La maison de Cornelius Rufus

Plan de Pompéi       Ganeum Visite Nouveaux bains
Plan   Visite

Atrium de la maison de Cornelius Rufus

Fouillée en 1861. La porte est flanquée de deux boutiques ouvrant toutes deux sur l'atrium. Le prothyrum est peu orné ; il avait au fond une seconde porte ainsi que l'indiquent deux dés de marbre enterrés dans le sol et creusés pour recevoir les crapaudines.

L'atrium, fort grand bien que toscan, a au centre un superbe compluvium de marbre blanc, long de 2m 50 sur lm 80 ; il est entouré d'une plate-bande de marbre blanc large de Om 65, encadrée elle-même d'une bande de mosaïque large de Om 38, présentant sur fond blanc une suite de tours noires à trois créneaux.

En tête du compluvium est une des plus magnifiques tables de marbre trouvées à Pompéi ; malheureusement le dessus manque. Chacun des deux pieds est composé de deux monstres adossés ayant des têtes de lion avec des espèces de cornes de bélier, et des ailes recourbées qui rappellent les sculptures assyriennes ; ils se terminent en bas par une double griffe.

Sous la table est une cavité carrée surmontée d'une plaque de marbre percée d'un large trou circulaire que fermait sans doute un couvercle ; cette cavité contient la clef d'un jet d'eau dont l'embouchure de bronze existe au milieu du bassin.

Dans l'angle de l'atrium à droite en entrant est le soubassement carré d'un laraire presque détruit ; à côté est l'entrée d'un escalier.

Contre le mur qui sépare le tablinum du triclinium est adossé le buste, évidemment portrait, qui a donné le nom à la maison ; c'est un hermès de marbre blanc posé sur un pilier carré de marbre gris, sans moulures, et présentant dans le haut cette inscription :

C. CORNLLIO
RVFO.

Ce Cornelius Rufus fut probablement un des ancêtres du propriétaire plutôt que le propriétaire lui-même.

Le tablinum est entièrement ouvert sur le péristyle comme sur l'atrium. Sa muraille de gauche, hors d'aplomb comme plusieurs autres de cette habitation, a été retenue par des tirants en fer. Sur cette muraille ainsi que sur celle qui fait face sont deux peintures aujourd'hui méconnaissables. On a recueilli dans cette pièce une plaque de serrure en bronze, un bouton de porte, une monnaie de grand module très oxydée et indéchiffrable, et enfin une cassolette à parfums, petite boîte de bronze avec un couvercle à charnières et percé au milieu.

La pièce à droite du tablinum était une chambre à coucher ainsi que l'indique l'entaille pour le lit ; le pavé est un remarquable assemblage de beaux marbres parmi lesquels domine le jaune antique. La pièce à gauche du tablinum, qui est plus grande et que nous supposons avoir été le triclinium, conserve deux peintures dont les sujets sont reconnaissables, d'un côté Pâris assis près d'Hélène, de l'autre Anchise déjà chargé de ses pénates conseillant la fuite à Enée. On a recueilli dans cette salle sept jolis bracelets de bronze et une lampe et une tasse de terre cuite.

Le péristyle est fort beau et entouré de 18 colonnes, 4 par côté en largeur et 7 en profondeur, en comptant deux fois les colonnes d'angle ; ces colonnes doriques et sans bases ont le premier tiers de leur fût polygonal, et leur partie supérieure cannelée. A gauche, entre la seconde et la troisième colonne, est un puteal ; au fond de l'area est un petit bassin de marbre qui avait son jet d'eau comme celui de l'atrium.

Cette habitation généralement fort ruinée, dont presque tous les stucs et les peintures sont tombés et qui probablement avait été déjà fouillée àen juger par le très petit nombre d'objets qu'on y a trouvés, paraît avoir communiqué par un escalier aujourd'hui détruit avec des salles et des boutiques placées à un plan inférieur et ayant leurs portes sur la rue du temple d'Isis, en face du temple lui-même.