Pompéi - Visite 3
La porte d'Herculanum (P. di Ercolano ; 41 m. 93 d'alt.) date probablement du temps d'Auguste. Elle a trois passages de 18 m. 10 de profondeur, ceux des piétons, sur les côtés, entièrement voûtés, celui des voitures, au milieu, voûté seulement aux extrémités. Il y a à dr. une rampe conduisant sur le mur d'enceinte de la ville, où il faudra monter à cause de la vue. Cette enceinte se compose de deux murs juxtaposés, dont l'intervalle est rempli de terre. La hauteur du mur extérieur varie, selon le terrain, de 8 à 10 m. ; le mur intérieur a en général 2 m. 60 de plus que l'autre. Les murs étaient primitivement construits en gros blocs de tuf et de pierre calcaire. On suppose qu'ils avaient été négligés et en partie détruits pendant la longue paix du IIe s. av. J.C., qu'ils furent réparés avec du blocage ou de petits morceaux de lave dans du mortier et renforcés par des tours, peu de temps avant la guerre Sociale. Ces deux espèces de construction se reconnaissent immédiatement à la porte d'Herculanum. |
En dehors de la porte s'étendait peut être le faubourg nommé, en l'honneur d'Auguste, pagus Augustus Felix et auquel appartenaient les constructions bordant le chemin en partie déblayé à cet endroit. C'est ce qu'on appelle la *voie des Tombeaux (strada dei Sepolcri). On connaît l'usage des anciens d'enterrer leurs morts le long des routes ; des fouilles ont prouvé qu'il existait aussi des tombeaux aux autres portes de Pompéi. Cette voie des Tombeaux est, au point de vue pittoresque, la plus belle partie de la ville. |
A dr., n° 1, un grand tombeau dont la partie
supérieure est détruite. Il avait sans doute la
forme d'un autel. Le soubassement renferme le caveau qui
contenait des urnes cinéraires.
A g., n° 1, le tombeau de Cerrinius, une niche
avec des bancs. On a prétendu y avoir trouvé le
squelette d'un soldat fidèle à son poste
jusqu'à la mort, mais c'est une pure invention, comme
beaucoup d'autres légendes de Pompéi. - N°
2, un banc en hémicycle avec le piédestal de la
statue du duumvir A. Veius. - N° 3, le tombeau de M.
Porcius, probablement celui qui a construit
l'amphithéâtre et le petit théâtre.
D'après l'inscription, la ville lui accorda 25 pieds
carrés de terrain pour son tombeau. - N° 4, le
tombeau de Mamia, avec un banc sur le devant et une
inscription. Derrière, le tombeau d'un inconnu, avec
des niches pour les urnes cinéraires. - Vue ravissante
sur le golfe et les montagnes de Castellammare. - A g., une
rue murée. L'inscription du coin (copie) dit que le
tribun Suédius Clemens a rendu à la ville, sur
l'ordre de Vespasien, un terrain qui avait été
usurpé par des particuliers. - Ensuite, num.5 et 6, la
prétendue villa de Cicéron, recouverte
de décombres. Les piliers que l'on y voit encore
faisaient partie d'un portique qui longeait la rue.
A dr., une rue où est, n° 2, le tombeau de
Térence, en ruine.
Plus loin à dr., n° 6, le tombeau aux
Guirlandes, ainsi nommé d'après sa
décoration. - N° 9, une niche avec un
siège. Num. 10 et 11, deux boutiques ; n° 12, la
maison aux Colonnes de mosaïque,
dépendance d'une villa située dans le haut.
L'entrée donne d'abord sur un jardin, où il y
avait un pavillon à quatre colonnes en mosaïque.
Au fond se trouve une niche revêtue de mosaïque et
qui contenait une fontaine. A g., une cour avec un laraire et
un autel. Deux escaliers conduisent au premier
étage.
A g., plusieurs grands monuments. N° 17, celui de
Scaurus, avec quelques restes de bas-reliefs en stuc
représentant des combats de gladiateurs. On visitera
le colombaire pour voir les niches.
A dr., une rangée d'arcades qui formaient un portique
derrière lequel étaient des boutiques. Le
squelette d'un mulet qu'on y a trouvé a fait
présumer que c'étaient surtout des paysans qui
fréquentaient ces magasins, les jours de
marché. - On a découvert à dr., le long
de la rue qui n'a pas encore été
déblayée, des tombes archaïques en
calcaire, monuments grossiers qui remontent jusqu'au temps
des Osques, où l'on ne brûlait pas encore les
morts et où l'on plaçait à
côté d'eux des vases de terre.
A dr., plusieurs tombeaux inachevés.
A g., n° 20, le tombeau de Calventius Quietus, un
augustal. Sous l'épitaphe se trouve
représenté le bisellium ou siège
d'apparat qui lui fut voté à cause de sa
libéralité.
A dr., n° 36, le tombeau de M. Alleius Luccius
Libella et de son fils, en travertin, bien
conservé, avec des inscriptions.
A g., n° 22, le tombeau de Naevoleia Tyché, avec une chambre pour les urnes. L'inscription nous apprend que l'affranchie de ce nom destina le tombeau à sa sépulture et à celle du magistrat du quartier, C. Munatius Faustus, ainsi qu'à leurs affranchis. Au-dessous se trouve un bas-relief relatif à son inauguration : sur les côtés, à g., le siège d'apparat de Munatius ; à dr., un vaisseau entrant au port, symbole de la vie humaine. - N° 23, un triclinium pour les repas funéraires. |
A dr., dans un site élevé, quelques tombeaux en partie fort endommagés, entre autres celui de N. Gelasius Gratus, âgé de 12 ans (n° 41) ; petite niche avec une pierre tumulaire en forme de tête, spéciale à Pompéi. Plus loin les monuments funéraires que l'affranchi M. Arrius Diomède se fit ériger à lui-même (n° 42), à sa famille et à son ancienne maîtresse Arria (n° 43). Les faisceaux de stuc en relief sur le tombeau de Diomède (n° 42), rappellent sa dignité de magistrat du «pagus Augustus Felix».
Des escaliers y descendent aux deux
extrémités. On y a trouvé 18 cadavres de
femmes et d'enfants, avec des provisions de bouche de toute
sorte. Ces personnes y avaient cherché un refuge, mais
les cendres pénétrèrent par les
soupiraux et les malheureuses tentèrent trop tard de
gagner la porte. Elles furent toutes étouffées
; on les trouva, la tête voilée, à
moitié ensevelies sous ces cendres. Le
propriétaire présumé de la villa fut
trouvé, la clef à la main, près de la
porte du jardin, aujourd'hui murée, et à
côté de lui était un esclave avec de
l'argent et des objets de prix.
L'amphithéâtre est isolé des autres ruines, au S.-E. de la ville, et il faut y montrer son billet d'entrée. Si l'on ne veut pas y aller en finissant, le mieux est de s'y rendre des thermes de Stabies, par la rue des Diadumènes (8 min.). Les dehors de l'édifice sont peu remarquables, vu que, pour en faciliter la construction, on en avait creusé une grande partie dans le sol. Il y a tout autour, à l'extérieur, une galerie découverte, à laquelle on monte par des escaliers qui servaient aux spectateurs à atteindre les places du haut. L'entrée principale a une forte pente. Le grand axe de cet édifice mesure 135 m. 65, le petit, 104 m. Il pouvait contenir 20 000 personnes. On y distingue 3 rangs, le premier de 5 gradins, le second de 12, le troisième de 18, et il y a au-dessus une galerie. Les sièges sont comme au petit théâtre. Ce monument a été commencé l'an 70 av. J.C. et continué à différentes époques. |
Il y a 15 min. de marche, par la route, de l'amphithéâtre à la gare de Pompéi et seulement env. 6 min. jusqu'à la stat. de Valle di Pompéi. A g. de la route de ce côté, derrière la seconde maison, se trouvent quelques tombeaux qui étaient sur la route de Pompéi à Nucérie. L'on peut ordinairement les visiter moyennant un pourboire. - Retour de Pompéi par la station de Torre Annunziata, Castellammare, Sorrente et Caprée.
Fiches bibliographiques des illustrations
- G.B. de Lagrèze - Une visite à Pompéi, Paris, Firmin-Didot (1888)
- Abbé C. Chevalier - Herculanum et Pompéi - Scènes de la civilisation romaine, Tours, Alfred Mame et fils (1888)
- Karl Baedeker - Italie Méridionale. Sicile, Sardaigne et excursions à Malte, Tunis et Corfou. Manuel du voyageur. Avec 25 cartes et 17 plans. 11e éd., rev. et corr. Leipzig, Karl Baedeker, Paris, Paul Olendorff, 1896, pt. in-8°, XLVIII + 403 p., ill., reliure en toile rouge de l'éditeur.