La maison du triclinium |
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Plan | Visite |
Elle avait son entrée principale sur cette même rue, et c'est sur le seuil du prothyrum qu'existe en mosaïque le mot SALVE, que nous avons reproduit ici. Aux côtés du prothyrum sont deux salles pavées en mosaïque dont l'une présente sur son seuil en fort mauvais état deux serpents entrelacés noirs sur fond blanc. |
L'atrium toscan a conservé une partie de son pavé en mosaïque, et surtout de l'élégant encadrement qui entourait le compluvium ; quant aux peintures qui le décoraient, elles ont toutes disparu. Au fond de l'atrium se trouvent un corridor qui conduit aux communs aujourd'hui ruinés, une petite chambre à coucher occupant la place ordinaire du tablinum qui se trouve reporté vers la droite et que nous devons reconnaître dans une salle pavée en mosaïque, ouvrant par une large haie sur le péristyle. En outre un corridor, fauces, et une petite salle percée de deux portes réunissaient également l'atrium au péristyle. A droite, avant le corridor, se trouve la porte d'une antichambre précédant une salle de bain dont la baignoire en pierre existe encore. Près de cette porte sont une niche pour un chien de garde et les restes d'un escalier qui conduisait à l'étage supérieur. Enfin, sous le corridor même, est un puteal de terre cuite dont l'embouchure n'a pas moins de 0m 60 de diamètre. Franchissant une porte dont le seuil de marbre blanc, orné de deux petites têtes de lion, avait dû former primitivement le dessus d'une table, on se trouve dans le péristyle. Celui-ci est un quadrilatère irrégulier entouré de quatorze colonnes composites réunies à leur base par un pluteus ; sous le portique sont encore, au soubassement, quelques belles peintures représentant divers animaux : loups, cerfs, tigres, lions, chèvres, rennes, etc., sortant à mi-corps du milieu de fleurs gigantesques, et plusieurs sphinx accroupis paraissant servir de cariatides. Dans les panneaux de la muraille on voit quelques héros peints en camaïeu jaune, et, au-dessus, des médaillons où sont représentés des poissons, des crustacés et du gibier. Au centre de l'area est une vaste piscine partagée en deux parties inégales ; la plus petite servait de baignoire, ainsi que l'indiquent les degrés par lesquels on y descendait ; la seconde est presque entièrement remplie par un gros massif carré en maçonnerie qui porta probablement une fontaine monumentale. Parmi les pièces qui entourent le péristyle, trois seulement méritent d'attirer l'attention : l'une est une petite chambre adossée à l'atrium, présentant dans son pavé les faibles restes d'un labyrinthe en mosaïque blanche et noire ; les deux autres sont placées au fond du péristyle et adossées aux murailles de la ville. Celle à droite est une vaste pièce que nous pensons avoir été le véritable triclinium et qui est pavée en mosaïque ; l'autre au centre du péristyle est celle que Dyer désigne comme le triclinium. Sa position semblerait indiquer plutôt un oecus ou exèdre, mais il nous semble difficile de voir autre chose qu'un sanctuaire, un sacrarium, dans cette salle au milieu de laquelle s'élevait un autel en l'honneur des divinités dont les images occupaient trois niches en forme de coquilles ménagées dans la muraille. A côté reste encore une dernière pièce, exhaussée de quatre degrés, à laquelle nous n'oserions assigner une destination positive, mais qui paraît avoir été un cabinet d'étude ou une bibliothèque. Outre les squelettes d'un homme et d'un chien, on a trouvé dans cette maison plusieurs objets précieux, parmi lesquels un croissant d'argent et divers ornements de femme, une provision d'huile dans des vases de verre, des châtaignes, des dattes, des raisins et des figues sèches. Enfin derrière la maison, au pied des remparts, étaient couchés dix autres squelettes dont un avait quatre anneaux au même doigt, des boucles d'oreilles, un collier, deux bracelets et une lanterne de bronze à la main.