La maison du Centaure |
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Plan | Visite |
L'habitation désignée sous ce nom fut
découverte en 1829-1830 ; elle se compose de deux
maisons distinctes, mais réunies entre elles.
Après avoir franchi le prothyrum de la plus
petite, on trouve un atrium toscan, dans le mur duquel
étaient à droite deux portes, dont une
communiquait avec la seconde habitation, en descendant 3
degrés, et dont l'autre, murée dès
l'antiquité, ne paraît avoir été
indiquée que pour la symétrie. A droite du
prothyrum est une chambre à coucher
ornée de deux corniches en stuc,
séparées par des refends peints à
l'imitation de marbre ; le pavé est en opus
signinum, incrusté de petits cubes de marbre blanc
régulièrement disposés. L'alcôve,
pavée de la même manière, est
exhaussée de 0m 20. A côté est un petit
cabinet voûté qui fut sans doute une garde-robe.
On trouva dans la chambre un coffre-fort, arca, de
bois garni de métal qui avait dû primitivement
être posé, suivant l'usage, dans l'atrium
sur un massif de pierre qui existe encore contre le trumeau
séparant les deux premières chambres de gauche.
Probablement aux premières menaces du volcan, les
habitants l'avaient transporté dans cette pièce
qu'ils pouvaient fermer et où ils comptaient le
reprendre à leur retour. Il contenait treize cuillers
d'argent, six petites et sept plus grandes, dont plusieurs
avaient pour manche un pied-de-chèvre. De l'autre
côté du prothyrum est une grande chambre
également ornée de stucs, qui présente
sur ses panneaux alternativement rouges et jaunes, des
animaux fantastiques, des cygnes, un char traîné
par des lionnes et une femme nue debout sur un
piédestal ; ces deux chambres avaient de petites
fenêtres sur la rue. Le côté gauche de
l'atrium est occupé par de petites chambres,
dans l'une desquelles est l'estrade pour le lit. Au fond,
à la gauche du tablinum, est une grande
pièce très simplement décorée,
qu'un renfoncement carré qui dut servir d'armoire
désigne comme un archivium, et à droite
est le corridor qui, ainsi que le tablinum,
communiquait au péristyle. Celui-ci avait un portique
très étroit soutenu par huit colonnes,
réunies par un pluteus ou mur d'appui
creusé pour recevoir des fleurs. Un de ses angles
avait été fortifié par un pilier de
briques construit probablement à la suite du
tremblement de terre de 63. A gauche est une petite chambre
à coucher, puis dans une espèce d'ala un
escalier et l'entrée des communs qui avaient une
sortie sur la rue du Faune. Au fond du péristyle est
l'oecus, où des restes de peinture
représentent une femme coiffée d'un
diadème, auprès de laquelle un jeune homme est
introduit par un esclave qui, du geste, parait lui
recommander la discrétion. Dyer fait remarquer avec
raison que cette première habitation, bien moins
richement décorée, devait être la demeure
des membres de la famille les moins considérables ; on
pourrait aussi supposer qu'elle était occupée
par les enfants, qui, même hommes et mariés,
n'en restaient pas moins, suivant la loi romaine, soumis
à l'autorité du père de famille, du
pater familias, qui aurait résidé dans
la maison principale.
Le prothyrum de celle-ci, par une disposition bizarre,
est reporté vers la gauche, et au lieu d'être
dans l'axe de l'impluvium aboutit à la seconde
colonne, séparée cependant de la
troisième par un entre-colonnement presque double qui
semblerait, ainsi que la statue placée à
l'extrémité opposée du compluvium
dans un entre-colonnement de largeur égale, avoir eu
pour but de rendre l'entrée de l'atrium plus
majestueuse, si la porte lui eût fait face.
A la gauche du prothyrum est une salle ouvrant
à la fois sur lui et sur la rue ; elle dut être
occupée par l'esclave remplissant les doubles
fonctions de dispensator et d'ostiarius ; elle
était autrefois ornée de quelques peintures
dont il ne reste qu'une cigogne se promenant au milieu des
roseaux. De l'autre côté du prothyrum
sont deux pièces dont une ayant une petite
fenêtre sur la rue.
L'atrium semblerait plutôt devoir être
appelé un second péristyle, car les
pièces qui l'entourent paraissent avoir
été toutes consacrées à
l'habitation des maîtres. Il est entouré d'un
portique formé de 16 colonnes dont les chapiteaux sont
coloriés ; ces colonnes, plus rapprochées sur
les côtés, y sont au nombre de six, tandis que,
plus espacées à l'entrée et au fond,
elles ne sont que quatre à chacun de ces
côtés avec le grand entre-colonnement dont nous
avons parlé. Dans celui du fond est une base de marbre
dont la statue n'a pas été trouvée, non
plus que celles qui existaient probablement dans les niches
de l'exèdre.
A droite de l'atrium est une large porte qui donnait
accès à une partie isolée de
l'habitation et à laquelle Dyer trouve quelque
analogie avec le venereum de la maison de Salluste. On
y voit, en effet, à gauche une chambre à
coucher, à droite une grande pièce qui put
être un triclinium et près de laquelle
sont des latrines, et au milieu une sorte de petit jardin
entouré de portiques de deux côtés et
dans l'angle duquel est une citerne.
Du même côté de l'atrium,
après une chambre est une enceinte de 1m 50 sur 2m 60
sans porte et dont le devant est formé par un mur
d'appui de 0m 60 de hauteur, avec une tablette de marbre sur
laquelle on voit, encore les traces d'une grille de fer. Il
serait bien difficile d'assigner une destination certaine
à cette espèce de loge ; nous ne pouvons y
voir, avec Overbeck, une resserre qui eût
été bien peu commode n'ayant pas de porte et
dont la grille eût permis de voir tout ce qu'elle
renfermait ; nous y reconnaissons plutôt avec Dyer la
cage de quelque animal curieux. Il existe dans Pompéi
quelques autres exemples de cette disposition.
Hercule, Déjanire et Nessus
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L'exèdre placée au fond du
péristyle était pavée en
mosaïque noire, dans laquelle sont
incrustés des morceaux de marbres variés
de forme et de couleurs. Ses murailles
présentaient de très belles peintures
aujourd'hui au musée : Déjanire sur
un char se tournant vers Alcide et lui
présentant son fils Ilus, pendant que
Nessus à genoux lui offre de la porter de
l'autre cêté du fleuve Evène, et
Méléagre et Atalante arec le sanglier
de Calydon étendu mort à leurs pieds.
Au-dessus est une frise où l'on reconnaît
encore des danses bachiques. Au fond de l'exèdre
est une large baie avec un appui de marbre ouvrant sur
le xyste, et accompagnée de deux niches
carrées dont l'intérieur était
peint en bleu. |
On a trouvé dans cette maison un buste de Tibère jeune en bronze, deux petites boîtes contenant des pilules, un-bas relief ayant servi d'ornement à un meuble et représentant un Triton et une Sirène, un beau trépied, une romaine ayant pour poids un Mercure, de superbes candélabres, deux Hermès de Bacchus barbu, dont un de rouge antique, une statuette d'Hercule coiffée du bonnet phrygien, tenant un petit chien dans ses bras, un anneau sur lequel est gravé le mot AVE, enfin plusieurs vases de verre.