La maison du camille |
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Plan | Visite |
Elle porte le n° l sur le Vico del balcone,
où elle a une seconde sortie, au n° 5, près
la porte de la maison d'Hélène et
Pâris. Cette habitation, fouillée en 1862,
se fait remarquer par la bizarrerie de son plan et par
plusieurs objets d'art qu'elle renferme encore. Dans
l'espèce de tablinum qui fait face à la
porte principale sont sur les côtés deux
médaillons avec des têtes assez bien
conservées, et dans le fond une peinture dont la
partie supérieure est détruite. Dans le bas on
voit une jeune fille dénouant le soulier blanc et
lacé d'un personnage assis, qu'une lyre posée
près de lui semble indiquer être Apollon ;
l'autre soulier, déjà retiré, est
absolument semblable aux nôtres et porte un noeud de
rubans.
A gauche du tablinum sont trois degrés de
marbre conduisant à une espèce d'atrium
surélevé, dont le compluvium
présente au centre un fut de colonne cannelé
ayant porté une table ou une vasque. Dans le mur de
cette cour sont pratiquées trois petites niches, trois
laraires intérieurement peints en bleu et
encadrés d'un filet rouge ; celui du milieu est seul
cintré, les deux autres sont carrés. A gauche
de la première de ces niches est debout la jolie
statuette en marbre d'un adolescent coiffé du bonnet
phrygien, les mains jointes naturellement dans l'attitude du
repos, et tenant un simpulum, instrument sacré
que nous avons déjà vu représenté
sur l'autel du temple de Mercure. Nous croyons pouvoir avec
certitude reconnaître dans cette figure un de ces
jeunes ministres qui assistaient le grand prêtre dans
les sacrifices, et qui portaient le nom de Camilles. A
droite sont un buste d'enfant porté par un cippe de
cipollino et un petit moulin.
Dans la pièce voisine sont trois peintures, dont une
presque effacée laisse deviner un jeune homme endormi,
peut-être Endymion ; la seconde représente
Mercure, Argus et Io ; la troisième, la plus
belle et la mieux conservée, offre Apollon assis
sur un trône, avec ses attributs ordinaires, la
lyre et le carquois ; de la main droite, il soulève le
voile qui couvrait une jeune femme debout, le coude droit
appuyé sur un cippe et ne paraissant guère se
défendre ; ses yeux, pleins d'expression, regardent du
côté opposé et indiquent seulement la
crainte d'une surprise. D'après l'ensemble de cette
composition, nous pensons qu'on a eu tort d'y voir Apollon
et Daphné ; nous y reconnaissons plutôt la
fille du roi d'Orchomènes Phlégyas, Coronis,
qui fut mère d'Esculape et dont l'amour pour Apollon
fut si mal récompensé.