Le nouveau lupanar |
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Plan | Visite |
Vestibule du lupanar |
Il a donné le nom à la rue.
Découvert en 1862, il est le seul exemple
complétement caractérisé de ce
genre d'établissement, nommé aussi
prostibulum, porneion, qui ait
été jusqu'ici reconnu à
Pompéi. A droite, les cellules, cellae, que fermaient des portes de bois ouvrant à l'intérieur, sont au nombre de trois ; elles sont sans aucun ornement et n'ont en tout que 2 mètres carrés de superficie. Une grande partie de cet étroit espace est occupée par un lit de maçonnerie haut de 0m 70, relevé au bout comme nos lits de camp, de manière à former un chevet, un pulvinar. |
Sur la muraille sont gravés à la pointe des
noms et des inscriptions licencieuses en caractères
grecs et romains, dont plusieurs ont pu être
déchiffrées et publiées par Fiorelli. On
a reconnu aussi quelques empreintes de monnaies de Galba,
Vespasien et Titus, qu'on s'était amusé
à imprimer sur l'enduit encore frais.
A gauche les cellules ne sont qu'au nombre de deux ; elles
sont moins régulières à cause de la
configuration du terrain ; elles ont de petites
fenêtres sur la rue, percées très haut et
garnies de grilles bien conservées, tandis que les
autres loges ne recevaient un peu d'air et de lumière
que par une imposte ménagée au-dessus de leur
porte. A la place qu'eut occupée la troisième
cellule à gauche est une porte donnant sur la Via
del balcone ; derrière un panneau que l'on voit
à gauche au fond de notre dessin, sont des latrines
ménagées sous un escalier.
Du Vico del balcone, on arrivait à un escalier
par une porte dérobée, voisine de la
première et munie d'une sonnette qui fut
trouvée à terre. C'est par cette porte que se
glissaient les débauchés qui se rendaient aux
chambres de l'étage, plus larges et mieux
décorées, et qu'occupaient sans doute des
courtisanes d'un genre un peu plus relevé. Cet
étage, qu'agrandissait un balcon fermé, un
maenianum, régnant sur les deux faces de la
maison, est conservé en partie, et on peut voir que
chacune de ses chambres occupait l'espace de deux des
cellules du rez-de-chaussée. Les murailles, peintes en
jaune, ne présentent point de traces de peintures
obscènes.
Il paraît certain que le lupanar avait
déjà été fouillé dans
l'antiquité, car on n'y a trouvé qu'un
très petit nombre d'objets, parmi lesquels un
très beau candélabre de bronze parfaitement
intact, un grand chaudron de cuivre, cacabus, encore
plein des oignons et des haricots qui, le 23 novembre de l'an
79, devaient composer le maigre repas des malheureuses qui
habitaient ces lieux.