Auberge d'Albinus

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Cette maison, découverte en 1770, était non seulement une auberge, mais probablement aussi une de ces stations de poste, mansiones, établies par Auguste sur les voies consulaires (1). La distribution de cette maison, les objets qu'on y a trouvés, tout concourt à rendre cette supposition presque certaine. Près de l'entrée était une de ces pierres qui aidaient à monter à cheval. Le nom du propriétaire de l'auberge, Albinus, était écrit sur la muraille en lettres noires. La porte, beaucoup plus large qu'à l'ordinaire, ayant de niveau avec la rue un pavé de lave interrompant le trottoir afin de permettre l'entrée aux chars, conduisait à une vaste cour qu'entouraient une cuisine munie de son fourneau et plusieurs chambres pour les voyageurs. Deux thermopoles, l'un dans la maison même, l'autre dans la maison voisine communiquant avec elle, étaient destinés au débit des boissons chaudes ; dans l'écurie étaient encore les ossements des chevaux à côté des anneaux auxquels ils avaient été attachés ; ailleurs on a trouvé des essieux et autres débris de charrettes ; enfin, sous la façade et parallèlement à la rue s'étend une vaste cave, longue de 35 mètres, large de 3m 50 et haute de 4m 75, éclairée par trois soupiraux et parfaitement conservée. Il n'en est malheureusement pas de même du reste de l'habitation, qui est dans le plus triste état de délabrement.


(1)  «Auguste établit sur toutes les routes militaires d'abord des jeunes gens, ensuite des voitures pour apprendre plus vite ce qui se passait dans les provinces. Outre l'avantage qu'il y chercha, on y trouve aujourd'hui celui de pouvoir, quand les circonstances l'exigent, avoir de promptes nouvelles par ceux qui portent les lettres d'une partie de l'empire à l'autre». (Suétone, In Octavio, 49).
«Ces sortes d'asiles s'adressant à une classe pauvre de visiteurs étaient plus que modestes et n'offrent d'autre intérêt que de faire constater dans l'Italie antique l'établissement de véritables caravansérails. Là sans doute comme dans les khans de l'Asie moderne, le voyageur ne trouvait que des murailles nues, de l'eau et du feu ; il devait s'être pourvu lui-même d'aliments et du mobilier indispensable à son campement d'un jour». (E.M.O. Dognée, Pompéi, étude sur l'art antique).