Buste dit d'Hannibal Musée de Naples | Annibal, fils d'Amilcar, n'était âgé que de neuf ans lorsque son père lui fit jurer, sur les autels, une haine irréconciliable pour le peuple romain. Dès ce moment il le suivit dans les combats, et ne quitta plus les camps. Après sa mort il voulut fournir aux Romains un prétexte pour lui déclarer la guerre, en attaquant la ville de Sagonte (1), leur alliée. Il s'en rendit maître dans l'espace de six mois, et la détruisit de fond en comble. Ensuite, il se fraya une route à travers les Alpes (2), descendit en Italie, et défit P. Scipion près du Tésin, Sempronius Longus sur les bords de la Trébia, Flaminius au lac de Trasimène (3), Paul et Varron dans la plaine de Cannes (4). Pouvant, après cette dernière victoire, se rendre maître de la ville de Rome, il prit sa route vers la Campanie, province dont les délices énervèrent son courage et celui de ses soldats. Il osa néanmoins quelque temps après venir camper à trois milles de Rome (5) ; un furieux ouragan l'obligea bientôt de se retirer. Affaibli par les temporisations de Fabius Maximus, repoussé par Valerius Flaccus, mis en déroute par Gracchus et Marcellus, il repassa en Afrique où il venait d'être rappelé. Après y avoir perdu une bataille contre Scipion (6), il se retira auprès d'Antiochus, roi de Syrie, et l'excita à prendre les armes contre les Romains. Ce prince ayant été vaincu, il se rendit auprès de Prusias, roi de Bithynie. Dans ce nouvel asile, informé que Titus Flamininus, ambassadeur romain, demandait qu'il lui fût livré, il prit un poison qu'il conservait sous le chaton de son anneau. Son corps fut déposé auprès du bourg de Libyssa (7), dans un cercueil de pierre, sur lequel on lit encore aujourd'hui cette inscription : Ici est renfermé Annibal.
|