

«Elle a quelque rendez-vous, sans aucun doute, dit l'une des esclaves.

- Qu'est-ce que cela te fait ? répondit aigrement la surveillante ; elle paye le bain et ne gaspille pas le safran. Ces rendez-vous sont le plus beau de notre état. Ecoute, n'entends-tu pas la veuve Fulvie frapper des mains ? ... Cours, folle ; cours... »

Julia et Nydia, évitant la partie la plus fréquentée du jardin, arrivèrent à l'endroit désigné par l'Egyptien. Dans un petit espace circulaire, garni de gazon, s'élevait une statue de Silène, sur laquelle tombait alors la clarté des étoiles ; le dieu de la joie était incliné sur un fragment de rocher ; le lynx de Bacchus reposait à ses pieds, et il pressait sur sa bouche, de toute la force de son bras, une grappe de raisin qu'il paraissait prendre grand plaisir à dévorer.

«Je ne vois pas le magicien», dit Julia en regardant autour d'elle. Mais, comme elle parlait, l'Egyptien sortit d'un bosquet voisin, et une pâle lumière se refléta sur sa robe flottante.

« Salve, douce jeune fille ; mais qui donc est avec vous ? Nous ne devions pas avoir de compagnons !

- Ce n'est que la bouquetière aveugle, sage magicien, répondit Julia, Nydia, Thessalienne elle-même.

- Ah ! Nydia, reprit l'Egyptien, je la connais bien.»

Nydia recula en frissonnant.

«Tu es venue chez moi, je crois, dit-il, en se rapprochant de l'oreille de Nydia ; tu sais quel serment tu as fait : silence et mystère ! Alors comme maintenant, souviens-toi de cela. Cependant, ajouta-t-il, comme en se parlant à lui-même, pourquoi se confier plus qu'il n'est nécessaire même à une aveugle ? Julia, as-tu donc peur de te remettre à ma garde ? Le magicien est moins redoutable qu'il ne paraît l'être.»

Tout en parlant, il tira doucement Julia à part.

«La sorcière n'aime pas beaucoup à recevoir plusieurs visiteurs à la fois. Laissez Nydia ici jusqu'à notre retour, elle ne peut nous être d'aucune utilité... et s'il s'agit de protection... votre beauté suffit... votre beauté et votre rang... oui, Julia, je connais votre nom et votre naissance. Venez, confiez-vous à moi, belle rivale de la plus jeune des Naïades.»

L'orgueilleuse Julia n'était pas, comme nous l'avons vu, prompte à s'alarmer ; elle fut flattée des compliments d'Arbacès, et consentit à ne pas emmener Nydia, qui ne fit pas de difficultés de son côté pour rester. Au son de la voix de l'Egyptien, toutes les terreurs qu'il lui avait inspirées étaient revenues ; elle éprouva une sensation de plaisir en apprenant qu'elle ne serait pas du voyage dans cette fâcheuse compagnie.

Elle retourna à la maison des bains, et attendit leur retour dans une chambre particulière de l'établissement. Les pensées qui assaillirent la sauvage enfant, tout le temps qu'elle resta ainsi, immobile, dans son obscurité naturelle, furent amères et nombreuses ; elle songea à sa propre destinée, loin de sa terre natale loin des doux soins qui avaient autrefois adouci les chagrins de son enfance, passagers comme les nuages d'une matinée d'avril ; elle songea qu'elle était privée de la lumière du jour, n'ayant autour d'elle que des étrangers pour guider ses pas, frappée dans les plus doux sentiments de son cœur, aimant sans espoir, sans autre espoir du moins que le rayon qui avait traversé son esprit, lorsque son imagination thessalienne s'était informée de la puissance des charmes et des dons de la magie.

La nature avait semé dans le cœur de cette pauvre fille des germes de vertu, qui n'étaient pas destinés à mûrir. Les leçons de l'adversité ne sont pas toujours salutaires ; quelquefois elles adoucissent et corrigent, quelquefois aussi elles gâtent et endurcissent l'âme. Lorsque nous nous voyons plus durement traités par le sort que les personnes qui sont autour de nous, et que nous ne trouvons pas dans nos actions les raisons de cette sévérité, nous ne sommes que trop portés à regarder le monde comme notre ennemi, à nous mettre en défiance vis-à-vis de tous, à nous révolter contre notre douceur naturelle, et à nous précipiter dans les plus sombres passions, si aisément excitées par le sentiment de l'injustice. Vendue comme esclave dès ses jeunes ans, condamnée à servir un maître sordide et d'un vil métier, ne changeant de situation que pour sentir par son amour un sort encore plus douloureux, Nydia avait vu les meilleurs sentiments dont son cœur était rempli se changer en amertume et en douleur. La conscience du juste et de l'injuste était pervertie par la passion qui s'était emparée d'elle ; et les émotions tragiques et fortes que nous rencontrons chez quelques femmes de l'antiquité, les Myrrha, les Médée, qui envahissaient, entraînaient une âme en proie à l'amour, grondaient et s'agitaient dans son cœur.

Le temps passa : Nydia, plongée encore dans ses tristes méditations, entendit un léger pas qui pénétrait dans la chambre où elle était.

«Ah ! remercions les dieux immortels, dit Julia, me voici de retour. J'ai quitté cette affreuse caverne. Viens, Nydia, partons au plus vite.»

A peine furent-elles assises dans la litière, que Julia reprit ainsi d'une voix émue :

«Oh ! quelle scène ! quelles terribles imprécations ! et la figure sépulcrale de cette sorcière ! ... mais ne parlons pas de cela. J'ai obtenu le breuvage... ses effets sont certains... ma rivale deviendra indifférente aux yeux de celui que j'aime, et seule, mais seule, je serai l'idole de Glaucus !

- De Glaucus ? s'écria Nydia.

- Ah ! je t'ai dit d'abord, enfant, que ce n'était pas l'Athénien que j'aimais ; mais maintenant, je puis me confier à toi... c'est lui, c'est le beau Grec que j'aime.»

Quelles furent alors les émotions de Nydia ! Elle avait pris part, elle avait assisté à un acte qui devait enlever Glaucus à Ione, mais seulement pour transporter plus irrévocablement encore, par le pouvoir de la magie, ses affections à une autre. Son cœur s'oppressa au point qu'elle faillit être suffoquée ; elle pouvait à peine respirer. Grâce à l'obscurité de la voiture, Julia ne s'aperçut pas de l'agitation de sa compagne ; elle s'enivrait à l'idée du prochain effet de son philtre, du triomphe qu'elle obtiendrait sur Ione, en faisant de temps à autre quelques digressions sur l'horreur de la scène qui venait d'avoir lieu, sur l'immobile maintien d'Arbacès, et sur l'autorité que lui reconnaissait la terrible saga.

Nydia eut le temps de recouvrer la plénitude de son esprit. Une pensée la frappa. Elle devait coucher dans la chambre de Julia. Elle pourrait s'emparer du philtre.

Elles arrivèrent à la maison de Diomède, et rentrèrent dans l'appartement de Julia, où un repas du soir les attendait.

«Bien, Nydia, tu dois avoir froid : l'air était gelé cette nuit ; pour moi, je suis glacée.»

Et Julia buvait sans hésitations de fortes rasades de vin épicé.

«Vous avez le philtre, dit Nydia ; laissez-moi le tenir dans mes mains ! Quelle petite fiole ! de quelle couleur est ce breuvage ?

- Clair comme le cristal, répondit Julia en reprenant le philtre. Tu ne pourrais pas le distinguer d'avec de l'eau pure. La sorcière m'a assuré qu'il avait aucun goût. Quelque petite que soit la fiole, elle suffit pour une vie de fidélité : on la verse dans quelque autre liquide, et Glaucus ne saura ce qu'il a bu qu'en en ressentant l'effet.

- Ce breuvage est donc exactement en apparence comme cette eau ?

- Oui, limpide et sans couleur comme elle. Mais qu'il me paraît brillant à moi ! Je crois voir une essence de rosée recueillie au clair de lune. Lumineux breuvage, comme tu brilles sur mes espérances à travers ton vase de cristal !

- Et comment est-il scellé ?

- Par un petit bouchon du même métal... je viens de l'ôter... aucune odeur... C'est étrange, que ce qui n'affecte aucun sens puisse leur commander à tous...

- L'effet est-il instantané ?

- Ordinairement, mais parfois il se fait attendre quelques heures.

- Oh ! quel doux parfum ! dit Nydia tout à coup, en prenant sur la table un petit flacon et en se penchant pour le respirer.

- Trouves-tu ? reprit Julia ; ce flacon est entouré de pierres d'une certaine valeur. Tu as refusé hier mon bracelet... veux-tu accepter ce flacon ?

- Ce sont de tels parfums qui peuvent seuls rappeler à une pauvre aveugle la généreuse Julia... Si le flacon n'est pas d'un prix trop élevé ! ...

- Oh ! j'en ai encore deux plus riches et plus beaux ; prends-le, mon enfant.»

Nydia s'inclina en signe de reconnaissance et plaça le flacon dans son sein.

«Et le breuvage est efficace, ajouta-t-elle, quelle que soit la personne qui l'administre ?

- Si la plus hideuse vieille qui soit sous le soleil en faisait le don, sa vertu est telle que Glaucus la regarderait comme la plus belle des créatures ! »

Julia, échauffée par le vin et par la réaction qui s'était opérée dans son esprit, était pleine d'animation et de gaieté ; elle riait aux éclats en parlant de mille choses... et ce ne fut que bien avant dans la nuit, et presque au matin, qu'elle appela ses esclaves pour la déshabiller.

Les esclaves parties, elle dit à Nydia :

«Je ne veux pas que cette liqueur sacrée me quitte jusqu'à l'heure où j'en userai. Repose sous mon oreiller, brillante essence, et donne-moi d'heureux songes.»

Elle plaça sa fiole sous son oreiller. Le cœur de Nydia battait vivement.

«Pourquoi ne bois-tu que de l'eau pure, Nydia ? prends le vin à côté de toi.

Joseph M. Gleeson, 1891

- J'ai un peu de fièvre, reprit l'aveugle, et l'eau me rafraîchit. Je veux placer cette carafe à côté de mon lit. C'est une excellente boisson que l'eau pour nous rafraîchir dans ces nuits d'été, lorsque le sommeil ne descend pas sur nos paupières. Belle Julia... je te quitterai demain matin de bonne heure... Ione me l'a recommandé... peut-être avant que tu sois éveillée... reçois de nouveau mes félicitations.

- Merci : quand nous nous reverrons, tu trouveras sans doute Glaucus à mes pieds.»

Elles allèrent se reposer, chacune sur son lit, et Julia, fatiguée de l'excitation de cette journée, s'endormit promptement. Mais la Thessalienne attentive roulait des pensées inquiètes et brûlantes dans son esprit. Elle écoutait la calme respiration de Julia, et son oreille, accoutumée à distinguer les plus légers bruits, comprit bientôt que sa compagne était plongée dans un profond sommeil.

«Maintenant, que Vénus me soit en aide ! » dit-elle doucement.

Elle se leva légèrement, répandit le parfum que lui avait donné la fille de Diomède sur le pavé de marbre, passa plusieurs fois de l'eau dans le flacon, puis, ayant trouvé aisément le lit de Julia (car la nuit était pour elle comme le jour), elle glissa sa tremblante main sous l'oreiller et saisit la fiole. Julia ne fit pas un mouvement, son haleine effleurait d'un souffle régulier les joues brûlantes de l'aveugle. Nydia, débouchant alors la fiole, en versa le contenu dans son flacon, sans en perdre une goutte ; remplissant ensuite la fiole avec l'eau que Julia lui avait assuré être semblable à la liqueur du philtre ; elle replaça cette fiole à la place où elle l'avait prise. Elle retourna alors se coucher et attendit... avec quel trouble dans sa pensée ! que le jour vînt à paraître.

Le soleil se leva ; Julia dormait toujours. Nydia s'habilla sans bruit, plaça son trésor soigneusement dans son sein ; prit son bâton, et se hâta de quitter la maison.

Le portier Médon la salua d'un bonjour amical, pendant qu'elle descendait les degrés qui conduisaient à la rue. Elle ne l'entendit pas ; la confusion régnait dans son esprit ; elle était perdue dans le tourbillon et le tumulte de ses pensées, dont chacune était une passion. Elle sentit l'air pur du matin sur ses joues, mais il ne porta point de fraîcheur dans ses brûlantes veines.

«Glaucus, murmura-t-elle, tous les philtres de la plus puissante magie ne pourront faire que tu m'aimes autant que je t'aime... Ione... Ah ! non... loin de moi toute hésitation, loin de moi tout remords ! Glaucus, ma destinée est dans ton sourire ; et la tienne... ô espérance ! ô joie ! ô transport ! ... ta destinée est dans mes mains ! ...»


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(1)  Une ancienne loi romaine défendait d'avoir une femme pour héritière. On éludait cette loi en assignant sa fortune à un ami pour la remettre à sa fille ; mais l'ami pouvait garder cette fortune si cela lui plaisait. La loi était, au reste, tombée en désuétude à l'époque où se passe cette histoire.