Henryk Siemiradzki - Dircé chrétienne - 1897 - Musée national de Varsovie - Pologne


Le supplice de Dircé - Ier s. apr.JC
Fresque de la maison des Vetii - Pompéi

 

Le quatrième supplice présenté dans l'arène est une variante de damnatio ad bestias complexifiée à double titre :

1. En attachant la jeune Lygie sur le dos d'un taureau sauvage, les organisateurs pratiquent ce que K. M. Coleman a appelé une charade fatale : la reconstitution d'une scène mythologique scénarisant une mise à mort. Les plus cultivés des spectateurs pouvaient reconnaître un avatar de Dircé attachée à un taureau furieux et traînée sur les rochers jusqu'à ce que mort s'ensuive. Si vous lisez le court texte du De spectaculis de Martial, vous verrez qu'il s'agissait d'une forme de spectacle très prisée lors des fêtes d'inauguration du Colisée en 80 apr.JC.

2. Mais en envoyant Ursus affronter seul le taureau, les organisateurs savaient aussi que le géant, même désarmé, tenterait pour un temps de résister à la bête pour sauver sa maîtresse, et que ce duel serait une variante de venatio (combat de bêtes ou entre hommes et bêtes) donnée le matin.

Il faut signaler que c'est le peintre Henryk Siemiradzki qui a donné à Henryk Sienkiewicz l'idée de cette scène, et non l'inverse : c'est l'art qui a inspiré la littérature. Et il faut enfin rappeler que le geste du pouce levé en signe de grâce (pollice verso) n'a aucune authenticité et a été imaginé par le peintre Jean-Léon Gérôme dans l'un de ses tableaux de gladiateurs. Tout le monde ensuite, peintres ou cinéastes, a suivi...


1. Contextualisation


2. Texte à lire