Pierre-Narcisse Guérin - Phèdre et Hippolyte - 1802 - Musée du Louvre
Ce module a été élaboré en 2023-2024 dans le cadre de khôlles organisées en CPGE pour préparer les étudiants aux concours d'admission aux écoles de commerce. Il reprend un grand nombre d'éléments de cours de littérature préexistants, mais orientés de manière à alimenter une réflexion sur la violence, qui était le thème de l'année en culture générale. L'étymologie du nom passion (dérivé du verbe patior en latin) indique une double composante de souffrance et d'impuissance. Une passion est donc un état intense, qui a la violence d'une force irrépressible et qui fait souffrir l'individu soit par cette intensité même, soit par la gravité des conséquences qu'elle entraîne pour lui ou pour les autres. Contraire à la raison, la passion intéresse la philosophie depuis l'antiquité, dans la mesure où ses excès ruinent toute tentative d'accéder à une vie bonne et heureuse. L'épicurisme et le stoïcisme en particulier ont posé nettement ce problème, de même que, plus tard, les moralistes de l'époque classique. Il est donc particulièrement intéressant d'aborder cette question à partir de l'exemple de Phèdre, une héroïne mythique dont la passion amoureuse interdite pour son beau-fils ne peut trouver de justification que dans la déresponsabilisation : elle est la victime d'une malédiction divine. Mais dès lors que l'esprit rationnel refuse ce prétexte, il faut bien affronter le problème de la violence des pulsions - et accessoirement de leur représentation sur la scène des théâtres, avec toutes les questions esthétiques qui s'y greffent. Nous le ferons en prenant pour axe central la Phèdre de Sénèque, autour de laquelle nous ferons graviter deux pièces françaises, celles de Garnier et de Racine, dans des mises en scène représentatives du baroque ou du classicisme. |
1. Textes à exploiter
2. Documents complémentaires |