Tombeau de Calventius Quietus |
|||||||
Plan | Tombeaux | Visite |
Tombeau de Calventius Quietus, 2e tombeau à droite |
Ce monument d'un très beau style, découvert en janvier 1813, offre dans sa forme beaucoup d'analogie avec celui de Naevoleia Tychè ; il est de même renfermé dans une enceinte ; seulement, le massif de maçonnerie qui supporte le cippe de marbre est plein et ne contient pas de chambre sépulcrale, d'où l'on doit conclure que ce monument ne fut qu'un cénotaphe. Sur la partie antérieure du cippe qui repose sur trois degrés de marbre et se termine, comme celui de Munatius, par un riche coussinet orné de têtes de bélier, on lit, au milieu d'un élégant encadrement de rinceaux et de feuilles d'eau, l'inscription : |
C. CALVENTIO QVIETO
AVGVSTALI
HVIC OB MVNIFICENT. DECVBIONVM
DECRETO ET POPVLI CONSENSV BISELLII
HONOR DATVS EST
«A Caius Calventius Quietus Augustal. A cause de sa munificence, l'honneur du Bisellium lui a été décerné par décret des Décurions et du consentement du peuple».
Au-dessous est représenté le bisellium qui, par sa richesse et son élégance, diffère sensiblement de celui de Munatius ; mais comme la forme est la même, je croirais volontiers que le premier est resté inachevé et privé des ornements qu'il devait recevoir. Le suppedaneum ou tabouret n'est dans les deux monuments qu'un simple bloc carré.
Les deux faces latérales du cippe sont ornées de couronnes de chêne entourées de bandelettes, ce qui a fait supposer qu'à l'honneur du bisellium Calventius joignait l'honneur bien plus insigne de la couronne civique. L'enceinte où s'élève le tombeau est d'une étendue d'environ 5m 70 en tous sens ; ses murailles en maçonnerie sont revêtues d'ornements en stuc et surmontées d'acrotères décorés de bas-reliefs dont il ne reste que la trace. On y distingue une Renommée les ailes déployées et tenant une trompette recourbée ; une Victoire portant un étendard, vexillum, Oedipe devinant l'énigme du sphinx, Thésée au repos s'appuyant sur la massue de Périphétès, trophée de sa première victoire ; enfin, une femme les cheveux épars, tenant un vase et un flambeau, et dans laquelle on croit reconnaître une de ces Praeficae ou Bustuariae qui figuraient dans les cérémonies funèbres. Le mur qui forme le fond de l'enceinte est surmonté d'un large fronton qui présente de beaux détails d'architecture exécutés en stuc. Son tympan contient un cartel de marbre soutenu par deux Renommées et trois serres de griffon ; ce cartel, qui n'a jamais reçu aucune inscription, est surmonté d'une tête de Méduse.
L'absence totale de porte, tant à l'enceinte qu'au soubassement du tambour, avait fait croire qu'en pénétrant dans l'intérieur on trouverait quelque trésor caché ; on brisa le monument du côté de l'ouest, et alors on s'aperçut qu'on venait de commettre un sacrilège inutile.