Le lupanar |
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Plan | Visite |
Fouillé en décembre 1827 et janvier 1828,
moins caractérisé que celui découvert
depuis dans la rue à laquelle il a donné son
nom. D'abord se présente une taverne avec son comptoir
en maçonnerie revêtu de marbres précieux
de diverses espèces parmi lesquels on remarque sur le
devant une belle plaque de porphyre vert brisée en
deux. Dans ce comptoir sont encastrées trois urnes de
terre cuite, et non pas de plomb, comme l'ont
répété toutes les descriptions de
Pompéi ; à son extrémité gauche
est un petit gradin de marbre qui servait à exposer
les comestibles, et sans doute aussi les vases de verre et
les tasses. Dans l'angle à droite est le fourneau
où l'on préparait les aliments et les boissons.
La peinture ordinaire des deux serpents ornait la paroi, mais
elle n'existe plus.
Au fond de la boutique sont deux portes : l'une à
droite conduit dans un premier cabinet, une espèce
d'antichambre sur les murailles de laquelle sont peints deux
chars à quatre roues chargés de vin ; l'un est
traîné par une paire de boeufs, en tête
desquels se tient le bouvier armé de son aiguillon ;
on est occupé à décharger l'autre.
Au-dessus était représentée une
fenêtre presque entièrement effacée
aujourd'hui, et de laquelle sort un panier suspendu au bout
d'un bâton. Ces peintures, fort curieuses pour les
détails des chars et des harnachements, et qui
placées l'une au-dessus de l'autre étaient
simplement tracées en rouge sur fond blanc, sont
aujourd'hui presque effacées.
Dans cette antichambre se trouvaient deux portes, l'une
ouvrant sur la maison voisine, dite des
Cinq-Squelettes, l'autre donnant accès à
une petite salle réservée aux buveurs. La
présence de cette communication existant entre un lieu
semblable et une maison qui paraît avoir appartenu
à un personnage aisé ne peut s'expliquer que
par la supposition que ce propriétaire peu scrupuleux
faisait vendre ses denrées dans la taverne, et, afin
d'en tirer un plus grand profit, fermait les yeux sur les
honteux moyens employés pour y attirer les chalands ;
peut-être aussi était-il lui-même le
leno, le chef de l'établissement. Le petit
salon dont nous avons parlé est orné de
peintures médiocres représentant des Amours et
deux sujets, Polyphème et Galatée et
Vénus pêchant à la ligne.
Au-dessous de ces compositions sont deux frises
représentant d'un côté une chasse, de
l'autre un ours attaché à un poteau et
cherchant à s'élancer sur un cerf qu'un chien
semble vouloir défendre.
Peintures du Lupanar
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La porte à gauche de la taverne donne accès à une pièce de 4m 80 sur 2m 30 déblayée le 19 décembre 1827, ayant une porte dérobée sur la ruelle de Mercure. Les peintures grossières qui décoraient ce lieu indiquent évidemment qu'il était destiné aux plus honteuses débauches ; elles étaient au nombre de treize, ayant chacune 0m 40 en carré ; les plus obscènes ayant été effacées, il n'en reste que six, représentant des hommes remplissant des amphores à une grande outre placée sur un char dont on vient de dételer les mulets, un valet versant à boire à un soldat, au-dessus duquel est gravée à la pointe cette inscription : DA FRIDAM PVSILLVM«Donne un peu d'eau froide». des joueurs de dés, des buveurs, et enfin deux hommes attablés avec deux femmes coiffées du capuchon, du cucullus, dont se servaient les débauchés dans leurs expéditions nocturnes. Au-dessus de leurs têtes, à un grand roseau suspendu au plancher, sont attachés divers comestibles, parmi lesquels on reconnaît des saucissons et divers fruits. |