Le Vésuve
L'excursion au Vésuve doit se faire autant
que possible par un temps clair. La plupart des
voyageurs profitent maintenant pour cela des moyens de
transport organisés par l'agence anglaise de
voyages Thomas Cook & Son, qui vous transporte en
voiture de Naples au pied du cône de cendres du
volcan (4 h.) et de là au sommet par le
funiculaire (3 h., y compris l'arrêt au
cratère), et qui vous ramène de la
même façon à Naples, pour 21 fr. Il
est bon de prendre son billet la veille. Les voitures
partent à 8 h.1/e ou 9 h. en hiver et à 7
h. en été, de la place des
Martyrs. |
Carte Baedeker p.108-109 |
Pour avoir une voit. partic., on paie 35 fr. si l'on est
seul, 25 fr. par pers. si l'on est deux et 21 fr. si l'on est
trois ou davantage, la 3e ou la 5e sur le siège. On
est libre alors de fixer l'heure du départ et de se
faire prendre à l'hôtel. - Les trajets de nuit
ne s'organisent que sur demande spéciale, d'avril
à novembre, pas pour moins de 5 pers. et à des
prix plus élevés. Le service est interrompu
quand la montagne est couverte de neige. On ne saurait
guère conseiller de prendre une autre voiture que
celles de l'agence Cook, car le billet de chemin de fer
coûte alors 15 fr., et il faut encore payer 5 fr. par
pers. pour passer par le chemin de l'observatoire à la
station inférieure, qui appartient à
l'agence.
L'ascension est bien moins coûteuse si l'on renonce au
funiculaire. On la fait, à pied ou à cheval,
soit de Resina, au N., soit de Torre Annunziata, au S., soit
encore de Pompéi. Il y a aux deux premiers endroits
des bureaux de guides, où on trouve les tarifs. La
concurrence de Cook a fait cesser l'exploitation
éhontée des voyageurs telle qu'elle se
pratiquait auparavant. On paie 5 fr. pour un guide,
même si l'on est plusieurs, et autant pour un mulet ou
un cheval, plus 2 fr. pour l'enfant qui l'accompagne et un
petit pourboire. On ne se laissera pas imposer l'obligation
de fournir une monture au guide et on posera d'abord comme
conditions qu'il portera les provisions de bouche et
mènera à toutes les curiosités.
L'ascension du côté de Pompéi est aussi
en faveur. Il y a des parties arrangées par les
agences Cook et Gaze et par les hôteliers de
Pompéi. Le propriétaire de l'hôt.
Diomède, procure des voitures pour Boscotrecase et des
chevaux et des guides de là pour le sommet, moyennant
12 fr. Le propriétaire de l'hôtel Suisse prend 7
fr. pour un cheval et un guide, et celui de l'hôtel du
Soleil, 5 fr. Le guide et le garçon qui accompagne le
cheval comptent sur un pourboire.
Le Vésuve, que des poètes anciens, tels que
Lucrèce et Virgile, appellent aussi Vesevus,
s'élève isolé au milieu de l'ancienne
Campanie, non loin de la mer, à une hauteur de 1200
à 1300 m. Chaque éruption en change la
configuration et la hauteur, qui était de 1200 m. en
1845, qui s'est accrue ensuite jusqu'à 1297 et qui a
particulièrement diminué dans l'éruption
de 1895. La partie N.-E. est le mont Somma, dont la
plus haute cime, la Punta del Nasone, est à
1137 m. au-dessus du niveau de la mer. Une vallée
profonde, en forme de faucille, l'Atrio del Cavallo,
sépare le Somma du Vésuve proprement
dit. Le cône de cendres, au milieu duquel se trouve le
cratère, a maintenant deux ouvertures, le
cratère central et le nouveau cratère. L'angle
formé par le Vésuve et le niveau de la mer est
de 10 degrés, celui du cône, au contraire, de 30
à 35. Le mont Somma est presque à pic du
côté de l'Atrio del Cavallo, mais s'incline
très lentement du côté de la plaine (3
degrés).
Lagrèze (1888) p.51 |
LE VESUVE DANS L'ANTIQUITE
Le Vésuve n'est pas la seule montagne de feu de ce centre volcanique qui commence à Ischia, à Procida, à la Solfatare et au mont Nuovo, et qui se termine au S.-E. par le Vésuve, mais depuis trois siècles il en est le seul foyer en activité. Le géographe Strabon, qui vivait sous Auguste, nous prouve qu'il n'en a pas toujours été ainsi : «Le mont Vésuve, dit-il, est tout couvert de belles campagnes, à l'exception de son sommet. Celui-ci est presque entièrement plat, mais complètement stérile. Il est d'un aspect cendré et montre des rochers crevassés qui ont la couleur de la suie comme s'ils avaient subi l'action du feu. On serait porté à en conclure que cette montagne aurait été jadis enflammée et qu'elle aurait eu des cratères de feu, puis, que le feu se serait éteint faute de nourriture. Et c'est peut-être à cela qu'il faut attribuer sa fertilité, de même que c'est à l'éruption de l'Etna que Catane est redevable de la richesse de ses vignobles». Environ 60 ans plus tard, sous Néron, au mois de février de l'an 63 apr. J.C., la nature volcanique de la montagne se révéla pour la première fois dans les temps historiques par un tremblement de terre épouvantable, qui terrifia et détruisit en partie cette contrée alors florissante, entre autres les villes d'Herculanum et de Pompéi. Ces commotions du sol se répétèrent à Naples l'an 64 et encore plusieurs autres fois, jusqu'au 24 août de l'an 79, où eut lieu la première éruption de feu, qui anéantit Pompéi, Herculanum, Stabies et quelques autres localités moins importantes. On croit que la montagne conique du Vésuve actuel se forma à cette époque, et que le mont Somma présentait auparavant un cratère complètement rond.
Mort de Pline l'Ancien, in Lagrèze (1888) p.61 |
Nous avons un tableau vivant de cette terrible catastrophe dans deux lettres (VI, 16 et 20) adressées à Tacite par Pline le Jeune, dont l'oncle Pline l'Ancien ou le Naturaliste, commandant de la flotte à Misène, fut étouffé par la cendre et les vapeurs, près de Castellammare, pendant qu'il observait de près le phénomène. Il parle d'abord des premières commotions, de l'obscurité qui régna en plein jour, du roulement et du mugissement de la mer, du sombre nuage au-dessus de la contrée et de la mer, déchiré sans cesse par des éclairs, puis de la pluie de cendres et de pierres, des torrents de lave, et de l'épouvante générale des habitants, qui croyaient la fin du monde arrivée. (Cette scène terrible, avec ses phénomènes, nous est aussi décrite par Dion Cassius (LXVI, 23), qui vivait en 222 apr. J.C., sous Alexandre-Sévère. Durant l'éruption de 472, le vent emporta, dit-on, de grandes masses de cendres jusqu'à Constantinople. Il y en a eu d'autres plus ou moins violentes au moyen âge, et on en compte 9 jusqu'en 1500.
LE VESUVE DANS LES TEMPS MODERNES
De 1500 à 1631, ce fut le tour des volcans à l'O. de Naples, et l'Etna fut aussi alors en activité, tandis que le Vésuve demeura dans un repos si complet qu'il se couvrit entièrement de bois, comme aujourd'hui le cratère du parc d'Astroni, et les troupeaux allèrent paître jusqu'au sommet. Puis survint une des plus terribles éruptions, celle du 16 déc. 1631. Un nuage immense de fumée et de cendre, s'élevant en forme de pin, obscurcit à Naples la lumière du jour, et se répandit avec une incroyable rapidité sur le sud de l'Italie jusqu'à Tarente. De lourdes pierres volèrent jusqu'à 20 kil. de distance ; le sol éprouva de terribles secousses, et sept torrents de lave vomis par la montagne détruisirent Boscoreale, Torre Annunziata, Torre del Greco, Resina et Portici. Il périt 3000 personnes dans cette catastrophe. D'autres éruptions dangereuses furent celle de 1707, qui dura du mois de mai jusqu'au mois d'août, et couvrit Naples d'une couche épaisse de cendre, au très grand effroi de ses habitants ; celles de 1737, de 1760 et de 1767, accompagnées de torrents de lave et de pluies de cendre, qui se répandirent, la dernière fois, jusqu'à Portici et à Naples. En 1779 eut lieu une des éruptions les plus considérables : une énorme quantité de pierres rougies par le feu, dont quelques-unes pesaient plus de 100 livres, furent lancées à une hauteur d'env. 700 m. et remplirent tout le pays d'épouvante. Les éruptions de 1794 furent encore presque plus terribles; la lave se jeta en telle quantité dans la mer, près de Torre del Greco, que l'eau en devint bouillante ; plus de 400 personnes périrent alors et les cendres volèrent jusqu'aux environs de Chieti et de Tarente.
Parmi les éruptions de date plus récente, il
faut citer celles de 1804 et de 1805 et surtout celles du
mois d'octobre 1822 et du mois de février 1850, aussi
remarquables par leur violence que par les observations
scientifiques qu'y firent des savants célèbres,
tels que Alexandre de Humboldt (1822) ; puis celle de mai
1855, celle de juin 1858 dans laquelle le cratère
supérieur s'est abaissé d'env. 60 m.; celle du
8 déc. 1861, qui a ravagé Torre del Greco, et
celle des 24-30 avril 1872. Durant ces journées, les
laves s'élancèrent presque de tous les
côtés, du N.-E., du S., de 1'0., etc.,
principalement de l'Atrio del Cavallo, où un
torrent considérable jaillit si subitement et avec
tant de violence, le 26 au matin, que, parmi les nombreuses
personnes qui se trouvaient en observation près de
là, une vingtaine y trouvèrent la mort, et il y
en eut encore de blessés par les pierres que
lança le cône principal. Le torrent descendit
jusqu'à Massa di Somma et S. Sebastiano, et
détruisit en partie les deux villages. Il parcourut 5
kil. en 12 h. En même temps, les bouches volcaniques du
sommet lancèrent leurs laves et leurs cendres
mêlées de pierres ardentes et de matières
incandescentes, à une hauteur de 1300 m., les cendres
même jusqu'au double de cette hauteur, de telle sorte
que les courants aériens en entraînèrent
jusqu'à Cosenza (230 kil.).
La dernière éruption, après une
période de calme relatif, depuis 1872, a
été celle du 3 juillet 1895, qui a produit une
coulée de lave del grande étendue, à
l'O., et qui a détruit une partie de la route
au-dessus du chemin de fer.
L'éruption de 1858, in Chevalier (1888) p.37 |
PHENOMENES VOLCANIQUES
Les savants sont d'opinions différentes sur les
causes de ces phénomènes. Il est certain que
les eaux de la mer y jouent un rôle important, puisque
tous les volcans sont situés dans le voisinage de la
mer, et qu'on ne saurait expliquer l'énorme masse de
vapeur d'eau qui se dégage dans les éruptions,
autrement que par le fait d'une communication temporaire des
eaux de la mer avec les matières incandescentes de
l'intérieur du globe. Les secousses du sol qui
précèdent les éruptions sont
probablement produites par la force expansive des gaz et des
vapeurs qui en résultent et qui cherchent une issue.
Les masses de matières liquéfiées par le
feu, qui sont élevées de l'intérieur de
la terre et chassées hors des cratères, par la
puissance énorme de la vapeur d'eau, s'appellent
lave. Si la vapeur se fait jour à travers ces
masses qu'elle soulève, celles-ci sont rejetées
en débris, dont les plus gros sont les scories
(lapilli ou rapilli), tandis qu'on appelle
cendre volcanique les matières
pulvérisées comme du sable. Lorsque le
cône qui s'est formé autour du cratère
résiste à l'effort de la masse de lave,
celle-ci s'en écoule par le sommet, sinon elle se fait
jour au travers des flancs du cône et se divise alors
en plusieurs bras. Déchargées du poids des
laves, les vapeurs d'eau montent, entraînant avec elles
les cendres et les scories, se déploient au-dessus du
volcan sous cette forme pyramidale que Pline compare à
celle d'un pin gigantesque (jusqu'à 3000 m.
d'altitude), se condensent de nouveau dans l'air et retombent
en eau. Elles constituent ainsi, avec les parties solides
dont elles sont chargées, ces redoutables torrents de
boue (lave d'acqua) auxquels Herculanum, en
particulier, a dû sa destruction. Le Vésuve est
dans une période d'activité de ce genre, mais
elle ne se déploie heureusement que sur une faible
échelle. Il lance des vapeurs d'eau et des pierres
avec un bruit qui ressemble à celui de coups de canon
tirés dans le lointain, mais les effets ordinaires du
phénomène se bornent à la formation d'un
cône d'éruption dans le cratère. Les
éruptions plus considérables sont
accompagnées d'un grondement souterrain, de commotions
du sol, d'éclairs et de tonnerres produits par
l'électricité que ne peut manquer de
dégager une semblable tension des forces naturelles.
La lave en fusion a une température qui
s'élève jusqu'à 1000 degrés ;
refroidie, elle se décompose lentement en une
espèce de sable noir. Le volume et la rapidité
de déplacement du torrent dépendent de diverses
circonstances extérieures. L'espèce de
fumée qui sort du cratère est de la vapeur
d'eau, teinte d'une couleur plus ou moins foncée,
selon la quantité de cendre qu'elle emporte avec elle.
Ce qu'on prend la nuit pour des flammes n'est aussi que de la
vapeur, colorée par le reflet qu'y produit la lave
fondue du cratère.
On connaît dans le Vésuve env. 50 espèces
de minéraux, dont la plupart se trouvent dans les
vieilles laves du mont Somma comme dans les éruptions
récentes. Une boîte d'échantillons de
minéraux ne vaut pas plus de 50 c. Les masses jaunes
qu'on prend ordinairement pour du soufre sont de la lave
colorée en jaune par du chloride de fer.
L'ASCENSION DU VESUVE
L'ascension du Vésuve mérite d'être
faite aussi bien à cause de la vue grandiose du
cratère et des alentours que de la vue magnifique de
la contrée et de la mer, jusqu'aux îles Ponza et
au mont Circeo. Elle est surtout intéressante quand la
montagne «travaille», c'est-à-dire quand
elle vomit des pierres, etc., ce qu'on reconnaît
déjà de Naples à la fumée pendant
le jour, et au reflet de feu le soir. L'ascension de nuit
n'est curieuse que dans ce cas. On recommande, en outre,
d'éviter les jours où souffle le sirocco et
ceux où le temps est orageux. En hiver, il faut de
plus prendre garde de se refroidir.
De Resina, il y a une bonne route qui se détache
à g. de la route de Salerne, au delà de
l'entrée des fouilles d'Herculanum. Les vignes
luxuriantes où l'on passe produisent le fameux vin
muscat connu sous le nom de «lacryma-christi».
Les paysans vous en offrent à leurs portes ; on fera
bien de n'en accepter qu'au retour (1 fr.). Il faut payer en
petite monnaie, parce que ces gens refusent ordinairement de
rendre sur de grosses pièces. Plus haut, quand le
regard n'est plus arrêté par des murs de
jardins, on découvre une vue splendide. Au bout d'env.
3/4 d'h., on atteint l'énorme coulée de lave
foncée de 1872, que l'oeil suit jusqu'à S.
Sebastiano et Massa di Somma. Le chemin, qui
s'élève en faisant de grandes courbes, le
traverse plusieurs fois.
A 1 h. ½, de Resina, on est à l'ermitage et
à l'observatoire météorologique, sur la
croupe qui divise en deux bras la coulée de lave
descendant du Vésuve, à 676 m. d'altitude. Cet
observatoire renferme les instruments ordinaires et un
appareil spécial pour l'observation des tremblements
de terre, le séismographe. Il a été
d'abord dirigé par Melloni (m. 1854), puis par
Palmieri (m. 1882). Une plaque à l'entrée du
bâtiment rappelle le souvenir des personnes qui ont
alors péri dans l'Atrio del Cavallo en 1872.
Palmieri est alors resté intrépidement à
l'observatoire. I1 y a près de là une auberge
convenable.
La route publique se termine à 5 min. de
l'observatoire. Le reste, jusqu'au pied du cône de
cendres (env. 3 kil.), a été fait en 1879-80
par la compagnie du chemin de fer funiculaire, et l'agence
Cook, qui l'a acquise en 1889 avec le funiculaire, n'y laisse
passer, avec des voitures autres que les siennes, à
cheval ou à pied, que moyennant 5 fr. par personne.
Une partie de la route ayant été
détruite, en 1895, par les laves à une distance
de 300 m., l'agence Cook y fait faire le trajet à
cheval sans hausser les prix. La route se termine à la
station inférieure du funiculaire, à env. 800
m. d'altit. (buffet ; dé. 4 fr., di. 6, v. c.). Un
employé vous délivre à l'arrivée
des billets pour le chemin de fer. mais on n'est pas
obligé de partir immédiatement, s'il doit y
avoir de la place dans le train suivant.
Le CHEMIN DE FER FUNICULAIRE (ferrovia funicolare) a
820 m. de long, et la différence de niveau entre les
deux stations est de 400 m. La rampe est d'abord de 43 %,
mais elle atteint une moyenne de 56 % et un maximum de 63 %.
Le trajet dure 12 min. dans les deux sens. On est reçu
dans le haut par des guides spéciaux, qui vous
conduisent, en 10 à 15 min., sur la cendre et les
scories, au sommet du cratère et qui se paient pour 1
pers. 4 fr., 2 pers. 7, 3 pers. 9, 4 pers. 10 et 5 pers. 12.
La vue du sommet est grandiose. Il n'y a ordinairement de
danger que si l'on s'approche imprudemment de la paroi
inférieure, qui est à pic, ou quand le guide
vous laisse exposé aux exhalaisons sulfureuses et aux
pierres qui s'échappeut du cratère. Il faut
s'entendre avec les autres voyageurs sur la durée de
l'arrêt dans le haut, mais on ne doit pas y rester plus
de 3 h., sinon l'on ne peut compter sûrement repartir
le même jour que s'il y a de la place au funiculaire et
dans une voiture.
Les personnes faibles, surtout les dames, peuvent profiter
des chaises à porteur (portantina) qu'on trouve
à la station du haut (10 fr. aller et retour) ou d'un
aiuto, c.-à-d. du secours d'un homme vigoureux
qui vous remorque avec une courroie (2 fr.); mais il faut
déjà le demander à l'inspecteur à
la station du bas et le lui payer.
L'agence Cook mérite en somme tous les éloges
pour l'énergie avec laquelle elle maintient ici
l'ordre dans des conditions difficiles, en présence
d'une population qui était habituée depuis des
générations à exploiter les
étrangers. En cas de mécontentement, on ne
remettra pas le coupon de paiement au guide, mais à
l'inspecteur du chemin de fer, dans le bas, et on aura encore
soin d'en donner avis au bureau de l'agence, à
Naples.
Les piétons et les cavaliers venus de Resina doivent,
s'ils veulent éviter les frais considérables de
péage et de chemin de fer, en gravissant tout le
cône, quitter la route au bureau de Cook et prendre
l'ancien chemin raboteux, par lequel on arrive en 3/4 d'h.
dans le voisinage de la station inférieure. Là
on traverse gratuitement la route et l'on commence à
monter immédiatement au S. de la gare. Les cavaliers
quittent leurs montures au pied du cône de cendres.
L'ascension est très pénible et demande 1 h.
à 1 h. 1/4. Si l'on profite d'un aiuto (v.
ci-dessus), cela coûte 3 fr. Au retour, on descend
très rapidement, en sautant sur la cendre, en 10 min.
au pied du cône.
L'ASCENSION DU VESUVE DU CôTé S. se fait le
mieux en partant de Boscotrecase, où l'on arrive en 25
min. à pied de Torre Annunziata et de Pompéi en
voit. en 3/4 d'h. (à 1 chev., 1 fr. 50 à 2
fr.). Il y a à Boscotrecase une succursale du bureau
de guides de Torre Annunziata. On arrive en 2 h. à 2
h. ½, par des vignes et des champs de lave, au pied du
cône de cendres. II y a encore ensuite env. 3/4 d'h. de
montée, assez pénible, qu'on ne peut faire
qu'à pied avec un guide spécial (v.
ci-dessus).
L'ascension du mont Somma (1137m.) est également
intéressante, tant pour la vue que pour les
minéraux et les plantes qu'on y trouve ; on peut
l'entreprendre de Somma (pas d'aub.) ou d'Ottaiano (bonne
auberge et guides piazza Mercato), deux stations de la
petite ligne de Naples à S. Giuseppe. Elle se fait le
mieux de Somma. On monte par des vignes et un large chemin
creux à S. Maria del Castello (435 m.),
pèlerinage situé au bord d'une gorge qui court
du N. au S., le Bagno del Purgatorio. On a de là une
vue splendide. Ensuite on descend dans cette gorge, à
dr. de l'escalier qui conduit à l'église, et on
monte de là sous bois (d'abord des châtaigniers,
puis des hêtres), en 1 h.½, au Croce (1126 m.),
endroit très fréquenté par les
campagnards, et quelques min. plus loin au sommet,
d'où l'on a une vue grandiose du Vésuve, de
l'Atrio del Cavallo, au S., et des Abruzzes au N. et
à CE. On peut redescendre à l'O. à
l'observatoire (p. 113), sur le champ de lave de 1872, en
contournant les rochers au N., puis au S.
Fiches bibliographiques des illustrations
- G.B. de Lagrèze, Une visite à Pompéi, Paris, Firmin-Didot (1888)
- Abbé C. Chevalier, Naples, le Vésuve et Pompéi, Tours, Alfred Mame et fils (1889)