Chapitre 1 Sommaire Chapitre 3



Les cimetières

Il semble que nous avons laissé dans l'ombre un personnage dont le caractère et les pensées avaient attiré notre attention au commencement de ce modeste récit ; nous voulons parler de la pieuse Lucine. Ses vertus tranquilles et cachées ne lui faisaient pas désirer de paraitre sur la scène du monde et de se mêler au tumulte des affaires. Sa maison, qui était, ou, pour mieux dire, qui contenait un titre ou église paroissiale, avait en outre l'honneur d'être la résidence du souverain pontife. L'approche d'une persécution violente, pendant laquelle les gouvernants du royaume spirituel du Christ seraient les premiers à en éprouver la rigueur, comme ennemis de César, rendait nécessaire le changement de résidence du chef de l'église. Il abandonna son habitation ordinaire pour un asile plus sûr ; on choisit la maison de Lucine, où, à la grande joie de la sainte matrone, le pape continua de résider, ainsi que son successeur Marcellus, jusqu'au moment où ce dernier reçut l'ordre d'y nourrir lui-même les animaux féroces qu'on y transporta. Ce traitement barbare causa bientôt sa mort.

Epitaphe de Restitutus (1)

Lucine, admise à quarante ans (2) dans l'ordre des diaconesses, fut bientôt absorbée par les exigences de sa charge. La surveillance des femmes à l'église, le soin des pauvres et des malades de leur sexe, la fabrication et l'entretien des ornements sacrés et des linges de l'autel, l'instruction des enfants et des nouvelles converties qui se préparaient au baptême et qu'elles devaient assister pendant cette grave cérémonie : telles étaient les attributions des diaconesses, sans préjudice de leurs devoirs domestiques. C'est au milieu de ces diverses occupations que s'écoulaient doucement les jours de Lucine ; elle semblait avoir atteint le but de son existence. Son fils s'était offert à Dieu et se tenait prêt à répandre son sang pour la foi. Veiller sur lui, prier pour lui, loin d'être une préoccupation nouvelle, faisaient toute sa joie. Le lendemain, de très bonne heure, eut lieu le rendez-vous dont nous avons parlé plus haut. Contentons-nous de dire qu'on y prit toutes les mesures nécessaires pour augmenter les aumônes destinées à l'agrandissement des cimetières et aux sépultures, aux secours envoyés à ceux que la persécution forçait à se cacher, à la nourriture des prisonniers, près desquels on ne pénétrait qu'à prix d'or, et enfin au rachat dû corps des martyrs. Un notaire par région fut chargé de rédiger leurs actes et de recueillir les événements mémorables. Les cardinaux ou prêtres titulaires reçurent des instructions pour l'administration des sacrements, et en particulier de la sainte Eucharistie, pendant le temps de la persécution. A chacun d'eux on confia un ou plusieurs cimetières souterrains, dans l'église desquels ils devaient offrir les divins mystères. Le saint pontife s'adjugea celui de Callistus, ce qui n'excita pas peu l'innocente fierté de Diogène, le principal gardien.

Le bon vieux fossoyeur semblait se réjouir des signes avant-coureurs de la persécution. Le chef d'un corps d'ingénieurs chargé de la défense d'une forteresse confiée à son habileté n'aurait pas commandé avec plus d'entrain et d'énergie que Diogène, lorsqu'il réunissait chez lui les employés inférieurs des cimetières autour de Rome, pour leur transmettre les ordres du conseil supérieur. Le cadran solaire de la Porta Capena marquait midi au moment où, accompagné de ses deux fils, il trouva les trois jeunes gens qui l'attendaient. Ils s'avancèrent deux à deux le long de la voie Appienne ; environ à trois milles de la porte (3), ils se glissèrent entre les tombeaux, et se réunirent, par des chemins différents, à une villa située à droite de la route. Là ils trouvèrent les objets indispensables pour descendre dans les catacombes : des torches, des lanternes, et tout ce qu'il fallait pour les allumer. Severus, voyant que les guides et les étrangers étaient en nombre égal, proposa de se diviser par couples ; il eut soin de s'adjoindre Torquatus, pour un motif que l'on devinera aisément.

Il serait tout à fait inutile de rapporter avec détail la conversation de notre petite troupe. Diogène, non content de répondre à toutes les questions, donnait de courtes et intelligentes explications sur toutes les choses qui lui semblaient les plus remarquables. Nous les abrégerons dans un récit continu, pour ceux de nos omis qui désirent savoir quel fut le sort de ces intéressantes et merveilleuses excavations dont nos jeunes pèlerins explorent en ce moment les mystérieuses profondeurs.

L'histoire des premiers cimetières chrétiens, des catacombes, comme on les appelle ordinairement, peut se diviser eu trois périodes : la première s'étend depuis leur origine jusqu'à l'époque de notre récit, et même quelques années au delà ; la seconde, depuis ce moment jusqu'au VIIIe siècle : enfin la troisième se prolonge jusqu'à nos jours, qui, nous l'espérons, sont le commencement d'une ère nouvelle.

Crypte de sainte Cécile dans le cimetière de Calliste

En général, nous nous sommes abstenu de parler des catacombes, afin de ne pas faire croire à nos lecteurs que ce fut là, dès l'origine, le nom générique de ces antiques souterrains : il n'en est rien. Rome était, pour ainsi dire, entourée d'une ceinture de cimetières, au nombre d'environ soixante, portant chacun le nom d'un ou de plusieurs des saints dont les corps y reposaient. Nous avons ainsi les cimetières des Saints-Nérée-et-Achillée, de Sainte-Agnès, de Saint-Pancrace, de Pratextatus, Priscilla, Hermès, etc. ; quelquefois ils portaient le nom du lieu où ils se trouvaient (4). Le cimetière de Saint-Sébastien, aussi appelé coemeterium ad sanctam Caeciliam, avait encore, entre autres noms, celui d'Ad Catacumbas. Le sens de ce mot est complètement inconnu ; peut-être vient-il de cette circonstance que les reliques des saints Pierre et Paul furent momentanément cachées dans une crypte voisine ; le nom s'appliqua d'abord à ce cimetière, puis se généralisa à tel point, que nous désignons l'immense réseau de ces excavations sous le nom de catacombes (5).

0n disputa pendant le siècle dernier sur leur origine. Trompés par quelques textes vagues et obscurs, de savants écrivains pensèrent que les catacombes étaient d'anciennes carrières de sable creusées par les païens pour les constructions de la ville. 0n les appelait des arenaria ; les cimetières chrétiens étaient parfois désignés ainsi. Cette théorie a été renversée par les savantes et consciencieuses recherches de T. Marchi. Comme on peut le voir encore, l'entrée des catacombes se trouvait souvent dans ces carrières de sable, qui s'avancent assez profondément dans la terre ; c'était un excellent abri pour les cimetières. Mais plusieurs circonstances nous prouvent qu'on ne les convertit jamais en un lieu de sépulture chrétienne.

Celui qui cherche à extraire le sable du sol conduit ses travaux aussi près que possible de la surface, afin de se ménager un facile accès, et creuse suivant ses besoins et de façon à éviter les éboulements. Voilà ce qu'on a remarqué dans tous les nombreux arenaria qui abondent encore autour de Rome. Les catacombes sont construites sur un plan tout opposé.

En général, dams les catacombes on trouve des degrés qui s'enfoncent brusquement sous la couche de sable sec et friable (6), jusqu'à l'endroit où elle se transforme en une roche plus dure, mais cependant assez tendre pour conserver encore, distinctement gravés, chacun des coups de pioche des chrétiens. A cette profondeur vous êtes au premier étage du cimetière, et de nouveaux degrés vous conduisent au second et au troisième, construits d'après les mêmes principes.

Une catacombe peut se diviser en trois parties : ses passages ou rues, ses chambres ou places, et ses églises. Les passages sont de longues et étroites galeries taillées avec assez de régularité pour que le plancher et le plafond soient à angle droit avec les côtés, et souvent si étroites que deux personnes ont de la peine à s'avancer de front. Elles se dirigent parfois en ligne droite jusqu'à une grande distance, mais sont coupées par d'autres galeries qui s'entrecroisent encore à leur tour, et forment un immense labyrinthe de corridors intérieurs. Celui qui s'y égarerait serait bientôt exposé à périr.

Ces galeries n'ont point été construites, comme on pourrait le croire, afin de conduire à un point déterminé ; elles constituent la catacombe ou cimetière. Les murs, aussi bien que les parois des escaliers, sont garnis de tombes, rangées comme les cellules d'une ruche d'abeilles ; ces excavations, de grandeurs différentes, peuvent recevoir le corps d'un homme ou celui d'un enfant placé parallèlement à la galerie. Parfois on trouve jusqu'à quatorze de ces tombes superposées, d'autres fois seulement trois ou quatre. évidemment elles étaient creusées selon la grandeur du corps, qui attendait peut-être aux pieds du fossoyeur qu'il eût terminé son travail.

Loculus ouvert

Lorsque le cadavre, enveloppé de son linceul, selon les explications de Diogène, était couché dans son étroite cellule, l'ouverture était hermétiquement close à l'aide d'une plaque de marbre, ou, le plus souvent, de larges tuiles qu'on fixait dans une rainure taillée dans le roc et qu'on entourait de ciment. L'inscription était gravée sur le marbre ou simplement tracée à la main sur le mortier humide. On a réuni des milliers de ces inscriptions dans les musées et les églises ; un grand nombre ont été copiées et publiées ; mais la plupart des tombes sont anonymes et ne fournissent aucune indication. Le lecteur demandera sans doute à quelle époque a commencé ce mode d'inhumation dans les catacombes, et pendant combien de temps il fut continué : nous allons tâcher de lui répondre aussi brièvement que possible.

Loculus fermé

Rien ne prouve que les chrétiens enterrèrent jamais leurs morts avant la construction des catacombes. Deux principes aussi anciens que le christianisme lui-même régissent ce mode de sépulture. Le premier est la manière dont le Christ fut enseveli. Il fut mis dans un tombeau creusé dans une caverne, enveloppé d'un linceul, embaumé d'aromates ; une pierre scellée ferma son sépulcre. Or saint Paul nous propose souvent le Christ comme le modèle de notre résurrection, et dit que nous avons été ensevelis avec lui dans le baptême ; il est donc bien naturel que ses disciples aient désiré l'imiter dans sa sépulture, afin d'être prêts à ressusciter avec lui.

Cette attente de la résurrection est le second principe qui avait présidé à la formation de ces cimetières ; toutes les expressions employées à cet égard y font allusion. Le mot «enseveli» est sans exemples parmi les inscriptions. «Déposé en paix, la déposition de», sont les expressions habituellement usitées : c'est-à-dire les morts ne sont déposés là que pour un temps, jusqu'à ce qu'ils soient réclamés comme de précieux otages momentanément confiés à de fidèles gardiens. Le nom même du cimetière suggère l'idée d'un lieu de repos où plusieurs sommeillent comme dans un dortoir en attendant l'arrivée de l'aurore et le son de la trompette qui doit les tirer de leur assoupissement. De là ce nom donné aux tombeaux, «la place» ou plus exactement «l'étroite demeure» (7) de ceux qui sont morts dans le Christ.

Ces deux idées, dont l'association avait inspiré le plan et la disposition des catacombes, ne pénétrèrent point tardivement dans le système chrétien, et jouissaient sans doute d'une grande faveur dans les premiers temps. Elles marquaient l'horreur pour la coutume païenne de brûler les morts ; rien ne nous autorise à supposer que ce système ait jamais été adopté par les chrétiens. C'est dans les catacombes que l'on trouve la meilleure preuve de leur antiquité. Le style des peintures encore existantes annonce une époque où l'art n'avait pas cessé d'être florissant. Le goût pour les symboles et les symboles eux-mêmes dénotent des temps anciens ; car ce goût cessa graduellement pendant les siècles qui suivirent. Malgré la rareté des inscriptions accompagnées d'une date, on en trouve environ trois cents portant des dates consulaires, depuis les premiers empereurs jusqu'au milieu du IVe siècle (A. D. 350), parmi les dix mille que le savant et habile chevalier de Rossi a réunies et se dispose à publier. Une autre coutume aussi curieuse qu'intéressante nous fournit encore quelques dates. Au moment de la fermeture d'un tombeau, les parents et les amis enfonçaient dans le ciment encore humide une pièce de monnaie, un camée, une pierre gravée, parfois même une coquille et un caillou, sans doute afin de pouvoir reconnaître la tombe lorsqu'elle ne recevait pas d'inscription. On a retrouvé beaucoup de ces objets, et leur nombre s'accroît tous les jours. Il arrive souvent, lorsque la pièce de monnaie, ou, pour parler scientifiquement, la médaille a disparu, qu'on distingue sous le ciment une empreinte assez nette pour qu'on puisse y reconnaître une date : quelques-unes remontent au règne de Domitien et des premiers empereurs.

On se demandera peut-être pour quelle raison on met tant de soin à établir avec certitude la date d'une sépulture. Outre le motif bien naturel de satisfaire la piété, il en est un autre constamment rappelé par les inscriptions funéraires. En Angleterre, si le défaut d'espace empêchait que la date d'un décès ne fût consignée avec détail, on trouverait préférable de marquer au moins l'année plutôt que le jour du mois ; cela aurait plus de valeur historique. Personne ne tient à se souvenir du jour qu'une personne est morte, sans savoir en quelle année, tandis que l'année sans le jour a bien son importance. Malgré cela, peu d'anciennes inscriptions chrétiennes nous donnent l'année du décès, et des milliers fixent avec soin le jour où quelque chrétien s'endormit tranquillement dans le Seigneur ou obtint la palme du martyre. Cela est facile à expliquer. Chaque année on faisait la commémoration de ces deux classes de défunts le jour même de leur mort ; la date en devenait donc importante ; c'est là tout ce que l'on désirait conserver.

Dans un cimetière (8) voisin de celui où nous avons laissé nos trois jeunes gens avec Diogène et son fils, on a récemment découvert des inscriptions variées, se rapportant aussi bien aux simples fidèles qu'aux martyrs. Une d'elles, en grec, après avoir rappelé la «déposition d'Augenda, le treizième jour avant les calendes (1er juin), ajoute ces simples paroles :

Vis dans le Seigneur, et prie pour nous.

Voici un autre fragment d'inscription :

...N. IVN-
...IVIBAS-
IN PACE ET PETE
PRO NOBIS
... Nones de juin... Vis en paix, et prie pour nous.

En voici une troisième :

VICTORIA . REFRIGERER [ET]
ISSPIRITVS . TVS IN SONO
Victoria, sois rafraîchie, et puisse ton esprit être dans la joie.

Cette dernière inscription nous en rappelle une autre, fort singulière, que l'on trouva grossièrement gravée sur le ciment d'une sépulture dans le cimetière de Prétextat, à quelques pas de celui de Callistus. Elle est remarquable, d'abord parce qu'elle est en latin écrit en lettres grecques ; ensuite parce qu'elle contient un témoignage de la divinité de Notre-Seigneur ; enfin, parce qu'elle exprime une prière pour le soulagement de l'âme du défunt. Nous restituons les lettres qui manquent par suite de l'altération du ciment :

A la bien méritante soeur Bon... le huitième jour avant les calendes de nov.
Que le Christ Dieu tout-puissant rafraîchisse ton esprit dans le Christ.

En dépit de cette digression à propos de prières inscrites sur les tombeaux, le lecteur n'oubliera pas, je l'espère, que nous avons établi ce fait, que l'origine des premiers cimetières chrétiens de Rome remonte aux temps les plus anciens.

Il nous reste à déterminer jusqu'à quelle époque ils furent en usage. Lorsque la paix fut rendue à l'église, la dévotion des chrétiens les porta à souhaiter d'être enterrés près des martyrs et des saints personnages des premiers siècles. La plupart du temps ils se tenaient pour satisfaits si on leur accordait d'être placés sous les dalles des galeries. C'est pour cette raison que les pierres sépulcrales que l'on trouve souvent parmi les débris des catacombes, ou en la place même qu'on leur avait marquée, et portant des dates consulaires du IVe siècle, sont plus épaisses, plus larges, mieux gravées, et d'un style moins simple que celles d'une plus haute antiquité, rangées le long des murs. Mais avant la fin de ce siècle ces sépultures deviennent plus rares ; elles cessent tout à fait au plus tard dans le siècle suivant. Le pape Damase, qui mourut en 384, n'osa pas, par respect, comme il nous en prévient dans son épitaphe, reposer en une si sainte compagnie.

C'est pourquoi Restitutus, dont la tablette funéraire orne le titre de ce chapitre, peut être considéré comme s'exprimant au nom des premiers chrétiens, lorsqu'il revendique comme leur propriété et le fruit exclusif de leur travail, les ramifications infinies de ces galeries souterraines, où six millions de ses frères reposent en paix dans le Seigneur, en attendant la résurrection glorieuse (9).


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(1) «Marcus Antonius Restitutus a fait ce souterrain pour lui et les siens, qui se fient au Seigneur.» Il est singulier que dans les noms propres de l'épitaphe du martyr Restitutus, cité plus haut, et de celle-ci, on ait omis précisément la syllabe qu'il est aisé de supprimer en les prononçant.

(2) Soixante ans était l'âge requis ; mais on était parfois admis à quarante.

(3) Il s'agit ici de la porte actuelle de Saint-Sébastien ; l'ancienne porte Capène était plus rapprochée d'un mille.

(4) Ad Nymphas, ad Ursum Pileatum, inter duas Lauros, ad Sextum Philippi, etc.

(5) Mot qui semble formé d'une préposition grecque et d'un verbe latin.

(6) C'est-à-dire la pouzzolane, sable rouge, d'origine volcanique, et dont les Romains faisaient le plus grand cas pour leur ciment. «La plupart de ces cimetières provenaient des sablonnières d'où l'on extrayait la pouzzolane, très abondante dans tout le sol de la campagne romaine, et ils sont souvent mentionnés sous ce nom dans les Actes des martyrs. Toutefois, comme les fidèles ne pouvaient pratiquer dans les sablonnières toutes ces galeries et ces corridors dont ils avaient besoin, ils approfondissaient leurs fouilles dans une couche plus dure et plus compacte, tel qu'était le tuf granulaire.» (Actes du martyre de sainte Agnès, par Mgr Dominique Bartolini, traduit par l'abbé Materne, p. 98.)

(7) Locus, loculus.

(8) Celui des SS. Nérée et Achillée.

(9) Ce chiffre est le résultat de recherches scrupuleuses de F. Marchi. Ajoutons ici que, dans la construction de ces cimetières, le sable extrait d'une galerie était transporté dans d'autres galeries creusées précédemment ; ce qui explique pourquoi l'on en découvre encore qui sont tout à fait comblées.