[Bretagne - 54 av. JC]
DE QUINTUS CICERON A SON FRERE
Oui, mon cher Marcus, aussi vrai que vous m'êtes cher,
vous et mon Cicéron et votre petite Tullia, et votre
bon fils, vous m'avez rendu heureux en réparant une
indignité de la fortune, en faisant de Tiron un ami,
au lieu d'un esclave. J'ai sauté de joie, je vous
assure, quand j'ai lu votre lettre et la sienne. Je vous
remercie, je vous félicite ! Si je regarde comme un
bonheur d'avoir près de moi quelqu'un d'aussi
dévoué que Statius, que dire de celui chez qui
les mêmes qualités se retrouvent,
accompagnées de tant d'autres mille fois
préférables encore, du goût des lettres,
du charme de la conversation, de tous les dons du coeur !
J'ai bien des motifs pour vous aimer, mon frère ; mais
aujourd'hui je vous aime davantage pour ce que vous venez de
faire et pour votre empressement à me le dire. Je vous
reconnais là tout entier. Il n'est rien que je n'aie
promis aux gens de Sabinus, et je tiendrai parole.
Edition des Lettres de Cicéron - Collection des Auteurs latins de Nisard, in Oeuvres complètes de Cicéron, tome V, Paris, Firmin-Didot (1869) - Traduction de M. Defresne