La maison de Mescinio |
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Plan | Visite |
La façade est composée de la porte
d'entrée et de quatre boutiques. La première de
celles-ci portant le n° 7 est prise sur un angle rentrant
du terrain occupé par la maison d'Holconius ; elle
avait été fouillée en 1855 et 1856, puis
recouverte ; à cette époque, outre plusieurs
inscriptions intéressantes et quatre squelettes
humains, on y avait trouvé un anneau d'or avec une
pierre gravée représentant un cheval, un
bracelet d'argent brisé et quelques ustensiles de fer
et de bronze ; lorsqu'on la déblaya
définitivement en 1861, on recueillit, le 12 mars,
dans l'arrière-boutique et près d'un
cinquième squelette, 57 monnaies d'argent dont 37
consulaires et 20 impériales. La plus récente
de ces dernières appartient à Titus sous lequel
Pompéi fut détruite.
La seconde boutique, n° 8, a quelques restes de peintures
représentant des animaux ; lorsqu'on la dégagea
en mars 1861, on y trouva à environ un mètre
au-dessus du sol trois lampes de terre cuite sur l'une
desquelles est représenté un sanglier
attaqué par un chien.
Cette boutique communiquait avec l'atrium. De l'autre
côté du prothyrum est la troisième
boutique portant le n° 10, fouillée en 1860 ; le
seuil est en pierre volcanique et les murailles jaunes
étaient ornées de petits paysages. A gauche en
entrant on voit l'indication de l'em-placement d'une armoire;
au fond est un petit laraire, à côté de
la porte d'une arrière-boutique où
étaient peints quelques griffons et animaux
fantastiques.
La dernière boutique, n° 11, était celle
d'un marchand de couleurs, pigmentarius ; lorsqu'on la
déblaya en 1856, on y trouva une grande
quantité de couleurs blanches, bleues, rouges et
vertes, et un disque de marbre sur lesquels on les
broyait.
La maison de Mescinio est très ruinée ;
heureusement elle fut vue en un peu meilleur état au
moment de sa découverte en 1860 et 1861, par Fiorelli
qui en a donné la description. La porte était
à trois ventaux dont on voit l'indication sur le
seuil. Le prothyrum assez long et montant est
pavé de briques pilées semées de petits
morceaux de marbre de diverses couleurs ; des peintures qui
le décoraient il ne reste guère qu'un dragon
monstrueux peint en vert sur la muraille de gauche.
L'atrium tétrastyle avait des colonnes de
briques avec un compluvium et une embouchure de
citerne. Le pavé est également de brique
pilée et, autant qu'on en peut juger par le peu qui
reste, les murailles étaient peintes en rouge et
décorées comme celles du prothyrum. Sous
les portiques on trouva une petite caisse de bois avec
ornements de bronze contenant quelques outils, une
très belle urne de bronze et un sceau portant le nom
T. MESCINIONIS qui dût être celui du
propriétaire.
Trois chambres existent au côté gauche de
l'atrium ; à droite, la place de la
première est occupée par un corridor conduisant
aux latrines et communiquant avec la boutique n° 8
où dut se faire le commerce de Mescinio. Toutes les
chambres étaient entièrement vides à
l'exception de la dernière à droite, où
l'on trouva une sonnette rectangulaire, quelques
charnières en os, une petite tasse de verre et une
lampe de terre cuite portant, comme l'une de celles
recueillies dans la maison d'Holconius, un masque
scénique et la marque de fabrique STROBILI.
Le tablinum n'a rien de remarquable, non plus que les
deux pièces qui l'accompagnent ; celle de gauche,
assez grande, est le triclinium où fut
trouvée, parmi beaucoup d'autres vases de métal
ou de terre, une très belle écuelle,
scaphium, de cette terre rouge vernissée si
fine connue sous le nom de terra campana. Cette
habitation était en général fort simple
et la cour qui la termine est entourée de murailles
qui ne sont pas même recrépies.