Chapitre 12 |
J'attendais à Valence M. Biot, qui s'était
chargé d'apporter de nouveaux instruments avec
lesquels nous devions mesurer la latitude de Formentera. Je
profiterai de ces courts instants de repos pour consigner ici
quelques détails de moeurs qu'on lira peut-être
avec intérêt.
Je rapporterai d'abord une aventure qui faillit me
coûter la vie dans des circonstances assez
singulières.
Un jour, par délassement, je crus pouvoir aller, avec
un compatriote, à la foire de Murviedro, l'ancienne
Sagonte, qu'on me disait être très curieuse. Je
rencontrai, dans la ville, la fille d'un Français
résidant à Valence, mademoiselle B***. Toutes
les hôtelleries étaient combles ; mademoiselle
B*** nous invita à aller prendre une collation chez sa
grand'mère ; nous acceptâmes. Mais, au sortir de
la maison, elle nous apprit que notre visite n'avait pas
été du goût de son fiancé, et que
nous devions nous attendre à quelque guet-apens de sa
façon. Nous allâmes incontinent acheter des
pistolets chez un armurier, et nous nous remîmes en
route pour Valence.
España, sus monumentos y
artes
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Chemin faisant, je dis au calezero, homme que
j'employais depuis longtemps et qui m'était
très dévoué : |