La maison du balcon

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Maison du balcon

Cette habitation, qui fait suite à celle d'Hélène et Pâris, a été fouillée comme elle en 1862, et porte le n° 9 de la rue à laquelle elle a donné le nom qu'elle doit elle-même à un détail de sa construction, dont on connaissait déjà quelques exemples, mais nulle part aussi bien caractérisés, si ce n'est dans les peintures antiques. A la façade, cette maison avait en saillie , non pas un balcon proprement dit, puisqu'un balcon est ordinairement découvert, mais plutôt un étage porté par des poutres et s'avançant de plus d'un mètre sur la rue. Les poutres étaient en grande partie carbonisées, mais leur forme était suffisamment conservée pour que M. Fiorelli ait pu les faire copier et rétablir le maenianum tel qu'il était à la dernière heure de Pompéi.

La partie antérieure de cette habitation paraît avoir été occupée par divers locataires, inquilini, et la demeure du propriétaire s'en trouvait séparée par une porte placée au fond du prothyrum. A droite de celui-ci est une grande pièce aux murailles brutes et sans revêtement, éclairée par la lucarne fermée d'une grille bien conservée, que l'on voit à droite de notre dessin ; nous pensons que ce dut être une écurie, à moins qu'elle n'ait été un magasin de matières grossières, aussi que d'autres pièces dans le même état qui sont à gauche du prothyrum, à la suite de l'escalier. Celui-ci a été rétabli en bois, comme étaient du reste la plupart de ceux de Pompéi, dont très souvent les premiers degrés étaient seuls en pierre. Quatorze marches conduisent au maenianum, qui était éclairé par quatre fenêtres faisant face à l'escalier et aux portes de trois chambres indépendantes, ouvrant sur le corridor emprunté à la rue. Ces chambres, pavées en opus signinum, paraissent avoir été décorées très simplement, à en juger par celle qui seule a conservé ses peintures. Dans l'une d'elles fut trouvé le casque d'un gladiateur qui sans doute était venu l'habiter après avoir obtenu son congé, rude donatus.

Fontaine de la maison du balcon

En sortant du prothyrum, on entre dans un atrium assez irrégulièrement distribué. C'est à droite, dans l'angle, que se trouve le compluvium, entouré d'un pluteus peint en rouge. En tête est une jolie fontaine composée d'un piédestal portant une charmante statuette de l'Amour, la main droite posée sur sa tête, et tenant de la gauche une coquille ayant au centre un tuyau, qui jetait l'eau dans une jolie coupe carrée portée par un piédouche cannelé. Dans l'angle gauche du piédestal, on voit aussi une embouchure avec une petite tête de Jupiter en bronze ; enfin, du sommet des deux piliers, qui portaient peut-être quelque animal et qui sont placés aux côtés de la fontaine, sortent deux tuyaux qui semblent indiquer deux petits jets d'eau venant se croiser devant la statue.

Derrière la fontaine est une table de marbre dont les deux pieds, terminés en griffe de lion, sont ornés de petites têtes réunies par des festons. Un troisième pied carré et sans sculpture est adossé à la fontaine. De ce côté on voit monter et entrer dans la plinthe du piédestal et dans le bras de la statue deux tuyaux dérivant d'un grand appareil de distribution qui existe sous la table, dans une sorte de coffre. On y compte trois robinets de bronze prenant l'eau sur un conduit principal que ferme un quatrième robinet beaucoup plus fort. Ces robinets sont revêtus de ce bel oxyde couleur lapis-lazuli, qui rend si reconnaissables les bronzes de Pompéi. On voit aussi un grand tuyau de plomb qui, partant de là, traversait la rue sous le pavé, reparaissait sur le trottoir opposé et conduisait l'eau dans d'autres maisons.

A droite de l'atrium sont trois chambres, et sur une muraille une peinture avec un ours et un sanglier. Dans une espèce d'exèdre ouverte au fond, on voit les restes d'une autre peinture représentant un Poète lisant devant une assez nombreuse assemblée ; une matrone drapée et une jeune fille demi-nue paraissent l'écouter avec attention.

Dans la cuisine, située à gauche de l'atrium, sont des latrines qui ont été restaurées. La cave enfin a une voûte ogivale dans laquelle sont percés des soupiraux ; au fond est une sorte d'auge qui contenait de la chaux.