La maison de Méléagre ou des Néréides |
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Plan | Visite |
Méléagre et Atalante
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Cette maison, découverte en 1829 et 1830 est remarquable par la richesse de sa décoration et surtout par la disposition exceptionnelle de son péristyle placé à gauche de l'atrium. Elle n'avait pas de boutiques sur la rue où ses murs sont décorés de refends peints en marbre dans le bas, et blancs dans la partie supérieure. Le prothyrum 1, large de 1m 70, profond de 5m 25, et se fermant au fond par une porte à deux battants, présente sur ses murs, au milieu d'arabesques sur fond rouge, quatre danseuses et deux sujets, dont l'un à gauche, représentant Méléagre et Atalante auprès de la dépouille du sanglier de Calydon, a donné le nom à la maison ; l'autre en face, Mercure donnant une bourse à la Fortune, est une ingénieuse allégorie du commerce, source de la richesse. |
La pièce 2, peu ornée, située à droite du prothyrum et éclairée sur la rue par deux petites fenêtres placées à une assez grande hauteur, contient un commencement d'escalier ; nous pensons que l'on doit y reconnaître la loge du portier, que nous ne pouvons placer nulle part ailleurs, bien que des traces de deux rangées de tablettes et les objets que l'on découvrit dans cette salle aient paru à quelques-uns indiquer plutôt une sorte de resserre. On y trouva, en effet, en 1829 un bouton de porte avec son anneau, une clochette, un verrou, une foule d'ustensiles, des patères, un moule à pâtisserie, un strigile brisé, quelques vases de verre, plusieurs lampes de terre cuite, un abreuvoir pour les oiseaux, de même matière, un très beau mortier de marbre, etc. La pièce 3, à gauche du prothyrum, éclairée sur la rue par une seule fenêtre haute, communique à la fois avec le péristyle et l'atrium ; sur le premier elle a, outre la porte, une fenêtre basse et large. |
Cette circonstance a paru suffisante à Overbeck, Dyer et plusieurs autres antiquaires pour y placer la résidence de l'esclave atriensis qui, en effet, se serait ainsi trouvé à même de surveiller à la fois le péristyle et l'atrium ; mais la riche décoration de cette pièce nous semble démentir cette conjecture, et nous nous permettrons une autre supposition. Ne pourrait-on pas y voir une salle d'audience où le propriétaire, le patron, arrivant par le péristyle, recevait ses clients entrés par la porte de l'atrium ? La muraille offre sur fond blanc des génies qui accompagnaient un tableau aujourd'hui au musée, Apollon tenant la lyre que Mercure son inventeur vient de lui offrir. Le 23 septembre 1829, on a trouvé en ce lieu une monnaie d'or à l'effigie de Néron, trois strigiles et quelques autres objets.
Atrium de la maison de Méléagre |
L'atrium A B C D est toscan et pavé en
opus signinum semé de petits morceaux de marbre
; sur ses murailles étaient de belles peintures qui
ont été portées au musée. Sur le
trumeau à droite séparant les chambres 6 et 5
était une composition représentant les Trois
Parties du monde personnifiées. Au
côté opposé, à droite de la grande
baie 23 ouvrant sur le péristyle, on voyait
Dédale apportant à Pasiphaé la vache
de bois produit de son art trop ingénieux, et
à gauche Vulcain présentant à
Thétis les armes d'Achille. Sur le socle
régnant autour de l'atrium sont encore des
Néréides couchées sur des monstres
marins.
Au centre de l'impluvium est un superbe
compluvium de marbre blanc en tête duquel se
trouvent un piédestal de marbre cipollino
d'où l'eau jaillissait par un masque de bronze dont
les restaurations ont fait disparaître la trace, et une
magnifique table de marbre blanc soutenue par de doubles
griffons adossés, entre lesquels sont sculptées
à l'extérieur des cornes d'abondance, et
à l'intérieur de petites têtes
d'Amours.
Sous cette table est une espèce de petite cave de
marbre de Om 30 de profondeur, Om 47 de largeur et 0m 65 de
longueur séparée en deux par une dalle
verticale, et que recouvrait une autre dalle aujourd'hui
détruite ; elle était sans doute
destinée à mettre rafraîchir des
boissons. Une ouverture de citerne est à l'autre bout
du compluvium devant le prothyrum.
Le côté droit de l'atrium présente
trois chambres à coucher décorées
d'élégantes peintures. Dans la première,
4, on voit d'un côté le Repas de deux
amants et de l'autre Ganymède endormi, que
l'aigle de Jupiter conduit par l'Amour s'apprête
à enlever. Une troisième composition qui
était au fond n'existe plus.
Hercule et Télèphe
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Dans la chambre 5, sur des murailles peintes en vert
et enrichies d'arabesques voltigent de petits Amours. A
droite, on voit l'Amour présentant à
une femme assise un coffret entrouvert ; à
gauche était un sujet obscène
porté au musée, le Sacrifice d'un
satyre et d'une bacchante à Priape. |
Celui-ci est une grande salle de 7m 55 sur 4m 35 ,
simplement décorée et pavée en opus
signinum ; comme il était fermé par une
porte, on a pensé que c'était un
triclinium d'hiver, et à l'appui de cette
supposition Overbeck croit que la fenêtre de la chambre
6 a pu servir à passer les plats ; mais cette chambre
nous paraît bien élégante pour avoir eu
une semblable destination. Le triclinium semble avoir
été en mauvais état au moment de la
catastrophe ; ses murs étaient étayés,
et il servait de resserre, car on y a trouvé un grand
nombre d'objets disparates, candélabres de bronze,
vases à huile, passoires et autres ustensiles de
cuisine, etc.
A gauche du triclinium et au fond de l'atrium
est le tablinum 8, entièrement ouvert par
devant et fermé par derrière ; il n'a que 4
mètres sur 4m 65 ; le pavé est en opus
signinum, mais le seuil est formé d'une bande de
mosaïque. Des peintures qui décoraient cette
salle, il ne reste que des divinités marines sur des
dauphins ou des hippocampes, et une figure ailée
tenant un plateau ; deux grandes compositions d'un
très beau style, Epaphus et Io, et Mars et
Vénus, découvertes le 30 octobre 1829, ont
été enlevées pour le musée. On
remarquera dans cette pièce que sur ses murailles, les
architectures, les paysages et les bas-reliefs de stuc sont
mêlés aux figures peintes, en un mot que la
décoration est analogue à celle du grand mur
des nouveaux bains. A gauche, au fond du tablinum est
un renfoncement qui dut contenir l'armoire où l'on
serrait les titres de famille et les images des
ancêtres, imagines Majorum ; on sait que telle
était la destination spéciale du
tablinum où même ces images
étaient exposées dans certaines
occasions.
A gauche du tablinum est un corridor 9 où l'on
trouve immédiatement à droite une chambre 10,
basse et voûtée, ornée de stucs, et
qu'une double alcôve désigne comme ayant
été une chambre à coucher
d'été, un cubiculum aestivum ; elle
avait sa voûte peinte et bien conservée, et un
pavé de mosaïque de diverses couleurs. Cette
décoration élégante ne nous permet pas
d'y voir une chambre d'esclave, comme le fait Overbeck. En
face de sa porte est une entrée sur le
péristyle.
Continuant à parcourir le corridor, on voit du
même côté un escalier 11, qui n'est qu'un
plan incliné précédé de trois
degrés et qui conduisait à des chambres fort
simples, puis un groupe de quatre pièces 12, 13, 14 et
15 composant une partie des communs. La pièce 14, qui
est obscure, dût être un magasin ou un office,
mais celle 15, qui est assez vaste et éclairée
sur la rue par deux fenêtres put servir de chambre
à coucher pour plusieurs esclaves.
Tournant à gauche dans le corridor qui fait le coude
à angle droit, on a à droite une longue
muraille percée dans le haut de quelques
fenêtres ouvertes sur la rue du Faune, et de suite on
trouve à gauche une assez grande chambre 16, qui dut
être l'habitation de quelque domestique
supérieur, du maître d'hôtel, de
l'intendant, du res domesticae procurator.
A côté est la cuisine 17 avec son fourneau et sa
citerne. Au-dessus du fourneau est une peinture
différant un peu de celles que l'on trouve
ordinairement à cet endroit ; au lieu de deux serpents
rampant vers un autel, elle offre un seul serpent, la
tête armée d'une crête, entourant un globe
très antique, symbole de la divinité de la
maison, Hestia ou Vesta ; deux jeunes gens debout, deux
pocillatores, tout à fait semblables par leurs habits
et leur attitude, sont à ses côtés,
coiffés du bonnet phrygien et chaussés de
cothurnes ; ils élèvent dans l'une de leurs
mains un rhyton, et portent dans l'autre un petit seau d'eau
lustrale. Au coin de la cuisine est un escalier 18 qui
montait à l'étage situé au-dessus de
l'oecus ; à cet escalier est adossé un
réduit 19 que l'on croit être des latrines.
Après trois chambres d'esclaves 20, 21 et 22, le
corridor qui servait de posticum aboutit à une
cour ayant une sortie sur la rue du Faune.
Revenant par le même chemin à l'atrium
nous y trouvons du côté A B une large baie 23,
que fermaient des portes à quatre vantaux et qui donne
accès au péristyle E F G H, le plus magnifique
qui soit sorti des fouilles de Pompéi, tant par son
étendue que par la richesse de son architecture ; il
n'a pas moins de 22m 80 sur 18m 70. Le portique qui
l'entoure, large de 3m 80, était formé de 24
colonnes rudentées dans le bas et cannelées
dans le haut, surmontées de chapiteaux de fantaisie un
peu écrasés, et au pied desquelles
régnait un large et profond caniveau dont les eaux se
réunissaient dans une citerne où l'on puisait
par plusieurs ouvertures ; un seul puteal en tuf
grossier 24 est encore en place.
Au pied de chaque colonne au-dessus de la base étaient
des anneaux de fer ou plutôt des pitons que Dyer
suppose avoir servi à attacher des cordes qui
tendaient, au moyen de poulies, une sorte de velarium,
de tente, au-dessus de la partie découverte du
péristyle ; nous croyons qu'ils étaient
destinés seulement à manoeuvrer des stores ou
des rideaux pendus à des tringles de fer entre les
colonnes, et que l'on fermait du côté où,
dans l'été, frappait le soleil.
Les murailles du péristyle étaient
ornées de nombreuses peintures, telles que Bacchus
enfant tenu par Silène et s'efforçant
d'atteindre une grappe que lui présente une bacchante,
Persée montrant à Andromède la
téte de Méduse réfléchie dans
l'eau, Silène assistant à la lutte d'un
vieux Satyre et d'un petit Amour, Ariane
abandonnée, Thétis sur un taureau
marin, Bacchus et un petit Faune, Silène
et un génie bachique lui offrant du vin,
Bacchus tenant une longue torche et une guirlande,
etc. La plupart de ces peintures sont détruites ou ont
été portées au musée ; parmi
celles qui sont restées en place, on reconnaît
Narcisse à la fontaine, Apollon jouant de la
lyre et une Nymphe couchée.
L'area du péristyle paraît avoir
été une sorte de jardin, un viridarium ;
sous les cendres on a trouvé encore quelques racines
des arbustes qui y étaient plantés.
Au centre est un très grand bassin 25, d'une forme
analogue à celle de la piscine de la Villa de
Diomède ; il fut déblayé en août
1830. Ses parois en stuc étaient peintes du bleu le
plus brillant ; sa profondeur est de 1m 20 ; au centre est
une colonne creuse qui portait une table ronde de marbre
ayant au centre un jet d'eau, et semblable à celle
découverte depuis à la maison
d'Holconius.
Faisant face à l'oecus est sur le bord du
bassin une petite cascade 26 composée de sept gradins
en haut desquels on voit encore le tuyau de bronze qui y
amenait l'eau ; auprès est une sorte d'auge
carrée. Enfin, dans l'angle de l'area, entre le
puteal 24 et une citerne 27, est déposée
une énorme jarre de terre cuite qui, contenant encore
de la chaux, semble annoncer qu'on exécutait quelques
réparations au moment de la destruction de la
ville.
On trouva dans le péristyle un petit autel de bronze
avec des damasquinures et des ornements d'argent, et qui dut
servir de brûle-parfums.
Au fond du péristyle est un rare exemple d'un
oecus corinthien I, c'est-à-dire entouré
de trois côtés de colonnes isolées.
Celles-ci, au nombre de douze, sont peintes en jaune, tandis
que celles du péristyle sont rouges et blanches. La
façade de l'oecus, entièrement ouverte,
offre quatre colonnes d'un plus fort diamètre et
dépassant de beaucoup en hauteur celles de
l'intérieur ; les deux du milieu, a b, sont
isolées, mais ont derrière elles deux
demi-colonnes engagées dont les chapiteaux atteignent
à peine les deux tiers de leur hauteur. Les deux
autres, c d, placées comme des antes en avant
des murailles, ne sont que des demi-colonnes.
L'oecus pavé en mosaïque blanche et noire,
et large de 5m 85 sur 6m 40, avait ses murailles
ornées de peintures en camaïeu jaune
représentant plusieurs danseuses, Ariane et
Thésée après la mort de Minotaure,
et un jeune homme présentant à une femme
effrayée un serpent entortillé autour d'un
bâton recourbé, d'un pedum, sujet encore
inexpliqué et qui est emprunté à quelque
trait mythologique resté inconnu aux modernes. Le
soubassement en camaïeu rouge offre de petites figures
de Faunes, des paysages et des animaux fantastiques.
A droite de l'oecus est une petite pièce 28
sans autre ornement qu'une belle corniche en stuc, ce qui
fait supposer que sa décoration n'était pas
achevée ; on devait peut-être y employer la
chaux du dolium déposé près de
là à l'angle du viridarium. On trouva
dans cette pièce un casque de soldat, un petit huilier
de bronze, une balance, des fragments de montures de lit,
etc. Près de sa large baie toute ouverte est sur le
sol un mortier de pierre. D'après la position de cette
pièce, nous pensons qu'elle fut une sorte de cabinet
d'étude.
A gauche de l'oecus est une salle plus vaste, une
exèdre 29, dont au contraire la décoration
était d'une grande richesse. Le pavé est une
jolie mosaïque formant des carreaux hexagones blancs
encadrés de noir. Le soubassement des murailles
présente, sur fond noir, plusieurs divinités
marines couchées sur des monstres ; de jeunes
Télamons posés sur un genou semblent soutenir
la plinthe ; au-dessus sur fond bleu, sont plusieurs figures
isolées , un hermaphrodite, des bacchantes et des
Néréides sur des hippocampes. Le sujet
principal, Marsyas et Olympe, qui ornait le fond de la
pièce, est presque entièrement
détruit.
L'oecus était surmonté d'un étage assez
reconnaissable à l'époque de sa
découverte en 1830 ; on crut y voir alors un logement
d'esclaves ; il nous semble que c'était plutôt
le gynécée ; sa position paraît
l'indiquer.
Phryné (?) et l'Amour
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A gauche de l'exèdre est un vaste
triclinium K qui, étant
entièrement ouvert, dut être un
triclinium d'été ; il n'a pas
moins de 10m 80 sur 5m 20. Le soubassement offre sur
fond noir de charmantes figures assises au milieu
d'iris. Au fond de la salle, une peinture assez
médiocre représentant le Jugement de
Paris est placée au-dessus d'une grande
Chimère qui semble jouer avec un cor de chasse.
Dans une autre composition on voit Pâris
s'armant en présence
d'Hélène. |