La blanchisserie du Narcisse |
|||||||
Plan | Visite |
Découverte en 1862. C'est une grande boutique dont
la porte, garnie de son seuil de pierre et de ses gonds de
fer, est surmontée d'une fenêtre garnie d'une
grille presque complète. Outre plusieurs cuves de
pierre placées à droite et dans deux desquelles
l'eau était amenée par un tuyau de plomb muni
de son robinet de bronze, on voit tout le côté
gauche occupé par un long massif de maçonnerie
dans lequel sont engagées deux grandes capsules de
plomb de 1m 20 de diamètre sur Om 50 de profondeur.
Au-dessous de chacune est un fourneau ; comme le plomb ne
peut supporter un feu bien ardent, on doit supposer qu'on ne
mettait dans ces deux fourneaux que de la braise
destinée seulement à tenir chaud le liquide
dans lequel on lavait des étoffes de laine ou de lin.
L'une des capsules est entière et à la suite de
grandes pluies nous l'avons vue remplie d'eau. Au-dessus du
lavoir sont dans la muraille les trous où
étaient implantés des espèces de
porte-manteaux auxquels on suspendait le linge. Tout le sol
de la boutique est disposé de manière à
amener les eaux renversées à une gargouille qui
avait son issue sur la rue à l'angle de la
porte.
A droite de la boutique est une petite pièce au milieu
de laquelle on voit un guéridon de marbre
rectangulaire porté par un pied carré
orné d'une corne d'abondance et d'une patère
sur lesquelles on a reconnu des traces de peinture. Dans
cette pièce on découvrit trois belles lampes de
bronze, les débris d'une petite balance, des poids, un
candélabre haut de Om 64, plusieurs serrures et
charnières de coffre, 62 monnaies de bronze, plusieurs
vases de même métal dont un rehaussé
d'argent, une clochette, etc.. La plupart de ces objets
devaient être tombés de l'étage
supérieur, ainsi que l'une des figures les plus
précieuses qui soient sorties des fouilles de
Pompéi, et je dirai même, une des plus belles
que nous ait léguées l'antiquité, un
Narcisse qui fut trouvé dans les cendres, la
tête en bas, à une certaine
élévation au-dessus du sol. Cette statuette de
bronze est haute sans sa base de Om 58 ; son expression
attentive a fait supposer à Fiorelli que le jeune
Thespien était représenté
écoutant la voix lointaine de la nymphe Echo.
Auprès de la petite pièce où l'on
rencontra cette merveille sont des latrines dont les murs
présentèrent quelques chiffres tracés au
charbon.
Par quatre degrés, au fond de la boutique, on entre
dans une vaste cour aux murailles grossières portant
les traces des clous, auxquels on attachait les cordes sur
lesquelles on étendait les étoffes pour les
sécher au soleil. A droite est l'indication d'un
escalier de bois sous lequel Fiorelli put encore
déchiffrer, tracées à la pointe sur la
muraille, des notes de linge, une espèce de livre de
blanchisseuse.
Cette cour communiquait par une large baie avec une maison
placée en équerre dont l'entrée est au
n° 3 de la Via del balcone. Dans l'atrium
de cette maison est un beau compluvium de marbre en
tête duquel est une table soutenue par des pieds
ornés de griffons adossés. On voit sur la
muraille une jolie peinture représentant Léda
semblant repousser les caresses du cygne ; un autre panneau
contient un Amour également bien conservé. Dans
une chambre est un cartel avec des poissons.